T21 : Le Cadeau de César (Astérix)
Le Cadeau de César est le vingt-et-unième album de la série de bande dessinée Astérix le Gaulois de René Goscinny (scénario) et Albert Uderzo (dessin), prépublié en 1974 dans le quotidien Le Monde puis édité en album à 1 400 000 exemplaire en 1974.
Roméomontaigus légionnaire de César a passé ses 20 ans de service militaire à boire du vin et faire du trou. Théoriquement comme il a fini son service César doit le récompenser en lui remettant un lopin de terre sur un des territoires conquis. Mais César préfère lui donner une petite leçon, il lui offre le village des irréductibles gaulois où habite Astérix sur lequel il n’a aucune autorité.
Roméomontaigus ne sait évidement pas ce détail. Un peu plus tard, en bon alcoolique, il échange le Cadeau de César dans une auberge contre un repas et à boire à volonté. C’est donc le pauvre restaurateur gaulois Orthopédix qui hérite sans le savoir du cadeau empoisonné.
Fait en pleine période d’élection présidentielle de 1974, on sent que les auteurs ont étés inspirés par l’actualité de leur époque. Le résultat est particulièrement intéressant. Le prétexte de l’élection d’un nouveau chef permet de creuser un peu plus les opinions et d’étoffer la personnalité de nombreux personnages du village. On retrouve le caractère très humain et généreux qui anime les gaulois lorsque Abraracourcix accepte d’aider Orthopédix malgré le fait que cet individu n’aurait pas hésité à le chasser avec le reste du village pour prendre possession de son « bien ». Au final cet album fait à mon sens partie des plus intéressants tant sur la forme (humour très présent) que sur le fond qui permet de développer l’univers d’Astérix et de son village tout en portant une analyse critique sur certains mécanismes pervers qui accompagnent une élection.
Anecdotes et infos complémentaires
Anecdotes et infos complémentaires
Voici quelques informations pour vous aider à apprécier les subtilités de cet album.
- Il s’agit du premier album qui n’a pas connu de prépublication dans le journal de Pilote .
- Le nom du légionnaire Roméomontaigus est une référence à Roméo Montaigu, célèbre personnage de la pièce Roméo et Juliette de William Shakespeare.
- Page 27 de la case 5 à la case 8, un hommage est servi à Edmond Rostand et son célèbre personnage Cyrano de Bergerac, avec une adaptation de la tirade du nez.
- Dans cette même page, une sympathique allusion à Zorro est faite lorsque Astérix trace un Z avec son glaive sur la tunique de Roméomontaigus. Zaza, qui est témoin de la scène, l’interprète comme un hommage à son nom et est séduite.
- Selon toute évidence, une majeure partie de l’histoire consiste en une parodie caustique du contexte politique des Élection présidentielle française de 1974, qui concordent avec la date de publication de l’ouvrage.
- Si Abraracourcix décide d’aider un étranger, c’est parce qu’il voit la femme d’Orthopédix le dénigrer en le comparant à son beau frère qui a une meilleur situation. Or Abraracourcix vit la même situation avec sa femme Bonnemine qui admire la réussite de son frère Homéopatix qui a du succès dans les affaires à Lutèce (voir Les Lauriers de César).
Source
Wikipédia (fr) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cadeau_de_C%C3%A9sar
Histoire complète
Roméomontaigus légionnaire de César a passé ses 20 ans de service militaire à boire du vin et faire du trou. Théoriquement comme il a fini son service César doit le récompenser en lui remettant un lopin de terre sur un des territoires conquis. Mais César préfère lui donner une petite leçon, il lui offre le village des irréductibles gaulois où habite Astérix sur lequel il n’a aucune autorité.
Roméomontaigus ne sait évidement pas ce détail. Un peu plus tard, en bon alcoolique, il échange le Cadeau de César dans une auberge contre un repas et à boire à volonté. C’est donc le pauvre restaurateur gaulois Orthopédix qui hérite sans le savoir du cadeau empoisonné.
(Attention la suite révèle des moments clés de l’intrigue.)
Il plaque tout pour prendre possession de « son » village, mais en arrivant les habitants, dans un fou rire général, lui expliquent qu’il s’est fait avoir.
Voyant que la femme d’Orthopédix l’insulte en lui rappelant combien son beau frère est bien mieux que lui, Abraracourcix le prend en pitié et lui offre une maison abandonnée du village pour en faire une auberge. Il faut dire qu’Abraracourcix comprend très bien la douleur d’être comparé à un beau-frère qui réussit mieux (voir Les Lauriers de César). Mais sans le savoir il vient de rendre un service qui risque de lui coûter cher.
Après avoir retapé la vielle maison et l’avoir transformée en restaurant, Orthopédix invite tout le village pour l’inauguration. Mais comme d’habitude avec les gaulois, ça dégénère rapidement en bagarre générale qui met sans dessus dessous le restaurant. Orthopédix est écœuré par l’attitude barbare de ses clients et veut partir, mais son épouse qui s’est prise le bec avec Bonemine (la femme du chef), ne veut plus partir, pas sans avoir donné une bonne leçon à cette femme. Elle veut qu’Orthopédix devienne le chef du village, ce qui sera une façon comme une autre de reprendre possession de leur « bien ».
Orthopédix n’est pas du tout séduit par l’idée de sa femme, mais cette dernière va lancer les hostilités sans lui laisser le temps de calmer le jeu. Le duel est en réalité un affrontement entre épouses qui se servent de leur mari pour régler leurs comptes.
Abraracourcix pense ne rien avoir à craindre, mais son manque de tact lui fait rapidement perdre plusieurs voix. Par ailleurs La femme d’Orthopédix fait une campagne électorale active à base de flatteries et de corruption passive (achat de poissons à Ordralfabétix, par exemple). Abraracourcix ne tardera pas à faire de même.
Panoramix de son côté est dégoûté par la tournure que prennent les choses et décide donc de s’enfermer jusqu’à ce que les habitants retrouvent un peu de bon sens.
Un évènement imprévu va bouleverser la campagne électorale. Roméomontaigus, qui n’a toujours pas compris que son Cadeau de César était un piège, rentre dans la taverne d’Orthopédix pour tenter de lui reprendre par la force le village. Mais Astérix arrive justement à ce moment là, et le désarme après un duel acharné à l’épée. Roméomontaigus décide donc de jouer de son statut de vétéran pour de forcer la garnison de Laudanum à intervenir en sa faveur. Cette garnison vient juste de recevoir des machines de guerre (tour d’assaut, catapultes,…) mais hésite à s’en servir face à des gaulois « pleins de potion magique ».
Astérix qui était venu pour espionner se fait découvrir et tente de fuir sans se battre. Les romains comprennent alors que les gaulois n’ont plus accès à la potion magique (Panoramix refusant d’en refaire).
Ils lancent donc une attaque en plein débat publique entre les deux candidats. Orthopédix comprend que cette attaque est dû à Roméomontaigus et ne voulant pas voir le village se faire détruire par les catapultes, il décide de se rendre pour sauver les villageois, mais Abraracourcix tente de l’en empêcher et supplie Panoramix de donner de la potion magique à son adversaire politique Orthopédix pour pas qu’il se fasse massacrer par les romains. En entendant cela Panoramix a compris que ses amis ont enfin retrouvé certaines valeurs et accepte alors de refaire de la potion magique.
Pour laisser un peu de temps à Panoramix pour préparer sa potion, Obélix distrait les romains en les attaquant seul. Une fois que le village a pu boire de la potion, la bataille est vite terminée et les catapultes détruites en un rien de temps.
Suite à cette aventure Orthopédix a pris confiance en lui et décide de retourner à Lutèce, même si cette option l’oblige à côtoyer son beau frère. Il estime qu’après ce qu’il a vécu, il n’a plus à rougir face à lui de ce qu’il est devenu.
Avant son départ un grand banquet est donné où tous sont invités (même Assurancetourix le barde) pour fêter l’unité du village retrouvée.