T29 : La Rose et le Glaive (Astérix)
La Rose et le Glaive est le 29ème album de la série de bande dessinée Astérix le Gaulois. Cet album fut dessiné et scénarisé par Albert Uderzo. Il fut édité à 2 000 000 d’exemplaires en 1991 (tiré à 7 000 000 d’exemplaires en Europe).
Les femmes du village trouvent que l’éducation dispensée par le barde Assurancetourix à leurs enfants n’est pas à la hauteur de leurs attentes. Elles ont donc fait venir une femme barde depuis Lutèce pour le remplacer dans sa fonction d’instituteur. Evidemment, il prend ce remplacement comme un affront et se vexe tellement qu’il décide de quitter le village.
Maestria, sa remplaçante, ne tarde pas à arriver pour prendre ses fonctions. Elle est habillée avec des braies, qui est normalement un vêtement masculin, et les habitants du village ne vont pas tarder à réaliser que sa tenue vestimentaire est une traduction presque littérale de sa façon de penser : elle veut porter la culotte et pousser les autres femmes du village à faire comme elle.
Cette aventure, bien que pleine d’humour et plaisante à lire, me laisse très perplexe. D’un côté, on a l’impression que c’est enfin l’occasion de mettre en avant les femmes dans l’univers un peu machiste d’Astérix, ce qui est plutôt louable et, de l’autre, les femmes avant-gardiste comme Maestria et les villageoises féministes sont tellement extrémistes qu’au lieu de donner une image un peu positive des femmes, c’est tout l’inverse qu’il se passe.
(Attention la suite révèle des moments clés de l’intrigue.)
Le summum est atteint lorsque l’on voit comment la légion romaine féminine est mise en déroute par de simples soldes Lutéciennes. Au final, c’est l’idée d’un homme (Astérix) qui va donc vaincre les légions romaines de femmes en les détournant de leur mission car les femmes seraient tellement superficielles qu’elles seraient incapables de se concentrer sur leur mission et préfèreraient oublier leur devoir de soldat pour se focaliser le shopping et leur apparence extérieure…
Personnellement, le message que véhicule ce tome me met mal à l’aise… Il est probable que l’auteur voulait valoriser les femmes dans cette aventure, mais il n’a peut-être pas trouvé la meilleure fin. Même si cela aurait été moins comique de donner de la potion magique aux femmes du village pour qu’elles affrontent les femmes légionnaires, le message aurait été moins ambigu. Même si l’on peut dédouaner l’auteur en prétextant qu’il s’agit d’humour, il est difficile d’imaginer que cela ne traduit pas aussi une certaine façon de penser.
Anecdotes et infos complémentaires
Résumé de l’histoire complète
Les femmes du village trouvent que l’éducation dispensée par le barde Assurancetourix à leurs enfants n’est pas à la hauteur de leurs attentes. Elles ont donc fait venir une femme barde depuis Lutèce pour le remplacer dans sa fonction d’instituteur. Evidemment, il prend ce remplacement comme un affront et se vexe tellement qu’il décide de quitter le village.
Maestria sa remplaçante ne tarde pas à arriver pour prendre ses fonctions. Elle est habillée avec des braies, qui est normalement un vêtement masculin, et les habitants du village ne vont pas tarder à réaliser que sa tenue vestimentaire est une traduction presque littérale de sa façon de penser : elle veut porter la culotte et pousser les autres femmes du village à faire comme elle.
(Attention la suite révèle des moments clés de l’intrigue.)
Pour commencer, Maestria invite les gauloises du village après les cours pour leurs parler de la condition féminine dans la société gauloise d’aujourd’hui. Suite à cette réunion, les premiers conflits apparaissent au sein des couples du village. Les femmes commencent par porter des braies comme Maestria et refusent de faire certaines tâches ménagères. Abraracourcix décide de réagir et envoie lâchement Astérix au front pour dire à Maestria de partir, sous prétexte qu’il est le seul célibataire. Mais le pauvre Astérix n’arrive pas à lui parler, elle est tellement autoritaire, qu’elle réussit à l’embobiner pour qu’il lui prête sa maison le temps que la sienne soit reconstruite. Astérix est excédé de ne pas réussir à gérer cette femme et refuse d’être d’avantage mêlé à cette histoire.
Mais il n’aura bientôt pas le choix, les évènements se détériorent. En effet Maestria a poussé Bonemine, la femme du chef, à prendre la place de son mari. Astérix décide qu’il doit quand même faire quelque chose. Il propose un vote démocratique à bulletin secret pour savoir qui sera le vrai chef du village. Mais Maestria refuse et préfère un vote à main levé. Les femmes votes sans hésiter, et les hommes craignant les représailles de leur épouse n’osent plus rien dire. Astérix est dégoûté de voir la mollesse des époux masculin et part furieux en abandonnant son idée de vote.
Alors qu’il retourne seul sur le chemin de sa hutte, il est rattrapé par Maestria qui semble vouloir faire la paix, elle fini même par lui faire une déclaration d’amour et lui vole une bise. Astérix est tellement choqué par son attitude qu’il lui décoche un coup de poing qui assomme la pauvre Maestria.
Par ce geste, Astérix a fait honte à la légendaire galanterie Gauloise (qui est bien une légende). Les femmes du village le condamnent donc à être banni pour un certain temps. Panoramix est outré par l’attitude de Maestria et décide lui aussi de quitter le village. A la sortie du village, ils ont la surprise de voir tous les hommes qui les attendent pour s’exiler avec eux dans la forêt et rejoindre Assurancetourix.
Finalement les hommes s’accommodent bien de l’absence de leurs épouses et la vie entre hommes s’organise autour d’un petit campement de fortune. Lors d’une chasse aux sangliers, Astérix et Obélix découvrent que les romains ont fait débarquer des légionnaires femmes. César sait que la galanterie gauloise les empêchera de s’en prendre à des femmes, même si ce sont des soldats. Astérix doit donc prévenir les femmes du village de l’attaque qui se prépare pour qu’elles soient prêtes à se défendre. Mais Maestria a une autre vision des choses, elle refuse le combat et décide de négocier la paix avec les romains. Partant du principe que ce sont des légionnaires "femmes", elle est sûre de réussir. Malheureusement pour elle, sa proposition est rejetée car les romains veulent une victoire militaire écrasante. Elle part furieuse en les traitant de barbares. Astérix qui a assisté à la scène lui propose un plan qu’il a imaginé pour éviter que ça se termine en affrontement physique. Maestria, qui se méfie d’Astérix, écoute quand même son plan et accepte finalement de l’aider.
Lorsque les femmes légionnaires attaquent le village, elles oublient instantanément le but de leur mission en voyant que Maestria a organisé une « Grande quinzaine commerciale » avec une multitude d’articles en promotion venant directement de Lutèce.
Pendant ce temps, les hommes du village attaquent méthodiquement tous les camps de légionnaires romains masculins situés autour du village pour éviter qu’ils ne viennent en renfort.
Après cela les légionnaires femmes rentrent chez elles, les hommes du village retournent vers leurs épouses et tout le monde fête cette réconciliation autour d’un banquet final où pour une fois les femmes partagent le repas avec les hommes.
Anecdotes et infos complémentaires
Voici quelques informations pour vous aider à apprécier les subtilités de cet album.
Anecdotes
- Page 34 : l’acteur italien Aldo Maccione est caricaturé sous les traits d’un légionnaire romain qui aimerait servir dans la légion féminine (voir image). On le voit dans une pose qu’il affectionne beaucoup dans ses films : "la marche du séducteur."
- La couverture devait à l’origine montrer Astérix, l’air effrayé, se cramponner à Obélix, stoïque, alors qu’il regarde un glaive avec une rose pointer vers lui.
Jeux de mots sur les noms de personnages
- Page 48 : Maestria a promis à Assurancetourix de lui présenter Brunococatrix un organisateur de spectacle à Lutèce. Brunococatrix est issu de Bruno Coquatrix (ancien directeur et propriétaire de l’Olympia de Paris)
- Diorix, le créateur de mode lutécien cité par Maestria lors du défilé de mode organisé pour les habitantes du village gaulois est tiré du nom Christian Dior (couturier français de luxe).
- Herpès le créateur de mode lutécien dont les sacs sont vendus lors de la Grande quinzaine commerciale fait référence à la marque de sac de luxe Hermès International.
Source
Wikipedia (fr) : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Rose_et_le_Glaive