Fullmetal Alchemist (Manga 2005)

Fullmetal Alchemist est un manga de Hiromu Arakawa commencé en 2001 dans le magazine Shōnen Gangan de Square Enix.

Il a été ensuite adapté en série animé en 2004 par le Studio Bones lui donnant une reconnaissance mondiale auprès des fans.
Square Enix a également réalisé des jeux vidéo qui restent inédits en France.
En 2004, le manga a reçu le prix du meilleur Shonen manga de Shogakukan Manga Awards, à égalité avec Yakitate!! Japan.
En 2009, une nouvelle série animé appelée Fullmetal Alchemist Brotherhood est lancée. Elle se veut plus fidèle au manga que la première. Il faut dire que la série de 2004 avançait plus vite que les parutions du manga, les producteurs ont donc préféré faire un histoire originale plutôt que de faire des épisodes "bouche trous" comme pour Dragon Ball ou Naruto. Cette approche a été payante, puisque la série a très bien marché et que la nouvelle série de 2009 bénéficie à la fois de la notoriété du manga et de l’animé de 2004.

Synopsis

Dans un XIXème siècle où la magie existe sous le nom d’Alchimie, l’histoire raconte les aventures d’Edward et d’Alphonse Elric qui ont été gravement mutilés après avoir tenté de ressusciter leur mère. Depuis, Edward a des prothèses à la place du bras droit et de la jambe gauche et Alphonse, qui n’a plus de corps, habite à présent une armure vide. Ils recherchent la Pierre Philosophale qui leur permettrait de récupérer leur corps d’origine.

Critique

Des personnages réussis

Pour commencer, les personnages principaux sont très attachants. Ainsi, le duo Edward / Alphonse est très réussi aussi bien dans les phrases d’action que les phases comiques. La différence de caractère entre l’aîné qui s’énerve rapidement et n’aime pas perdre et son cadet plus posé mais tout autant déterminé met en place un bon équilibre dans la narration.
De plus, les personnages secondaires sont tellement intéressants et percutants qu’ils volent par moment la place aux frères Elric. On pense en particulier au Colonel Mustang qui semble être l’opposé des frères : dragueur, fainéant, obéissant aux ordres de sa hiérarchie mais devenant au cours de l’histoire une force qui s’oppose au gouvernement de son pays.

Leurs adversaires, les homonculus, ont aussi une belle présence et via leur force, ils offrent des combats extraordinaires et plein de rebondissement comme l’est la confrontation entre Envy et Mustang où l’humain réussit à tuer un être à plusieurs vies.

Les dessins

Le chara-design est très sympathique, les personnages ne se ressemblent pas du tout et leurs dessins sont bien réussis. Les passages en SD sont également très drôle.
L’auteur s’est inspiré de l’Allemagne (Autriche) pour la ville centrale et les costumes des protagonistes.
Cependant, certains décors sont assez vides.

Multiples rebondissements

Le point de départ de l’histoire est relativement classique pour un shônen : deux jeunes garçons doivent trouver un objet, la Pierre Philosophale, afin de récupérer l’intégrité de leur corps humains.
Cependant, le lecteur est rapidement frappé par la violence et la tristesse que les deux personnages ont vécu : abandonné jeune par leur père et élevé par une mère qui meurt jeune, ils décident de faire l’impossible pour devenir heureux mais transgressent un tabou en essayant de faire revenir quelqu’un d’entre les morts. Finalement, ils perdent la seule chose qui leur restait : leur santé.

L’auteur réussit la gageure à créer un shônen où les combats ont une part secondaire par rapport à l’histoire, les personnages parlent beaucoup plus qu’ils n’agissent. Cependant, les confrontations sont d’autant plus fortes que la mangaka confronte des humains quasiment normaux, les alchimistes qui, après étude, peuvent réaliser des choses extraordinaires (contrôle des flammes par exemple) face à des homonculus qui ressemblent à des demi-dieux. Ces derniers peuvent prendre l’apparence qu’ils souhaitent, ressusciter plusieurs fois ou contrôler les éléments. L’auteur n’hésite pas à faire mourir des protagonistes et le lecteur ne peut pas deviner le résultat du combat.
Côté intrigue, c’est le réel choc : tout est pensé au moindre détail rendant l’histoire très prenante. Ainsi, en avançant dans l’histoire, le lecteur se rend compte que l’histoire du pays des frères Elric est artificielle et créée de toute part par les homonculus pour un dessein secret. Chaque nouvelle pièce apportée éclaire de manière différente les autres morceaux. Cependant, l’histoire reste très fluide et claire.

Philosophie particulière

L’histoire propose deux grands axes de réflexion : la première sur le principe d’équivalence. Pour obtenir un bien, il faut proposer un bien de valeur équivalente. C’est d’autant plus vrai pour l’alchimie qui doit réaliser des objets à partir d’autres objets (énergie tectonique sert à la transformation). En transgressant ce principe d’équivalence, les deux héros perdent leur corps.
Le second est la place de l’homme dans l’univers, un simple maillon dans le cycle de la vie. Il doit respecter les autres pour avancer.

Conclusion

Le manga Fullmetal Alchemist est une très bonne histoire avec des personnes attachants et des mystères bien amenés et menés. L’adaptation française est une réussite à la hauteur de l’histoire qu’elle relate.