L’ordre (Diablo)
L’ordre est un livre de l’univers de Diablo (Blizzard) se déroulant entre Diablo 2 et Diablo 3.
Il assure le lien entre ces deux jeux et poser les bases de l’histoire de Diablo 3 avec la rencontre entre deux personnages clés du jeu : Deckard Cain et Léah.
Il a été écrit par Nate Kenyon pour la sortie aux Etats-Unis de Diablo 3 et est arrivé 2 mois plus tard en France.
Une introduction à Diablo 3
Présentation du livre
De prime abord, l’ordre est prometteur car, côté histoire, les premières minutes de Diablo 3 sont déroutantes : qui est cette fille, Léah, qui accueille le héros à la Nouvelle Tristram ? Quel lien a-t-elle avec Deckard Cain, le personnage moteur de l’histoire de Diablo 1 et Diablo 2 ?
L’ordre comble ce trou en racontant la rencontre entre ces deux protagonistes. Le livre se permet le luxe de raconter par flash-back l’histoire des premiers Diablo comme voulu par Blizzard aujourd’hui. Comme expliqué lors de la Blizzcon 2011, L’ordre donne une identité au héros de Tristram de Diablo 1 puis du rodeur de Diablo 2 (Aidan, le fils du roi noir).
Une autre piste intéressante est le fameux ordre qui donne le titre au roman : Deckard Cain est-il réellement le dernier des Horadrims ? Ou existe-t-il un autre ordre Horadrim combattant lui aussi les démons ?
Pour finir, certains passages sont vraiment prenants car dérangeants comme la folie qui s’immisce petit à petit chez Gillian ou le piège de Brand (qui, hélas, une idée vue dans le royaume des ombres bien meilleur ).
Dernière cerise sur le gâteau, L’ordre introduit un moine et grâce à la narration subjective propose de mieux contrôler cette nouvelle classe de Diablo 3.
La version française est assez réussie : la couverture est en carton épais avec un léger relief sur les lettres des titres et l’œil des Horadrims. Le papier est épais et facile à tourner. On regrettera quelques coquilles en françaises (quelques fautes d’orthographe).
Un air de déjà vu
Malgré les bonnes pistes proposées par ce livre, l’ordre manque une peu de saveur.
De manière étonnante, il nous rappelle l’intervention de Chris Metzen lors de présentation des futures lives Blizzard lors de la Blizzconv 2011 où il suppliait les fans de Blizzard de lire leurs ouvrages s’ils voulaient d’autres histoires car la partie publication était tout juste rentable. Mais, comment espérer fidéliser les lecteurs si on propose une histoire aussi rabattue avec des prophéties incompréhensibles mais annonçant la fin du monde, des princesses (mineures…) à sauver, des méchants qui veulent conquérir le monde car ils sont méchants, des gentils avec son gros paquet de doutes mais qui vont les dépasser pour sauver le monde ? Nous passerons sur le manque de crédibilité des personnages rajoutés (laissez donc Tal Rasha et sa descendance en paix !)
Pourtant, Diablo avec ses 3 jeux et les différents livres sortis ont de la matière : une prequel sur Diablo 3 aurait pu revenir sur le plan de Bélial (plus d’informations dans l’histoire complète du jeu) ou sur la relation Léah / Cain / Gillian qui aurait pu prendre un roman complet voir une histoire centrée sur les Horadrims ? Ou raconter une histoire qui se passe au paradis autour de Tyraël ou inversement dans les enfers ?
Le pire est que Nate Kenyon propose de bonnes pistes d’histoire, comme Cain qui recherche des personnes utilisant la symbolique des Horadrims… Pourquoi ne pas accès l’histoire sur une telle enquête sans monde à sauver ? Sans prophétie ?
De plus, l’histoire est frustrante car elle laisse beaucoup de questions en suspens : est-ce que Cain a reformé un ordre Horadrim à la fin de l’histoire ? Il sait que les démons sont de retour, j’espère qu’avant la dizaine d’année des évènements racontés dans Diablo 3, il a eu la présence d’esprit de former des gens… Et quel futur a le moine ?
Pour finir, soulignons que l’on peut être développeur de jeux vidéos et proposer des histoires fascinantes, l’éditeur français Ankama avec Wakfu et Dofus en est le parfait exemple… Comment se fait-il donc que Blizzard ne réussisse pas à produit d’histoire avec une narration aussi prenante ?
Conclusion
Au final, avec l’Ordre, Blizzard a mis en place une histoire fade avec des clichés vus et archivus dans la fantasy.
Le joueur qui combat dans le monde du Sanctuaire vit des aventures passionnantes contre des monstres forts alors pourquoi offrir une histoire “macdonald” alors qu’il s’attend à une histoire “Hippotamus” ? Où est parti le génie qui avait créé l’histoire de Warcraft 3 ?
Anecdotes
La fameuse Kara qui a donné son couteau à l’aubergiste est la nécromancienne de la loi du sang qui poursuit Norrec qui porte l’armure de Batruc.
L’ordre est le seul endroit qui évoque la famille de Cain, sa mère mais également sa femme et ses enfants.
Histoire complète
Deckard Cain est le dernier des Horadrims et depuis que Diablo a corrompu le roi noir et Lazare, il sait que les histoires de ses ancêtres Horadrim luttant contre les démons sont vraies. Il tente de se racheter de ne pas avoir écouté les enseignements de sa mère et, malgré son âge avancé et sa santé déclinante, il se prépare contre le retour d’autres démons attirés par Sanctuaire depuis la destruction de la pierre monde.
Dans un temple dans le désert, il découvre un livre ressemblant à ceux écrits par les Horadrims mais qui est plus récents que ceux qu’il trouve habituellement. Espérant rencontrer d’autres combattants de démons, il décide de se mettre à la recherche du fabricant en espérant trouver des alliés dans son combat. Il prend la direction de Caldéum où vit “sa nièce” Léah, en fait la fille du rôdeur noir / prince Aidan et de la sorcière Adria, qu’il a confiée à son amie Gillian.
L’ancienne serveuse de Tristram lui fait rencontrer un libraire qui remonte l’origine du livre à Kurast. De retour chez Gillian qui l’héberge, il comprend qu’en plus d’avoir perdu son travail, elle a perdu la tête et a succombé aux démons. Pendant la nuit, elle met le feu à sa maison pour tuer Léah. L’intervention des voisins sauve Cain et Léah. Après avoir enfermé Gillian dans un hospice, les autorités laissent jusqu’au matin Cain et Léah pour décamper.
Cain n’aime pas se retrouver avec une fille dans les bras, d’autant plus qu’il doit marcher jusqu’à Kurast et qu’elle a récupéré les talents de magicienne de sa mère qu’elle ne maîtrise pas.
Pendant le voyage vers Kurast, Cain raconte sa véritable origine à Léah. En chemin, il tombe dans le piège du Ténébreux (wahou, quel nom ! Il a du sortir premier de la méchant school ! ) et seule l’intervention d’un moine, qui connaissait leur venue grâce à une prophétie, les sauve.
Ils découvrent à Kurast une ville pauvre, ravagée par des monstres venues d’une ville proche de la mer. Cain apprend que la trace des Horadrims les emmène dans une ville encore plus maudite avec des revenants. Là-bas, un aubergiste, qui résiste encore, vient les secourir (comme quoi, toute la gaule n’était pas conquise). Il indique à Cain l’ancienne maison des Horadrims où Cain et le moine découvrent une bibliothèque bien fournie (le contenu doit y être interdit pour les plus de 18 ans mais pour la raison que vous espérez, petit coquin !).
La prophétie aidant, un membre de ce nouvel ordre les rejoint et les emmène dans des caves à l’extérieur de la ville. Cain découvre des otakus… euh passionnés des Horadrims mais n’ayant aucune connaissance concrète pour chasser les démons. Il commence à cerner ce groupe de personnes sans expérience mais le temps presse : une autre prophétie annonce que le Ténébreux va tout détruire bientôt.
Aidés de quelques nouveaux Horadrims, Cain et le moine retournent chercher des livres en ville pour en savoir plus. C’est ballot : le Ténébreux attaque à ce moment-là le camp des Horadrims et le groupe de Cain. Cain réussit à revenir au camp et ne découvre que quelques survivants. Léah a été enlevée par le Ténébreux car elle possède beaucoup de magie. Mais le voyage n’a pas été infructueux car il découvre que la ville a été construite sur un ancien quartier général des forces de Batruc et que le Ténébreux souhaite ressusciter ses forces (sérieux : apprenez à brûler vos cadavres dans le monde du Sanctuaire, y a des morts-vivants à chaque coin de rue).
N’écoutant que son courage (et la prophétie), le groupe va vers la tour sombre où se cache le Ténébreux (sérieux, personne ne pouvait y aller plus tôt ? ^^”) en passant par les égouts. Cain place des bombes à des endroits stratégiques mais tombe dans un piège quand il arrive à la tour. Il a été trahi (pas de chance…) mais le moine se sacrifie pour laisser Cain entrer dans la tour pour confronter le Ténébreux.
Le Ténébreux n’est autre que l’ancien chef du nouveau ordre des Horadrims devenu fou par la quête de pouvoir. Le démon Bélial lui a fait croire qu’il était le descendant de Tal Rasha, trahi par l’ancêtre de Cain. D’où sa vengeance. Grâce à la magie contenue dans Léah, il ressuscite les armées de Batruc mais Cain lui fait comprendre que Bélial, le maître du mensonge (indice ! Vous croiriez vraiment un démon du mensonge, vous ? Non, je ne parle pas de votre banquier ! ), se joue de lui. Le Ténébreux tente de voler en sautant par la fenêtre et paf le Ténébreux. Et paf les armées de Batruc car les bombes de Cain viennent d’exploser laissant entrer la mer. Et paf la prophétie de fin de monde. Ohh, pas de chance.
Cain décide de s’occuper à plein temps de Léah. Il ne semble pas motivé à former les anciens membres du nouvel Horadrim alors que les démons vont bientôt revenir. Et oui, encore une histoire de prophétie.