Freaks’ Squeel – Funérailles – Tome 1 : Fortunate Sons
Freaks’ Squeele – Funérailles : Fortunate Sons est le deuxième spin off BD de l’univers Freaks’ Squeele créé par Florent Maudoux.
Contrairement à Rouge dessiné par Sourya, ce tome est totalement réalisé par le créateur de l’univers Florent Maudoux. Cette nouvelle histoire raconte le terrible destin de Scipio (le chef de la F.E.A.H) et de son frère jumeau Funérailles, « le plus grand guerrier de tout les temps« .
Critique et analyse
Lors de son interview pendant Japan Expo 2013, Florent Maudoux nous avait expliqué qu’il avait créé l’univers de Freaks’ Squeele afin d’être libre d’aller dans les directions qu’il souhaitait. Ce Funérailles – Fortunates Sons confirme ce penchant car après la série d’action / comédie de Freaks’ Squeele et le shoujo de Rouge, il s’attaque à une histoire très sombre basée sur de la jeunesse de Scipio et de Funérailles.
Le caractère torturé de l’histoire est à l’image du packaging dont la couverture est sombre en écho au papier intérieur qui est également noir.
L’histoire est captivante, nous permettant enfin en découvrir un peu plus sur Scipio et Funérailles deux personnages clés de la F.E.A.H. dont le passé était jusque là inconnu. Avec cette nouvelle série, Florent Maudoux entrouvre les portes de leur jeunesse et dévoile même leur naissance.
Cependant, ce premier volume pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses car le lecteur ne trouvera aucun lien avec Freaks’ Squeele, à part 3 personnages. Même le monde a changé : autant le monde de la BD principale semble être contemporain, autant celui de Funérailles se déroule dans une région qui n’existe pas sur terre et dans une période inconnue. L’histoire reprend cependant des traits de la Rome antique (mais également de l’organisation en clan animaux comme dans la saga Hawkmoon de Moorcock) dans un univers Steampunk.
Le lecteur sera donc ravi de partir dans cette histoire pour recoller aux morceaux qu’il connaît déjà de Freaks’ Squeele.
De par sa qualité, cette BD ravira également les lecteurs qui ne connaîtraient pas l’univers de Florent Maudoux même s’ils seront moins interpellés car ils n’auront aucune autre référence.
Côté dessin, Florent Maudoux a mis la barre haute : en plus de la qualité que l’on connaissait déjà de Freaks’ Squeele, toutes les pages ont été mises en couleur (par ses soins). Il réussit la gageure à rendre les jeunes personnages reconnaissables et à créer un style visuel fort qui interpellera le lecteur.
Ce premier tome est volumineux : il a certes le format d’une BD européenne mais il possède 80 pages soit une trentaine de pages de plus qu’une version « classique ».
Au final, Funérailles – Fortunate Sons est une réelle réussite que ce soit au niveau du dessin et du scénario. Les fans de Freaks’ Squeele et les autres apprécieront cette histoire triste et sombre.
Notre seul regret est le peu d’explications qu’elle contient, elle est avant tout une introduction à une histoire qui promet d’être épique (ce qui explique les nombreuses pages passées à décrire le fonctionnement du monde).
Premières planches
Retrouvez les quatres premières pages de Freaks’ Squeel – Funérailes – Tome 1 : Fortunate Sons, cliquez dessus pour les voir en grand, la résolution est suffisante pour pouvoir les lire.
Attention : Nous vous invitons à faire attention car certains détails visuels de l’histoire peuvent déranger.
Clins d’œil et références
Cette histoire étant plus sombre que Freaks’ Squeele, Florent Maudoux nous a gratifiés de moins de clins d’oeil mais ils sont pourtant là, bien cachés.
Page 6 : Le noble en premier plan ressemble à Christopher Lee, acteur de cinéma célèbres pour ses rôles de Dracula et du Comte Dooku dans Star Wars.
Page 25 : Dans la foule, on retrouvera Batman (tenue portée par Scipio), Bane, le masque du tueur de Scream, celui de Guy Fawkes popularisé par V pour Vendetta d’Alan Moore et les anonymous.
Page 30 (et suivante): Pour une raison non expliquée, Pretorius n’a plus de bras sur cette page alors que Seraphon lui en a greffé un avant. La réponse est probablement donnée à la page 61 : il cache son nouveau bras valide pour éviter des ennuis.
Page 32 (et suivante) : Le passage sur les figurines rappelle les 2 ans que Florent Maudoux a passé chez le fabricant de figurines en plomb Rackham. De manière étonnante, il fait dire à ses deux héros : “Tu vas transformer du plomb en or”, terme qu’il a utilisé lors de notre interview pendant Japan Expo 2013.
Page 37 : La pucelle d’Ark par est bien évidemment une reprise de Jeanne d’Arc, la pucelle d’Orléans qui a combattu pour la France pendant la guerre de 100 ans.
Page 41 : Ce dessin rendu célèbre par Leonard de Vinci est basé sur l’homme de Vitruve, un modèle anatomique censé donner les proportions d’un humain. Ce nom sera d’ailleurs donné à l’homme aux 4 bras que nos héros vont rencontrer.
Page 42 : Tex reprend la police d’affichage du grand REX, un cinéma parisien.
Plus bas dans a page, Seraphon parle de la légende de Remus et de Romulus qui ont été nourris par une araignée à un sein. Florent Maudoux semble s’être inspiré de la légende de la création de Rome où deux jumeaux, également nommés Remus et Romulus ont été nourris par une louve avant de créer la ville mythique.
Notons que la ville où se passe l’action s’appelle Rem. Est-ce une déformation de Rome ou le signe que dans cet univers, c’est Remulus qui a survécu à son frère et fondé la ville ?
Page 44 : Suzo est un clin d’oeil à la Suze, une boisson alcoolisée anisée.
Page 51 : L’immortel n’est autre que le père de Chance que l’on rencontre dans le tome 5 de Freaks’ Squeele. (et qui de manière paradoxale sera également élève à la F.E.A.H.)
Page 52 : On peut lire sur la cassette vidéo T2 – Judgement Day en VHS, le titre du film bien connu de James Cameron. La présente de VHS donne-t-elle une correspondance temporelle avec le monde de la BD principale ce qui situerait l’action au début des années 90 ?
Cette référence est reprise à la page 60 avec Funérailles criant à Scipio “Hasta la vista Baby”
Page 53 : Le bâtiment où se déroule la réunion ressemble à la cathédrale Sainte-Sophie de Constantinople.
Page 53 : la table est ornée d’un dessin bien connu d’Yggdrasil, l’arbre monde de la cuture nordique.
Page 72 : Sa mère aimant tellement son fils qu’elle se trompe dans son prénom : elle l’appelle ScipioN (avec un n finale).
Page 78 : Contrairement à ce que pourrait croire le lecteur, Scipio évoque son frère à la fin du tome alors qu’à ce moment de l’histoire, il n’a aucun élément pour savoir que Pretorius est véritablement son jumeau et les preuves ont probablement disparu (Seraphon a disparu, son père a été tué). Il fait probablement référence à la promesse de devenir « frère de sang » réalisé à la page 60.
Page 75 : Force et Honneur est une devise des légions romaines dans Gladiateur, peplum de Ridley Scott.
Résumé
L’histoire se passe dans un monde où chaque naissance est composée de 2 bébés dont un seul enfant sera viable car au 9ème mois de grossesse, les deux embryons battent pour survivre et ainsi lancer le travail de la mère.
Spartacus, chevalier du chiroptère de modeste lignée mais noble de coeur, vit une histoire d’amour avec Luciane la princesse de l’araignée, la plus noble des familles de Rem dont l’animal protecteur est l’araignée qui a donné à manger aux deux fondateurs de la ville. Bien que les sentiments soient vrais de son côté, le conte a été monté par la dame de compagnie de la princesse Psamathée de la Mantis.
Au bout de quelques mois, naît Scipio leur fils en bonne santé. Cependant, après sa naissance vient un deuxième bébé tout aussi pur. Il n’est pas question de garder ce deuxième fils car il a été prophétisé que de la même façon que la ville a été fondée par 2 jumeaux, elle serait détruite par deux jumeaux en bonne santé. Psamathée agit pour cacher la naissance d’une telle abomination en tuant la sage-femme qui a mis au monde les deux bébés et va jeter l’enfant encore vivant dans une fosse à cochons pour que les bêtes le mangent.
Mais, elle a été suivie par la docteur Seraphon qui a donné les premiers soins nécessaires au bébé survivant et ne pouvant enfanter, elle recueille le second et l’adopte en tant que Pretorius du serpent. Elle est cependant arrivée un peu tard et le cochon a déjà dévoré le bras droit du bébé et une partie de son visage.
Grâce aux machinations de Psamathée de la Mantis et les succès militaires de Spartacus, Luciane monte très vite les rangs du clergé et est sur le point de devenir la plus jeune grande prêtresse de l’araignée.
Pendant les années qui suivent, Scipio suit une éducation conforme à son rang et il est meilleur que beaucoup de ses camarades tandis que Pretorius fait le maximum avec son corps détruit. Il est très intelligent : il corrige ainsi les livres de sa mère mais l’absence de bras droit l’empêche de faire beaucoup de choses. Il espionne de loin Scipio sans savoir que c’est son frère jumeau.
Un jour, Seraphon accueille dans sa clinique un homme qui vient de mourir mais dont le bras droit est encore en bon état et elle décide de le greffer à son fils Pretorius.
Des années plus tard, Scipio décide de suivre Pretorius qu’il n’arrête pas de l’espionner depuis des années afin d’en savoir plus sur lui. Contre toute attente, les deux vont se lier d’amitié grâce à la fabrication d’une armée de figurines en plomb et à l’histoire de Rem que Scipio maîtrise bien. Seraphon reconnaît le lien entre les deux frères mais le garde pour elle-même. Plus tard, Claudia de la Mantis, une amie de Scipio, se joint aux deux garçons car elle a été recrutée par son ami pour faire diversion afin qu’il puisse fabriquer un moule des figurines que son père devenu général utilise pour diriger son armée.
Pendant un voyage pour négocier avec un immortel des marchandises, Spartacus rencontre Pretorius et semble frapper de la ressemblance avec son fils. Pendant son absence, on fait comprendre à sa femme Luciane qu’elle est confrontée à un choix car Spartacus semble avoir des vues politiques qui commencent à déranger. A son retour, Spartacus se doute de quelque chose car la femme-sage qui a assisté à la naissance de Scipio a disparu et il a constaté que Pretorius et Scipio sont nés le même jour. Son enquête va plus loin car il a également découvert que Seraphon et lui sont nés le même jour et qu’elle ressemble à sa mère, laissant à penser qu’ils ont été jumeaux eux aussi. Alors que lui était parfait, elle était difforme car elle ne peut pas avoir d’enfants.
Cette information arrive aux oreilles de Psamathée et Luciane qui doivent agir pour éviter que leur plan ne tombe à l’eau. Pour cela, Seraphon est arrêtée, Pretorius est envoyé à l’école militaire car il n’a plus d’handicap pour se battre et Spartacus est mis aux arrêts par la police militaire. Scipio tout comme son père comprend vite que tout est lié est que Luciane est derrière les arrestations, qui sont un moyen pour elle de montrer qui est la véritable source de pouvoir des deux.
Le procès de Spartacus a lieu suite à la mort d’un architecte, qui avait découvert qu’une partie de la ville était en mauvais état par défaut de fabrication. Il met en avant la corruption des politiciens qui ont détourné une partie des fonds pour leur bien être. Ses ennemis ternissent son image en tentant de faire croire qu’il a vendu des armes à leur adversaire et qu’il a couché avec Seraphon.
Alors qu’il est libéré, la machination contre Spartacus continue : un journaliste est retrouvé mort, sa dernière image montrant le général le tuant. Spartacus comprend que ses ennemis veulent qu’il disparaisse pour de bon : il a été utile des années mais maintenant, il est devenu un frein à leur ambitions.
Grâce à ses victoires, il peut cependant laver son honneur dans un combat à mort. L’homme qu’il doit combattre est un champion de son armée qui lui apprend que ses membres sont prêts à venir le libérer mais Spartacus est trop intègre pour entraîner un coup militaire, il préfère se laisser tuer sous les coups de son ennemi sans se défendre.
Cependant, sa mort n’est pas veine car Scipio est plus que motivé à retrouver son frère pour « mettre un tel bordel que personne ne pourra s’en remettre« .