Les Légendaires Tome 04 : Le réveil de Kréa-Kaos

L’histoire reprend exactement là où elle s’était arrêtée au tome 3 : le mage Elysio vient juste d’annoncer aux Fabuleux et aux Légendaires qu’il existe un double de lui-même qui est en réalité Darkhell. Ce clone maléfique est apparu lorsqu’il a retrouvé la mémoire grâce à la potion Mémoria que lui avait concoctée les Zar-Ikos. Son esprit a refusé d’accepter le fait qu’il est en réalité Darkhell. Cette dualité a entraîné une séparation de son âme et de son corps en deux être distincts, l’un bon, l’autre mauvais.

A présent Elysio tente de comprendre ce que manigance Darkhell sur l’île des Pyranhis. Il sollicite l’aide des Fabuleux et des Légendaires pour tenter de l’arrêter.

Critique

Comme dans les précédents tomes, on retrouve un humour bien présent, même là où on l’attend le moins c’est-à-dire dans des situations d’action au moment le plus dramatique.
Par rapport aux précédents tomes, le ton est un peu plus grave car l’enjeu de cette bataille est, ni plus ni moins, que le sort de la planète.

Il est intéressant de voir les limites des personnages principaux face à une telle problématique. Les héros ne sont pas des dieux. Que ce soit les Fabuleux ou les Légendaires, ils ont leurs limites et elles sont vites perceptibles, surtout face à une machine divine comme le Kréa-Kaos. Ne pouvant venir à bout de cette épreuve seul, ils n’auront pas d’autre choix que de faire appel à l’armée des elfes.

Il est agréable de voir les héros sortir de leurs clichés de personnages invincibles. A travers leurs faiblesses et leur passé, l’auteur arrive à les rendre plus  « humain » et surtout plus attachant. Même si cet album s’axe surtout sur l’action, l’émotion est présente elle aussi, sans jamais sombrer dans la mièvrerie.

Graphiquement ce tome est en nette amélioration, notamment sur le plan des cadrages et des angles de vu qui sont plus travaillés et très bien composés. Mon seul regret concerne la deuxième case de la page 44 où l’excès de « copier / coller » pour les personnages d’arrière plan saute un peu trop aux yeux.

Au final, avec ce quatrième album l’auteur confirme son talent de narrateur. Les incertitudes concernant la manière de vaincre un être semi divin rendent l’histoire palpitante, mais la véritable force de Patrick Sobral est de savoir jouer de l’agencement des cases pour que chaque fin de double page appelle immanquablement la suivante.

Histoire complète

Elysio explique aux Fabuleux et aux Légendaires qu’il existe un double de maléfique de lui-même. Ce clone maléfique est apparu lorsqu’il a retrouvé la mémoire grâce à la potion Mémoria que lui avait concoctée les Zar-Ikos. Son esprit a refusé d’accepter le fait qu’il est en réalité Darkhell. Cette dualité a entraîné une séparation de son âme et de son corps en deux être distincts, l’un bon, l’autre mauvais.

Attention,  ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

L’explication n’est pas très claire ni pour les Fabuleux (Shaki, Toopie et Michi-Gan) ni pour les Légendaires, mais pour Shaki une chose est limpide : Elysio et Darkhell sont la même personne. Il brandit alors sa hache et tente de le tuer pour venger son peuple : les comanshawa. Mais Elysio n’est pas impressionné, un simple éclair magique suffit à neutraliser Shaki.
Elysio tente à nouveau d’expliquer plus simplement les choses. Il n’est plus Darkhell car tout ce qu’il avait de mauvais en lui s’est réincarné hors de son corps. C’est donc le clone maléfique qui incarne à présent Darkhell.

Le procès

Cette fois-ci les choses sont claires pour tout le monde, mais Danaël pense qu’il est nécessaire d’informer les elfes que leur véritable ennemi n’est pas les pyranhis, mais Darkhell. Malheureusement, les elfes ne croient pas une seule seconde à cette histoire de clone maléfique, ils pensent qu’il n’existe qu’un seul Darkhell qui a monté les elfes contre les Pyranhis.
En conséquence, Elysio est arrêté puis condamné à la peine de mort.

Jadina décide alors d’intervenir dans le procès. Comme Elysio et Darkhell sont en connexion par une sorte de lien mental, elle propose d’utiliser ses pouvoirs pour entrer dans l’esprit de Darkhell et montrer au jury où se trouve le vrai Darkhell et surtout quelles sont ses intentions.

Le voyage astral commence et les elfes peuvent constater que non seulement il existe bien un clone d’Elysio, mais que celui-ci vient de prendre possession du Kréa-Kaos.
Elysio réalise qu’il reste très peu de temps avant que Darkhell ne commence à l’utiliser pour créer un nouveau monde.

Le Kréa-Kaos

Le Kréa-Kaos est une machine qui sert à manipuler les six pierres divines. Cet outil fut utilisé par les dieux pour créer Alysia. Le problème est que Darkhell n’a pas les pierres divines en sa possession. Si il veut créer un nouveau monde sans elles, il doit se servir de l’ancien comme matière première. Par conséquent la planète entière sera détruire et ses habitants avec (qu’ils soient elfes, humains ou pyranhis).

Les elfes sont conscients de l’enjeu, mais la géographie de l’île des pyranhis rend tout débarquement impossible. De plus, les pyranhis ont une unité aérienne qui chevauche des poissons volants, ils ont donc un avantage tactique important car les elfes ne peuvent pas voler.

Shimy, l’air pensive, demande alors à Elysio comment il a créé les Zar-Ikos. Celui-ci explique qu’ils ont été fait par croisement magique entre une plante klafootienne et un animal appelé Sancta.
Shimy propose donc qu’Elysio élabore une potion pour croiser l’armée des elfes avec des oiseaux. Ainsi, ils pourront voler et faire jeu égale avec les Pyranhis.

Elysio prépare la potion et l’armé elfe s’envole pour le combat, accompagné des Légendaires et des Fabuleux. Elysio part de son côté pour tenter de contrer la magie du Kréa-Kaos qui a déjà créé le vortex qui doit absorber et détruire Alysia.

Le passé de Shaki

Shaki quant à lui se précipite vers Darkhell pour régler ses comptes avec lui. Mais Rasga, le général des Pyranhis, s’interpose pour protéger Darkhell. Shaki lui révèle alors que son soi-disant allié n’est pas Skalp-Hell mais le sorcier Darkhell. Et que ce monstre le trompe comme il a autrefois trompé son peuple les Comashawas.
Il s’était présenté comme un simple voyageur et les comanshawas l’ont accueilli sans se méfier. Puis il a dérobé les herbes magiques des Shamans et tué les habitants de son village.

Seul Shaki a échappé au massacre parce qu’il était parti chasser. Voyant une fumée anomale au village, il est rentré précipitamment, mais il était déjà trop tard pour sauver qui que ce soit. Voyant que Darkhell était encore là, il se jeta sur lui et avec sa hache. Il réussit à le toucher en visage, lui laissant une cicatrice encore visible aujourd’hui. Bien que Darkhell soit blessé, il réplique aussitôt par une violente attaque laissant Shaki pour mort.

En écoutant cette histoire Darkhell reconnaît le guerrier « Petit chat qui boit son bol de lait » et comprend que Shaki n’est que le diminutif de ce nom. Shaki tente de tuer Darkhell, mais il est intercepté par Rasga qui le neutralise en lui coupant une aile.

Mais Darkhell est très ingrat, maintenant qu’il n’a plus besoin des pyranhis, il attaque Rasga et le blesse au bras. Avant de l’achever, il se moque une dernière fois de lui en lui expliquant que si les pyranhis sont sur cette île, ce n’est pas parce que les elfes les y ont mis comme il leur a fait croire, c’est parce que son peuple a choisi de vivre ici pour protéger le Kréa-Kaos.

Le destin est ironique avec les pyranhis car Darkhell s’est débrouillé pour que ce soit les gardiens eux même qui lui livrent cette machine divine. Les pyranhis se sont fait avoir à cause de leur trop grande crédulité et Darkhell savoure sans retenu sa victoire totale en se moquant de leur chef.

Alors qu’il s’apprête à achever Rasga, Shimy intervient et le sauve. Maintenant que la vérité a éclaté, elle demande à sa mère (Shamira) et à Rasga de faire cesser les hostilités pour se concentrer sur leur ennemi commun Darkhell.

Vaincre le Kréa-kaos

Danaël réussit à couper les deux bras du Kréa-Kaos, mais ça ne sert pas à grand-chose, car cette machine peut se réparer presque instantanément.
La seule solution pour la vaincre est d’arracher Darkhell du corps du Kréa-Kaos. Pour y arriver, Elysio utilise un sort qui va le faire fusionner avec Darkhell pour refaire à nouveau une seule personne.

Darkhell est arraché du corps du Kréa-kaos par le sort d’Elysio, mais il tente de résister à la fusion. Pendant ce temps, comme le Kréa-Kaos est privé de son propriétaire, il n’arrive plus à contrôler l’énergie qu’il a accumulée. La pression le submerge et il ne va pas tarder à exploser.
Pour éviter que l’explosion de Kréa-Kaos ne fasse de victimes, Elysio élève une barrière magique qui absorbera l’énergie de l’explosion.
Afin d’être sûr que Darkhell / Elysio ne pourra plus jamais nuire, il prend la décision de rester à l’intérieur de la barrière magique.

Gryf assiste impuissant au dernier acte de bravoure de son ami Elysio avant que celui-ci ne disparaisse à jamais, emporté par l’explosion du Kréa-Kaos.
Les elfes et le pyranhis font la paix et, pour saluer le courage d’Elysio, ils sculptent une statue à son effigie.
Shamira reconnaît enfin la valeur de sa fille et c’est avec Shimy qu’elle inaugurera cette statue.

Humour décrypté

Les albums des Légendaires sont remplis de clins d’œil et de jeux de mots, cet article vous aidera à décrypter les subtilités de chaque album.
Pour être sûr de ne pas faire d’erreur, nous avons soumis notre analyse à l’auteur original en relevant chaque mot qu’il a créé pour sa BD (même si nous n’avions pas trouvé d’explication).

Patrick Sobral a donc patiemment corrigé, complété ou confirmé chaque point. Par conséquent, si certains mots ne sont pas cités ci-dessous, c’est simplement qu’ils n’ont pas d’origine particulière.

Page 04 : Shaki est un comanshawa. Ce mot est contraction du mot Comanche (tribu indienne) et de la phrase « comment ça va ? »

Page 27 : On découvre que Shaki est une contraction de « chat qui » car son vrai nom est « Petit chat qui boit son bol de lait »

Couvertures abandonnées

Voici trois croquis de recherche de couvertures qui n’ont finalement pas été retenus.