Le peintre (nobi nobi !)
Shinya, un apprenti peintre en bâtiment, conçoit sa profession comme celui d’un artiste qui ne se limiterait pas à une simple toile. Sa peinture impacte directement le paysage, tout le monde peut en profiter et pas seulement le client. Sa mère lui raconte que sa vision de son travail est similaire à celle qu’avait son père qui exerçait le même métier. Shinya ne l’a pas connu, son père est mort d’une crise cardiaque avant sa naissance. Il avait accepté un travail en France et, à son décès, il fut enterré là-bas.
En quête d’identité, Shinya va quitter le Japon pour partir en pèlerinage dans ce pays lointain pour retrouver la tombe de son père. Ce voyage deviendra pour lui un rite initiatique qui l’influencera pour le reste de ses jours.
Ce livre est l’histoire d’une vie, l’histoire d’un artiste déguisé en artisan, l’histoire d’un enfant qui se cherche et devient adulte.
C’est dense, touchant, intéressant et déconcertant. Certains moments importants ou grave de la vie de Shinya (mariage, décès) sont à peine évoqués ce qui laisse perplexe les plus jeunes pour qui ces événements semblent être capitaux à leurs yeux. Il faut une certaine maturité pour appréhender ce livre et en cerner le message. En dessous de 10 ans, l’accomplissement de sois à travers « son art chromatique » est un concept difficile à faire passer.
Les couleurs et le traitement de la matière retranscrivent à merveille l’esprit du texte, en revanche, les visages figés n’aident pas les enfants à accrocher. Quelque soit l’événement décrit, triste ou heureux, les regards restent vides. Cela amène des remarques inattendue de la part des enfants : « Pourquoi il se marie s’il est pas content ? »
Au final, l’éditeur a judicieusement classé cette œuvre dans la catégorie Hors collection, comme pour La maison en petits cubes ou 1000 vents, 1000 violoncelles, la poésie de ce livre, qui retrace toute la palette d’émotions d’une vie, parlera d’avantage aux parents qu’à leur progéniture.