Isaac, l’affreux méchant loup (nobi nobi !)
Isaac est du genre qui aime se faire détester, il passe son temps à faire les quatre cents coups aux habitants du village, il est tellement invivable que tous les locataires de son immeuble ont fini par déménager. Isaac apprécie cette solitude, il n’aime guère la compagnie de ses congénères. Tout va pour le mieux jusqu’à ce qu’Aly l’alligator emménage au rez-de-chaussée. Voilà qui est contrariant, Isaac ne compte pas laisser cet intrus prendre ses aises, il est temps d’échafauder un plan pour le dégager.
Le graphisme épuré de ce livre est autant séduisant qu’efficace auprès des plus jeunes. Les dessins, essentiellement en noir et blanc, sont relevés de quelques touches de couleurs savamment placées pour appuyer les éléments forts ou créer une ambiance.
L’histoire interpelle l’enfant, montrant que, derrière la méchanceté apparente du loup, se cache une étonnante sensibilité. La douleur silencieuse du crocodile semble toucher bien plus efficacement le loup que les cris et les reproches de ses précédentes victimes. Le plus surprenant c’est que le loup commence à ressentir de la culpabilité la seule fois où il fait du tort sans le vouloir.
Si morale il y a dans cette histoire, c’est qu’une personne en apparence mauvaise qui taquine en permanence ne souhaite pas pour autant blesser autrui, c’est en général une façon d’attirer l’attention. Les jeunes enfants qui ont souvent une perception manichéenne de leurs camarades pourront avec ce livre comprendre que parfois les gens sont plus complexes que l’image qu’ils donnent à voir.