Tome 3 : La Walkyrie (l’Anneau des Nibelungen)

Ce tome se passe dans le passé et aborde la vie de Great Harlock et du Docteur Ôyama les pères respectifs d’Albator et Toshirô. Le dieu Wotan n’ayant pas réussi à vaincre Albator dans les deux tomes précédants, il décide d’envoyer ses filles (les terribles guerrières Walkyries) pour affronter Great Harlock et son vaisseau le Death Shadow. Il espère ainsi éliminer Albator pendant qu’il est encore enfant et ainsi éviter qu’il ne lui pose des problèmes une fois adulte.

Ce tome fut publié 5 ans après les deux premiers et il fut l’un des tout premiers mangas à être diffusé sur internet. Du coup la mise en page est un peu particulière puisqu’elle a été pensée pour faciliter la lecture sur un écran d’ordinateur. Cette particularité est très bien expliquée à la fin du tome.

Critique

Il est assez difficile d’arriver à s’y retrouver dans ce tome. La page 31 nous montre un vaisseau ayant le design du Death Shadow 2 en nous disant qu’il s’agit du premier Death Shadow et 15 pages plus tard, on nous montre le Death Shadow avec un autre design (proche de celui de l’Ombre de la mort dans Albator 84). Ce problème pourrait venir du fait que les premières pages de ce tome viennent probablement de la série qui était diffusées dans un magazine automobile et que les suivantes, qui montrent un autre design Death Shadow, sont tirées de la série diffusée 5 ans plus tard sur internet. Il est probable que l’auteur Leiji Matsumoto a revu son scénario durant ces 5 ans d’attente.

Quoi qu’il en soit, le lecteur n’est pas un historien, et lorsqu’on n’est pas au courant de toutes les déambulations éditoriales de cette série on se perd. L’éditeur Kana qui a fait ce recueil aurait dû modifier (ou faire modifier) les planches pour corriger cette erreur graphique.

Ce problème de design se double d’un problème narratif. Il est extrêmement difficile d’arriver à comprendre la chronologie des évènements. Dans le royaume du Walhalla, on nous montre l’arrivée de Freia et de son Orgue Temporel juste après qu’elle ait été relâchée par les Frères Géants du Riesenheim. On peut donc logiquement supposer que la scène se déroule donc dans le présent juste après la fin du tome 2 après qu’Albator ait vaincu Wotan. Pourtant Wotan envoie ses guerrières Walkyries affronter Great Harlock qui est dans le passé. Mais on ne nous dit pas clairement qu’elles voyagent dans le temps. En gros on a une partie qui se passe dans le présent (celle du Walhalla) et une dans le passé (sur le Death Shadow), pourtant Wotan arrive à communiquer en temps réel avec le Walkyries.

Mais d’après Fricka, l’épouse de Wotan, le combat des Walkyries pour tuer Albator dans le passé a forcément échoué puisqu’il est vivant dans le présent. Donc on connaît déjà l’issu de ce combat. Si on suit la logique de Fricka, même si Wotan pense qu’il peut changer le cours de passé, il a en réalité déjà perdu.
J’ai beau lire et relire ce tome, je me demande sincèrement si l’auteur s’y retrouve dans son propre manga.

Comme si ce n’était pas assez compliqué comme ça, l’auteur nous gratifie de scènes inutiles comme celles où l’on voit le vaisseau Yamato. Sachant que ce vaisseau n’a aucun rôle dans le déroulement de l’histoire, ça ne fait qu’embrouiller un peu plus les lecteurs qui n’auront pas compris qu’il s’agit simplement d’un clin d’œil à une autre série de Leiji Matsumoto. L’auteur n’a visiblement pas intégré qu’un Manga doit théoriquement s’adresser à tous les lecteurs et pas seulement à ceux qui font une thèse sur son univers.

Scénario et Narration défaillante

Si on fait abstraction des incohérences citées plus haut, le gros problème de ce tome est le manque de crédibilité des personnages. Les Walkyries sont des guerrières tellement redoutées que la simple évocation de leur nom suffit à arracher une larme de peur à Miimé. Pourtant la chef des Walkyries semble redouter Great Harlock avant même de l’avoir rencontré. Elle prétend que c’est un grand guerrier, mais jusqu’à présent, le lecteur n’a rien eu à se mettre sous la dent qui pourrait nous montrer en quoi il est tellement digne de respect. La seule chose qu’il a réalisé est de faire décoller un vaisseau et abattre trois malheureux petits chasseurs. Pas de quoi rentrer dans la légende.

Une réputation ça se gagne, ça ne se décrète pas, en cela la narration est totalement défaillante. A aucun moment on ne voit des faits héroïques qui puissent justifier le fabuleux courage de Great Harlock dont on nous rabat les oreilles. C’est d’autant plus regrettable que dans des séries telles qu’Albator 78 et Albator 84, la narration arrive parfaitement a nous montrer durant les combats comment un ennemi peut gagner le respect ou le mépris d’Albator en fonction de son attitude au combat. Dans ce manga, le respect est donné de façon arbitraire et gratuite.

Approche infantile

Lorsqu’on voit que les pères respectifs d’Albator, Toshirô et Yattaran sont les copies exactes de leur fils à la fois dans la profession et le design (à part la barbe), on a l’impression d’être face à un manque cruel de créativité. Ce genre d’approche est digne d’un livre pour enfants (et encore). Pousser la caricature à ce point pour monter une espèce de déterminisme génétique, finit par couler la crédibilité des personnages. Albator, Toshirô et Yattaran n’ont apparemment pas choisi leur destin, ils se sont contentés d’imiter leur père respectif. C’est non seulement pas très crédible, mais surtout cela rend les personnages très creux, puisqu’ils ne se sont pas bâtit par eux même. Leur destin semble tracé dès leur plus tendre enfance et cela va se passer exactement comme prévu. Ce n’est guère palpitant pour le lecteur.

Conclusion

De tous les tomes de cette série, celui-ci est probablement le moins réussi, il faut vraiment être un fan inconditionnel de Leiji Matsumoto pour arriver à occulter tous les défauts qu’il contient. Ce qui est vraiment dérangeant est l’impression d’amateurisme qui ce dégage de ce tome tant au niveau de l’histoire que du dessin des personnages.

Histoire complète

L’histoire commence juste après qu’Albator ait vaincu Wotan le roi des dieux du Walhalla. Miimé commence à se rappeler avec émotion l’époque où elle voyageait sur le Death Shadow en compagnie de Great Harlock, du Docteur Ôyama et de Old Yattaran les pères respectifs d’Albator, Toshirô et Yattaran. Ces trois derniers voyageaient aussi à bord du Death Shadow bien qu’ils soient encore des enfants.

A l’époque où le Death Shadow a pris son envol, la terre était dévastée et sous le contrôle d’envahisseurs extraterrestres commandés par le gouverneur Bolkazander qui est en réalité sous les ordres de Wotan. Mais leurs machines de guerre ne sont pas de taille pour empêcher le Death Shadow de décoller et de quitter la terre.

Les Walkyries

Wotan n’a donc plus le choix, il doit envoyer dans le passé ses 9 filles, les guerrières Walkyries, afin qu’elles trouvent et éliminent Great Harlock et Albator. L’objectif est de tuer Albator tant qu’il est encore enfant, pour qu’il ne puisse plus causer de problèmes à Wotan une fois devenu adulte. En modifiant le passé, Wotan espère changer le présent.

Pendant que le Death Shadow se dirige vers la planète Heavy Melder (un port spatial géant), les jeunes Albator, Toshirô et Yattaran font des expériences dans le cadre de leur enseignement et tentent de mettre au point des prototypes de machines (réacteur, générateur, canon). Miimé supervise en partie leur enseignement car étant de la race des Nibelungen (une race avancée) son savoir technique est précieux. Mais sa présence ne suffit pas à éviter les accidents et lorsque les prototypes des enfants explosent, c’est la coque du vaisseau qui en fait les frais.

Les Métanoïdes

Arrivés sur Heavy Melder, Great Harlock et le Docteur Ôyama se rendent dans un bar pour retrouver un ami. Ils constatent qu’une nouvelle race d’êtres mécaniques a fait son apparition, ce ne sont ni des androïdes (robot à apparence humaine), ni des Machiner (des humains robotisés), ce sont des Métanoïdes. Leur corps ressemble beaucoup au notre car ils ont un épiderme et leur peau est chaude, mais leur muscles sont fait de fibre de métal et leur cœur est une sorte de mini réacteur nucléaire fonctionnant à l’Hélium 3.

Comme ces êtres sont au service de Wotan, ils tirent sans hésiter sur le gérant du bar alors qu’il venait juste de donner à Great Harlock une carte spatiale (mais rien ne nous est dit sur ce que contient cette carte). Great Harlock et le Docteur Ôyama ripostent et les deux Métanoïdes sont abattus. Malheureusement, le gérant du bar, qui était l’ami de Great Harlock et du Docteur Ôyama, n’a pas survécu.
C’est à ce moment-là qu’apparaît Brunhilde la chef des Walkyries. Elle révèle à Great Harlock qu’elle est la fille de Wotan et que sa mission est de le tuer ainsi qu’Albator. Cependant, elle reportera l’affrontement car elle estime que le moment est mal choisi puisqu’ils sont endeuillés par la perte de leur ami.

Brunhilde

Peu de temps après, alors que le Death Shadow a quitté Heavy Melder, Great Harlock et le Docteur Ôyama vont pouvoir constater que Brunhilde est quelqu’un de droit et de respectable qui ne supporte pas la lâcheté même dans son propre camps. Elle n’hésite pas à se montrer impitoyable en détruisant un vaisseau Métanoïde qui volait de l’Hélium 3.

Brunhilde estime que même si les Métanoïdes sont sous les ordres de Wotan, ce n’est pas une raison suffisante pour tout se permettre, en particulier dépouiller lâchement les faibles. L’attaque des Walkyries sera efficace et rapide, le vaisseau Métanoïde sera complètement désintégré en une seule attaque coordonnée entre les 9 chasseurs des Walkyries.
En voyant cela Great Harlock et le Docteur Ôyama ont compris qu’il ne faut pas prendre ces guerrières à la légère.

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