Tome 6 : Siegfried (l’Anneau des Nibelungen)

Les Walkyries ont été enfermées avec l’orge temporel dans un cercueil de cristal qui a finalement échoué sur l’orbite de la Planète Rhin, mais cette dernière étant privée de l’Or du Rhin, n’est plus capable de maintenir son orbite et a glissé dans une espèce de faille temporelle qui l’a ramenée dans le passé à l’époque de Great Harlock.

La planète continue à présent sa course vers une autre faille spatiale qui mène vers les « ténèbres », une dimension chaotique d’où viennent les Métanoïdes. Si les Walkyries se retrouvent prisonnières de cette dimension il sera impossible de les récupérer. Malheureusement, le Death Shadow ne peut pas les secourir car son blindage n’est pas assez résistant pour franchir la rivière de flammes qui entourent la planète.

Dans sa jeunesse Leiji Matsumoto s’était demandé en écoutant l’opéra l’Anneau des Nibelungen si « Wagner n’était pas atteint d’une sorte de mal de la longueur » car il s’endormait à chaque écoute. En lisant ce manga, je me demande si ce mal n’est finalement pas contagieux.

Cohérence défaillante

Lorsqu’on termine le tome 5, on s’était arrêté sur le fait que Freia a désobéi à Wotan car au lieu d’attaquer le Death Shadow, elle est allée rendre une visite de courtoisie à Albator et Toshirô pour leur révéler leur avenir. Cependant lorsque Brunhilde a fait ça, elle a fini immédiatement enfermée dans un cercueil de cristal. Mais Freia qui fait exactement pareil semble discuter sereinement avec Wotan et ne subit aucune conséquence fâcheuse de cette trahison durant tout le tome.

Autosatisfaction

Je n’ai plus le courage de compter le nombre de pages consacrées de près ou de loin à l’astéroïde Reiji 6565. On nous explique que c’est la base des pirates depuis des générations et des générations. Que celui qui a donné son nom à cet astéroïde est venu mettre le pied dessus pour la première fois à l’age de 85 ans en compagnie de son petit fils que ses larmes ont coulé etc…

Mais pourquoi tant de blabla inutile ? Tout simplement parce que ce cailloux spatial existe bel et bien dans la réalité et qu’il a été baptisé « Reiji » par ses découvreurs en 1992 en hommage à Leiji Matsumoto. En clair, Leiji est tellement content de cet honneur qu’il ne sait plus s’arrêter et endort son lecteur.

Scénario bâclé

Alors que Miimé conditionne Toshirô et Albator pour leur expliquer que c’est eux qui libéreront les Walkyries grâce à leur puissant Arcadia qui sera le seul capable de franchir les flammes de Wotan, quelques pages plus loin, elle franchit ces flammes (on ne sait comment ni avec quel vaisseau) pour aller les secourir toute seule. On a un peu du mal à comprendre la logique de l’auteur.

Le pire c’est que si on se réfère à l’Opéra de Wagner, c’est théoriquement Siegfried qui aurait dû secourir Brunhilde (qui tombera donc amoureuse de lui). Hors, dans ce manga, Great Harlock est sensé être la réincarnation de Siegfried. Pourtant, au lieu de la secourir, il attend placidement qu’elle vienne à lui. Elle tombera bien amoureuse de lui, mais on cherche encore pourquoi, car une fois de plus Great Harlock ne fait rien. On espérait voir Great Harlock aller secourir les Walkyries en voyageant vers le futur (ce qui aurait donné une rencontre intéressante avec Albator adulte) mais finalement, ce sont les Walkyries qui arrivent toutes seules dans le passé par le plus grand des hasards (comme c’est pratique), et bien que le travail soit déjà à moitié fait, c’est finalement Miimé qui sauve la Planète Rhin et libère les Walkyries.

Aucun souci du détail

Une fois libérées de leur piège de cristal, les Walkyries s’envolent de la Planète Rhin. Ce qui est choquant dans ce départ, c’est qu’elles ne s’envolent pas avec l’appareil de Miimé, mais avec 9 chasseurs sortis de nulle part.

Pour rappel, la Planète Rhin est une planète inhabité et recouverte de végétation sans aucun hangar ni atelier. Je vois assez mal les Walkyries jouer les ingénieurs et construire neuf chasseurs en une page (même pour le formidable et invincible Capitaine Flam, ça a pris quatre épisodes et plusieurs mois pour réussir à construire un seul vaisseau à partir de rien sur une planète déserte alors même qu’il était aidé par plusieurs dizaines d’hommes.)

Inaccessible

Encore une fois, il faut être sérieusement calé sur l’univers de Matsumoto pour réussir à capter quelque chose. Le Queen Emeraldas et Maetel font de nombreuses allusions au futur, qu’ils semblent bien connaître, mais ce futur ne fait pas partie de cette saga, il s’agit d’évènements vécus dans d’autres séries de l’auteur.

C’est assez agaçant car on ne explique pas comment ils peuvent savoir ça. D’ailleurs ce point est assez incohérent avec les autres séries de Leiji Matsumoto car Maetel n’apparaît jamais comme quelqu’un qui connaît le futur. Elle est justement quelqu’un qui lutte contre son destin et refuse d’accepter de devenir ce que sa mère attend d’elle. Elle est en proie au doutes et à l’incertitude ce qui est l’exacte contraire de la Maetel de l’Anneau des Nibelungen.

Conclusion

J’imaginais naïvement que l’auteur pourrait faire difficilement pire que le précédent tome,  apparemment je dois manquer d’imagination.

Histoire Complète

Le cercueil de cristal contenant les Walkyries quitte la rivière de flammes conformément à la programmation voulue par Freia qui, dans le tome 5, l’avait modifiée sans le dire à Wotan. Elle voulait qu’il s’échoue sur la Planète Rhin pour faciliter la tâche à Albator et Toshirô en prévision du jour où ils pourraient aller les secourir.
Malheureusement, depuis que la planète a été dépossédée de l’Or du Rhin, elle a perdu son équilibre et ne peut plus maintenir son orbite. Elle glisse dans une faille temporelle qui l’emmène dans le passé à l’époque de Great Harlock.

Great Harlock aimerait pouvoir les récupérer, mais le Death Shadow n’est pas assez résistant pour franchir la rivière de flammes qui entoure la planète. Miimé a expliqué à Toshirô et Albator que ce sont eux qui iront secourir les Walkyries lorsqu’ils seront adultes et qu’ils auront achevé l’Arcadia car ce vaisseau sera assez résistant pour traverser la rivière de flammes. Malheureusement la Planète Rhin ne pourra pas attendre. En effet, elle est attirée par une autre faille spatiale qui mène vers les « ténèbres« , une dimension chaotique d’où viennent notamment les Métanoïdes.

Sachant qu’il sera impossible de les secourir si les Walkyries sombrent dans cette dimension, Miimé décide d’aller seule sur la Planète Rhin avec un vaisseau spatial (on ne nous dit rien sur la manière dont elle a bien pu franchir la rivière de flammes). Une fois là bas, elle libère les Walkyries (on ne nous dit pas comment) puis elle utilise l’orgue temporel pour prendre le contrôle de la planète et la sortir de l’attraction du trou noir qui mène vers la dimension des « ténèbres ».

L’astéroïde Reiji 6565

Une fois libérées, les Walkyries partent vers l’Astéroïde Reiji 6565 qui est en réalité la base secrète de Great Harlock et du Docteur Ôyama. Tous les deux veulent déposer Albator et Toshirô pour qu’ils puissent continuer leurs expériences sans mettre en danger l’intégrité de la coque du Death Shadow.

Dans le hangar de montage se trouve le Death Shadow 2, qui est encore en cours de fabrication, Albator et Toshirô ont pour mission de continuer son développement ce qui sera un bon apprentissage et leur permettra ensuite d’attaquer la fabrication de l’Arcadia. Toshirô révèle alors qu’il souhaite faire 7 versions avec le même design, mais de plus en plus grandes (alors qu’à la page 100 du tome 1, le Toshirô adulte évoque son intention de faire non pas 7, mais 9 Arcadia).

L’attaque de Wotan

Wotan a fini par repérer la position de l’astéroïde où se trouve le Death Shadow. Il ordonne à Freia de mener une attaque. Mais le système de défense est bien trop puissant et l’escadrille est abattue. Les Walkyries arrivent à temps pour sauver Freia qui est gravement blessée. Brunhilde la chef des Walkyries sait que Freia est importante pour l’avenir du monde car c’est une des deux seules Organistes du temps (avec Miimé), elle décide alors d’amener Freia dans l’astéroïde pour l’immerger dans le lac car son eau est réputée pour avoir des vertus thérapeutiques.

Comme le système de défense de l’astéroïde empêche les chasseurs des Walkyries d’approcher, les Walkyries s’invitent à bord du Galaxy Express 999 qui lui est autorisé à entrer. Elles débarquent donc en compagnie de Maetel et Emeraldas sur l’Astéroïde Reiji 6565. Une fois là-bas elles réalisent que le Queen Emeraldas a lui aussi décidé de venir ici pour rejoindre Toshirô et Emeraldas. Ce vaisseau souhaite se « reposer » dans cette base en attendant que Toshirô soit capable de le réparer.

Destins révélés

Pendant que Freia récupère dans l’eau bienfaitrice de l’astéroïde, le Queen Emeraldas révèle à Toshirô qu’Emeraldas tombera amoureuse de lui. Toshirô en perd presque la raison. De son côté Maetel révèle à Albator que lorsqu’il sera adulte, lui aussi tombera amoureux d’une terrienne appelée Maja (Maetel fait référence au personnage de Maya, la « Voix de la liberté » dans la série Albator 84).

Maetel raconte à Albator son passé, mais elle semble aussi connaître son propre futur puisqu’elle sait que son destin est de rencontrer une « personne qui n’est pas encore née » (elle fait allusion au personnage de Tetsuro Hoshino de la série Galaxy Express 999, mais là encore, quand on ne connaît pas l’univers de Matsumoto, c’est impossible à comprendre). Aucune explication ne nous ait donnée pour comprendre comment Maetel et le Queen Emeraldas peuvent connaître l’avenir.

L’assaut de Freia ayant échoué, Wotan ordonne à des guerriers issus de la Galaxie du Dragon de partir à l’assaut de la base Reiji 6565. Ce peuple décide de n’envoyer qu’un seul vaisseau car leur armement est réputé comme très puissant. Face à un tel ennemi, Great Harlock et le Docteur Ôyama décident alors d’aller combattre ce vaisseau dans l’espace loin de la base pour qu’Albator et Toshirô restent en sécurité dans l’astéroïde.

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