Extension 2 : La Colère du Roi Liche (Wrath of the Lich King)

La colère du Roi Liche (Wrath of the Lich King en anglais) est la deuxième extension pour World of Warcraft.
Elle est sortie le 13 Novembre 2008 et, comme pour la précédente extension, elle a battu les records de vente avec 2,8 millions d’exemplaires écoulés en 24 heures.

Une nouvelle aire de jeu

Comme pour la précédente extension la Légion Ardente, La colère du Roi Liche propose de monter son personnage de 10 niveaux supplémentaires (le niveau maximal passant à 80) et propose un nouveau continent avec 9 nouvelles cartes.

Ces 10 nouveaux niveaux redonnent l’occasion à Blizzard de refondre chaque classe en rajoutant de nouveaux talents.

De plus, l’éditeur a harmonisé les différentes zones pour éviter les chocs aussi bien scénaristiques que visuels afin de répondre à une critique courante de la précédente extension.

Ainsi pour le visuel, le développeur a placé l’histoire sur un continent glacial (ressemblant à l’antarctique) avec des zones rappelant le grand nord empli de neige (à l’exception du Bassin de Sholazar).

Côté histoire, l’éditeur a utilisé un ancien méchant, Le Roi Liche, dont l’histoire est jouable dans Warcraft 3. Ce dernier est visible dès les zones d’arrivée des joueurs (en allant jusqu’au bout de séries de quêtes).

De nouvelles technologies

Pour Wrath of the Lich King, Blizzard a développé (sur un bug paraît-il) le phasing qui bouleverse l’expérience de jeu.

Auparavant, tous les joueurs avaient accès à la même carte et le monde était totalement statique. Ainsi après avoir libéré une ville, le joueur la voyait toujours comme assiégée alors qu’il avait fini ce chapitre.

Le phasing permet l’existence de plusieurs niveaux de jeu sur une même carte. Ainsi, maintenant, un PnJ peut demander à un joueur de prendre une montagne. A la fin de quête, le joueur aura accès à un nouveau lieu allié.

Utilisé avec parcimonie dans l’extension, le futur de cette technologie est très intéressant car elle donne de nouveaux moyens à Blizzard pour raconter des histoires. Ainsi, dans la zone de la désolation des dragons, le joueur suit une série de quêtes qui aboutit à une vidéo de quelques minutes faisant avancer l’histoire de Warcraft assez rapidement.

Il est probable que l’évolution du jeu aille dans cette direction car l’avantage de cette technologie est d’impliquer encore plus le joueur dans l’histoire.

L’inconvénient est principalement technique car si les joueurs ne sont pas à la même phase du jeu alors leur interaction est moindre (ils ne voient pas toujours les joueurs d’une autre « dimension »).

La nouvelle classe : les chevaliers de la mort

La Colère du Roi Liche est novateur car c’est la première fois que Blizzard rajoute une nouvelle classe : le Chevalier de la Mort.

Dans la précédente extension, les joueurs ont pu accéder à la classe spéciale de la faction opposée (Paladin pour la Horde via les elfes de sang et Chaman pour l’Alliance) mais ce nouveau rajout est une expérience nouvelle pour les joueurs.

L’accueil du Chevalier de la Mort a été mitigé : d’un côté, les joueurs étaient contents d’utiliser une nouvelle classe (donc un nouveau gameplay), de l’autre, la classe sortait trop du lot. En effet, elle ne possédait par les 4 ans d’expérience des autres et certaines techniques étaient trop fortes. Etait-ce également un moyen pour la favoriser afin que le maximum de joueurs l’utilisent ?

Au delà d’un nouveau système de gameplay, sa création est particulière : le joueur doit posséder un personnage de niveau 55. 
De plus, le joueur ne commence pas au niveau 1 mais enchaîne une série de quête lui décrivant le background du personnage (comment il a travaillé pour le Roi Liche et comment il s’en est libéré). Au bout de 2 à 3 heures de jeu, il est alors « lâché » dans Azeroth et l’Outreterre pour continuer son personnage. Comme pour les nouvelles races de la Légion Ardente, son choix de race / classe n’a plus d’importance après cette introduction.

Le niveau 80 avant tout

Avec deux zones de fin de jeu, Blizzard s’est rendu compte que la plupart des personnages vivait au niveau maximal. Au niveau inférieur, les zones sont souvent désertées et il n’est pas rare qu’un personne bas niveau soit seul sur une entière région.

Au cap 80 commence un nouveau style de jeu basé sur l’optimisation de son personnage et la recherche du meilleur équipement.

Pour faciliter encore plus cette montée, Blizzard a créé des objets d’héritage qui augmentent le gain d’expérience de manière significative.
De plus, leurs caractéristiques augmentent suivant le niveau du personnage. Ainsi, au niveau 1, un casque peut proposer seulement 20 en défense et au niveau 20, 200. Ces objets ne sont qu’achetables au niveau maximal et qu’utilisables que pour les personnages d’un même compte. Inutile d’essayer de le vendre pour favoriser la montée d’expérience de vos amis.

Cette philosophie est vraiment nouvelle chez Blizzard et on peut se demander jusqu’où va aller cette idée. Aura-t-on bientôt la possibilité de créer un personnage d’un niveau donné comme cela ? Ou en payant ? Est-ce que cela présage une nouvelle philosophie sur les niveaux ? L’avenir nous le dira.

Pour ceux qui seraient étonnés de cette idée, la philosophie du Chevalier de la Mort (cf ci-dessus) reprend déjà cette idée en commençant un personnage directement au niveau 55.

Encore plus de PvP

L’éditeur a mis en place deux nouvelles zones de combats qui sont novateurs car ils proposent d’utiliser des engins de siège.

Au lancement de l’extension, seul le rivage des anciens était accessible. Le principe est totalement nouveau : les joueurs doivent attaquer puis défendre une salle en 10 minutes maximal. Les attaquants doivent détruire des murs pour y aller alors que les défenseurs peuvent utiliser des canons pour détruire leurs ennemis.

Le second ressemble à la Vallée d’Alterac car les joueurs doivent prendre des points donnant des bonus à sa faction tout en essayant de tuer le chef ennemi retranché dans un château. Pour y entrer, une seule méthode : des engins de démolition.

La cerise sur le gâteau est le Joug d’Hiver. Cette zone, accessible toutes les 2h10 opposent les deux factions pour la conquête d’une citadelle. Contrairement aux autres BG, le joug peut être tenté par autant de joueurs que souhaités (même s’il a une limite théorique rarement atteinte). Ainsi, on peut se retrouver 100 contre 100 (mais attention aux ralentissements).

De plus, le joug possède des règles assez poussées pour le rendre plus attrayant  : d’un côté, les défenseurs (ceux qui ont gagné le précédent BG) doivent protéger la salle des reliques pendant 25 minutes. Ils peuvent prendre position sur des canons pour tuer leurs adversaires. Pour les aider à tenir, ils ont la possibilité d’attaquer les trois tours ennemis afin de gagner 10min sur le chronomètre.
De leur côté, les attaquants doivent détruire les murs de la citadelle avec des engins de siège. 
Quelque soit le camp,  les joueurs doivent donc s’entraider pour atteindre l’objectif final.

Pour les motiver, les récompenses sont très intéressantes : nouvelle monture, objets d’héritages, meilleurs équipements et nouveaux boss de raids accessibles seulement aux gagnants.

Les défauts de la colère du Roi Liche

Le problème le plus flagrant est le ralentissement du jeu. L’augmentation du nombre des joueurs rend injouable certaines zones comme la capitale neutre Dalaran et le joug. Pour (probablement) palier à ce défaut, Blizzard va redonner plus de poids à chaque capital de chaque race dans l’extension suivante.

Deuxièmement, Blizzard a vu combien le système des actions répétitives a fonctionné. Ils ont donc utilisé (abusé ? ) du système d’insignes afin d’augmenter le temps de jeu. Ainsi, ils diminuent l’influence de la monnaie du jeu au profit de pièces alternatives comme les insignes de triomphe, de givre, emblèmes de conquêtes, emblèmes de vaillance, sceau de vaillant (et j’en oublie). En échange de ces pièces, le joueur peut obtenir de nouvelles récompenses comme de meilleures pièces d’armure.
Ces objets sont des récompenses de quêtes journalières que le joueur est obligé de réaliser tous les jours pour obtenir le bon quota afin d’acheter l’objet visé.
Il se retrouve alors dans un « cercle d’obligation » qu’il s’impose pour atteindre son objectif. 
Ainsi, il faut 100 sceaux de vaillants pour une monture. Sachant que les quêtes journalières en apporte 10 par jour, il faut 10 jours pour réaliser les 10 quêtes. S’il vise les 5 nouvelles montures de sa faction, il lui en faudra 50 jours au total…

Au final, la répétition des actions tue le plaisir de jouer, complexifie le jeu pour rien pour une durée de vie rallongée de manière artificielle.

La colère du Roi Liche : la fin d’un cycle de jeu

Au final, La colère du Roi Liche est une pièce charnière dans la vie de World of Warcraft. En effet, l’extension propose de vaincre un des derniers méchants en vie du jeu Warcraft 3, le Roi  Liche, et la suite va introduire une nouvelle histoire.

L’extension a également mis en avant l’évolution technique et des mécanismes avec le système de phasing, d’insignes, …

De plus, beaucoup de mécanismes sont devenus matures (la recherche de groupe, le PvP, les donjons).

La prochaine extension, Cataclysm, sera donc la confirmation de la direction dans laquelle se dirige Blizzard.

Bande-annonce du jeu