Baisse des prix des CD?
D’après Billboard, un site américain dédiée à l’industrie musicale, la première major mondiale Universal Music Groupe a décidé de baisser le prix des CD que l’entreprise édite aux Etats-Unis. Mais une telle approche aura des impacts sur l’ensemble du marché musical.
Dans un contexte où le marché de l’industrie musicale diminue en chiffre d’affaires, la nouvelle d’Universal montre que les majors réfléchissent à de nouvelles stratégie pour évoluer dans un marché à redécouvrir.
Dans ce cas, en baissant le prix, elle compte augmenter la demande et donc vendre plus de CD.
Cependant, seule cette major a franchi le pas et on ne sait pas si les autres vont suivre. Les distributeurs grincent des dents car la marge brute par album va diminuer.
Il est encore trop tôt pour savoir si cette politique apportera ces fruits. Rendez-vous dans quelques mois pour voir les premiers impacts sur les ventes.
Cependant, cette décision serait-elle également un moyen pour concurrencer le numérique ?
Universal ne communique évidemment pas sur ce point mais n’oublions pas qu’elle reste très frileuse sur internet. Elle a été ainsi la dernière a signé avec le site de radio en ligne Deezer pour l’autoriser à utiliser son catalogue de musique.
N’oublions que beaucoup de majors ont raté le virage numérique (et ont préféré attaquer les pirates au lieu de proposer une offre légale intéressante) et la plupart des plates-formes de distribution sont détenues par des services externes comme Itunes. Même si la vente numérique décolle, la plupart des revenues va dans la poche de ces sites.
En passant au-dessous de la barre des 10 dollars pour un album physique, le CD va devenir plus attrayant pour le public car il coûtera moins cher que la version numérique tout en proposant un support physique.
Le seul avantage du format numérique deviendrait la facilité d’achat (plus besoins de se déplacer) et non plus le prix comme c’est le cas en ce moment.
De plus, n’oublions pas que le CD n’a pas de protection (comme les DRM) qui peuvent restreindre son utilisation.
Universal en baissant le prix compte-t-il redonner une nouvelle jeunesse au CD face à ses concurrents numériques ? N’est-il déjà pas trop tard pour sauver le CD considéré par beaucoup de clients comme un support obsolète ? L’autre problème que soulève cette baisse de prix est que le prix de l’album revient moins cher en CD qu’en format dématérialisé. Cela montre que les MP3 seraient vendus trop cher, car comment expliquer qu’un album numérique vendu sans livret, sans boite sans CD sans coût de transport et de stockage revienne plus cher qu’un CD normal.
Cette approche commerciale est sans aucun doute une bonne réponse au piratage (même si elle arrive trop tard), mais en montrant le décalage anormal de prix entre numérique et physique, il est légitime de se demander si Universal ne vient de se tirer une balle dans le pied sans le savoir.