ParvaTerra Tome 1 : Là où les enfants ne s’aventurent pas

Là où les enfants ne s’aventurent pas est le premier tome de la série ParvaTerra, une bande-dessinée de fantasy écrite et dessinée par Raùl Arnàiz.

Synopsis

Il était une fois un monde où les adultes ont disparu, laissant les enfants, qui ne grandissent plus, seuls à eux-mêmes Pour survivre, ils se sont assemblés en tribus se battant les unes contre les autres.
Léo est un garçon membre du clan des chevaliers blonds. Il voudrait être normal mais toutes ses nuits sont hantées par des rêves où il voit les mythiques adultes se battrent contre un monstre les faisant tous disparaître.
Cependant, un jour, alors que sa tribu est attaquée par les pirates poux, il rencontre une fille qui semble provenir de son rêve. Commence alors une quête pour comprendre la signification de ses voyages nocturnes.

Une histoire statique dans un monde assez novateur

Il est amusant de comparer ParvaTerra avec Les légendaires pour voir comment des points de départ similaires conduisent à des scénarios et des traitements différents. Autant le second est orienté vers le rythme avec des dessins dynamiques très proches du manga, autant le premier est plus posé et très contemplatif.
ParvaTerra se démarque d’autres oeuvres par une volonté de voyage intérieur et non sur le comique ou l’action. A la place, l’auteur aime décrire ce que pense le personnage principal dans des monologues que certains jugeront longs. Dans la même perspective, les dialogues peuvent être assez chargés. Ce point peut dérouter les jeunes lecteurs qui s’attendent à plus d’actions.
Ce parti pris permet d’appréhender le monde de ParvaTerra à travers les yeux du héros principal, les règles imaginées sont suffisamment interpellantes pour rendre curieux le lecteur. Ainsi, les enfants se sont regroupés en tribu au physiques et fonction différentes : les chevaliers blonds, prêts à se battre et conquérir l’île, les cheveux noirs, magiciens et étudiants du passé, les cheveux roux en pirate. Une phrase laisse même suggérer que les jeunes auraient la possibilité changer de clans en changeant d’attributs physiques. (Je me trompe peut-être, j’aime bien cette idée et j’ai gardé l’interprétation du premier degré bien que la phrase utilisée semble être une boutade adressée au héros).
Autre idée intéressante : les tribus semblent se battre depuis longtemps sans avoir de raison de s’en vouloir. Les enfants se combattent (sans verser le sang) parce que, probablement, ils s’ennuiraient en absence d’une telle occupation.
Au final, l’auteur pose indirectement la question des groupes humains : peut-on vivre avec des gens différents ? Peut-on vivre en groupe sans le ciment du rejet et de la guerre des autres ?

Une introduction à une série

Bien que le monde dépeint soit très intéressant, la fin du tome laisse un léger goût d’inachevé et le lecteur sentira que ce volume n’est que l’introduction à la véritable histoire.
Ainsi, la description qui hante le héros prendra le quart de la bande-dessinée (d’ailleurs, le titre n’apparaîtra qu’à ce moment-là). La découverte du héros, de son passé et de l’émergence d‘un méchant prendra tout le tome sans être approfondi.
Il faudra attendre le prochain tome pour des explications… Si l’auteur en donne, car il est courant que des scénarios promettent des éclaircissements mais des redondissements imprévus (le grand méchant qui attaque) empêchent souvent d’entrer dans des détails. Espérons que ce chemin de la facilité ne soit pas pris.
Le scénario a cependant une faiblesse qui m’a déçu : l’utilisation d’une prophétie autour du héros. Cette méthode est trop éculée dans les univers de fantasy pour qu’elle soit encore attirante (à part pour la saga de l’épée de vérité de Terry Goodkind) et fait craindre le pire pour la suite.
Malgré les interrogations que je viens de citer, le scénario est très intéressant et le lecteur rentrera sans soucis dans l’histoire et il attendra avec impatience le deuxième tome pour avoir plus d’informations.

Un dessin atypique mais très beau

Comme indiqué auparavant, le parti pris de l’auteur est de décrire un monde et une situation et non des actions spectaculaires ce qui explique les caractéristiques  figées de son dessin . Cependant, ce point n’est pas un soucis car le visuel sort du lot.
Cette qualité est très rafraîchissante et plusieurs fois, je me suis retrouvé à admirer les cases pour observer les détails.
Le chara designer est également une réussite : tous les personnages ont leur propre identité visuelle et on ne peut pas en trouver de raté.
Le découpage est très classique mais permet une bonne compréhension de ce qui se passe dans les bulles.
La mise en couleur est également superbe avec des couleurs très pastelles donnant un beau contraste.

Pour conclure

Ce premier tome de ParvaTerra est visuellement une réussite. Le scénario assez statique pourra dérouter quelques lecteurs s’attendant à de l’action mais les autres seront ravis de découvrir une histoire fantastique plus contemplative dans un monde cohérent et amusant.
Scénario et dessin : Raùl Arnàiz
Nombre de pages : 48
Prix conseillé : 9,95 euros
Lien amazon : Légendes de ParvaTerra, Tome 1 : Là où les enfants ne s’aventurent pas
Site officiel : http://www.parvaterra.com/

Le tome 2 devrait sortir le 29 Octobre 2010 (lien pour commander sur Amazon : Légendes de ParvaTerra, tome 2 : L’oracle des dieux)

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