Astérix et Cléopâtre (film animé de 1968)
Astérix et Cléopâtre est un film d’animation franco-belge de 1968 réalisé par les Studios Belvision. L’histoire est adaptée de la BD du même nom de René Goscinny et Albert Uderzo qui ont été sur ce film coréalisateur avec Lee Payant.
L’histoire commence par une dispute, mais pour une fois, il ne s’agit pas des gaulois. Jules César a offensé au plus haut point l’orgueil de son épouse Cléopâtre en lui disant que son peuple est décadent et même si autrefois ils ont bâti les pyramides, ils sont aujourd’hui tout juste bon à attendre la crue du Nil.
Pour lui prouver qu’il a tort, elle lui promet de faire construire un palais qu’elle lui offrira dans 3 mois. César accepte en retour de reconnaître la valeur du peuple égyptien si il y parvient.
C’est le pauvre architecte Numérobis qui se voit confié la charge du projet. Malgré son incompétence, il n’est pas stupide au point de ne pas se rendre compte que la tâche est impossible à finir en si peu de temps. D’autre part, il ne peut malheureusement pas se permettre d’échouer car cela signifierai pour lui d’être jeté aux crocodiles. Il décide donc d’aller chercher son ami le druide Panoramix en Armorique pour lui demander son aide. Celui-ci accepte volontiers et se fait accompagner en Egypte par Astérix et Obélix.
Le scénario respecte à peu de choses près l’histoire de la BD (Astérix et Cléopâtre) mais contrairement au premier film animé (Astérix le Gaulois), cette fois-ci il y a un réel effort d’adaptation au langage cinématographique. Pour commencer, les transitions entre les plans sont faites avec plus de soin (comme avec les tireurs de pierres). D’autre part, une certaine liberté a été prise comme le rajout de chansons qui ont un impact marquant sur les plus jeunes.
L’humour est bien plus présent que dans le premier film et on ne s’ennuie guère. Il faut dire que la BD elle-même faisait partie d’une des meilleures de la série et ce n’est pas pour rien que cette histoire a aussi été adapté en film live (Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre).
Mais le succès de ce film tient aussi à sa qualité générale tant sur les décors que sur l’animation et le design des personnages qui est en très nette amélioration par rapport au premier film. Le tout est enfin digne d’un long métrage.
Pourtant il faut tout de même signaler de lourdes inégalités de traitement. Les décors au début et à la fin sont particulièrement soignés, mais par moment on revient à une qualité à peine digne d’une série TV. Ce problème ne se limite pas au décor, l’animation et le design des personnages est aussi très variable selon les scènes. Par exemple la scène des pirates est un désastre, les pirates sont tellement loin du style d’Uderzo qu’on se demande d’où ils sortent (voir image), ils n’ont même pas eu l’intelligence de reprendre comme référence les pirates de la BD (voir image du chef des pirates). Malheureusement les pirates ne sont pas les seuls à subir une détérioration, dans cette scène, Astérix et Obélix sont très loin des models sheet (voir image) et sont animés de façon saccadés. Cette séquence se veut normalement dynamique mais frise presque l’ennuie car les gags tombent à plat dû à un montage répétitif et mal maîtrisé.
Malgré ces petits désagréments ce film a plutôt bien vieilli et enthousiasmera sans peine les enfants et les amateurs de la BD.
Lire la critique de la BD : Astérix et Cléopâtre
Lire la critique du film live : Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre