T19 : Le Devin (Astérix)

Le Devin est le dix-neuvième album de la série de bande dessinée Astérix le Gaulois de René Goscinny (scénario) et Albert Uderzo (dessin), prépublié dans le magasine Pilote du N° 652 (4 mai 1972) au N° 673 (28 septembre 1972) et édité en album à 1 300 000 exemplaires en 1972. Le dessin animé Astérix et le coup du menhir fait en 1989 s’inspire très fortement de cet album.

L’orage se déchaîne sur le village d’Astérix, et les gaulois commencent à penser que le ciel va finir par leur tomber sur la tête. Panoramix étant absent, les villageois sont un peu angoissés à l’exception d’Astérix et d’Obélix. Arrive alors un étranger nommé Prolix qui se prétend devin. Il demande l’hospitalité le temps que l’orage cesse. Profitant du temps qu’il dispose, il fait quelques prédictions (sans risque) face à des gaulois crédules. Rapidement tout le village commence à agir en fonction de ses prédictions et finit par être sous l’influence de ce devin. Ce détail n’échappe pas aux romains qui vont forcer le devin à travailler pour eux.

Les auteurs s’attèlent cette fois à décortiquer avec humour les ficelles du monde ésotérique. Mais au-delà de la critique sur les voyants et autres devins, c’est surtout la naïveté de la clientèle qui est tournée en dérision. Que l’on croit ou non aux sciences ésotériques, il y a sans conteste un nombre de charlatans parmi eux et, alors que les histoires d’Astérix jouent en général sur l’absurde et l’improbable, dans cet album le moins que l’on puisse dire c’est que les ficelles de cette histoire semblent totalement plausibles voir presque banales. La crédulité des gens est leur principale faiblesse et la potion magique ne peut rien contre ça. Elle n’a ici qu’un rôle très secondaire et c’est justement ce qui fait la saveur de cette histoire car on a enfin l’impression que son déroulement ne se limitera pas à une louche de potion magique et quelques baffes. Même si cet élément vient clore l’histoire (c’est quand même un Astérix), le problème a été résolu avant par l’esprit et non par la force.

On appréciera aussi de voir que pour une fois les femmes du village savent se battre lorsque c’est nécessaire et sortent enfin de leur statut « bobonnes » qui restent sagement à la maison.

Cet album fait à mon avis partie des incontournables d’Astérix car la personnalité de nombreux villageois y est développée et l’histoire est aussi passionnante à lire qu’à méditer.
 

Anecdotes et infos complémentaires

Histoire complète

Fiche du film : Astérix et le coup du menhir

Anecdotes et infos complémentaires

Voici quelques informations pour vous aider à apprécier les subtilités de cet album.

• Page 3 case 5 : Abraracourcix dit que Amora la déesse de la moutarde est montée aux nez des autres dieux, les auteurs font ici référence à une marque de moutarde très connue en France.

• Une case de l’album dans laquelle le devin ausculte un poisson fait allusion à la leçon d’anatomie du docteur Tulp, tableau de Rembrandt.

• Ce sont évidemment les astrologues et autres devins modernes que Goscinny cherche à égratigner dans cet album. Pour mieux enfoncer le clou, la page d’explication sur cette profession antique contient une photographie de l’époque contemporaine et une maison de rêve calquée sur la maison réelle d’Uderzo (page 9).

Soucre

Wikipedia (fr) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Devin

Histoire complète

L’orage se déchaîne sur le village d’Astérix, et les gaulois commencent à penser que le ciel va finir par leur tomber sur la tête. Panoramix étant absent, les villageois sont un peu angoissés à l’exception d’Astérix et d’Obélix. Arrive alors un étranger nommé Prolix qui se prétend devin. Il demande l’hospitalité le temps que l’orage cesse. Profitant du temps qu’il dispose, il fait quelques prédictions (sans risque) face à des gaulois crédules.

(Attention ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue)

Un fois l’orage passé, le devin sentant la méfiance d’Astérix décide de quitter le village. Il est rapidement rattrapé par Bonemine la femme du chef Abraracourcix, qui désire qu’il reste un peu dans la forêt pour qu’elle puisse lui poser des questions sur son avenir. Bien entendu, il lui dit ce qu’elle veut entendre et lui demande de la nourriture pour lire l’avenir dedans (normalement un devin ne lit que dans les entrailles des animaux pas dans du vin ou une dinde farcie).

Pour éviter qu’Astérix et Obélix ne découvrent le Devin dans la forêt, Bonemine se débrouille pour les obliger à rester au village en permanence sous prétexte d’assurer la protection du village en attendant le retour de Panoramix. Ils n’ont même plus le droit d’aller en forêt chasser, on leur apporte la nourriture dont ils ont besoin.
Rapidement les autres villageois découvrent le manège de Bonemine et finissent tous par aller consulter le Devin pour se faire dire ce qu’ils ont envie d’entendre. Même Obélix succombe au baratin du Devin lorsqu’il le rencontr par hasard en forêt. Astérix aussi finit par aller en forêt, et n’y trouvera que le repère du Devin mais pas l’intéressé qui a été enlevé par une patrouille romaine. Bonemine en voyant Astérix ici croit alors que ce dernier a chassé le Devin et que cet acte entraînera une malédiction sur tout le village.

Pendant ce temps le devin tente de convaincre le centurion Faipaslegugus qu’il n’est pas un vrai devin mais juste un charlatan. Les ordres de César étant d’arrêter tous les devins, sa liberté dépend de sa capacité à convaincre. Mais le Centurion reste dubitatif. Il tente d’échanger sa liberté contre la promesse de faire fuir les gaulois de leur village.
Il se rend donc au village d’Astérix et prédit une malédiction sous la forme d’une odeur nauséabonde qui ôtera la vie de ceux qui la respire. Les villageois paniqués fuient tous sur une petite île proche sauf Astérix et Obélix qui n’y croient pas et veulent voir ce que cette malédiction cache en réalité.
Lorsque les romains débarquent pour prendre possession du village en compagnie du Devin, l’explication de cette mise en scène devient évidente. Fort heureusement, c’est à ce moment précis que Panoramix, de retour de son congrès de druides, croise Astérix et Obélix.

Après qu’il ait été informé de la situation, il décide de se jouer du Devin en préparant une potion à l’odeur tellement nauséabonde qu’elle fait même tomber Obélix dans les pommes. Les romains non plus n’y résistent pas et désertent le village. Ensuite Panoramix démontre aux autres villageois que la prédiction du Devin ne s’est pas réalisée puisque c’est lui qui a fait la potion à l’odeur infecte.

Finalement pour convaincre les femmes du village (qui restent encore septiques), ils rendent une visite surprise aux légionnaires romains dans leur camp. Le devin et le Centurion sont surpris par cette attaque ce qui démontre à tout le village que le devin n’a pas su prédire ce qui allait se passer. Après avoir assommé tous le camp, les villageois retournent au village fêter autour d’un banquet leur victoire.