Starcraft 2 : quand l’excitation retombe

Une connexion obligatoire

Bien que passionné de jeu de combat en temps réel (RTS) comme Warcraft 3, je n’ai jamais accroché l’univers du premier starcraft, j’aimais bien le monde mais le gameplay me semblait trop convenu. Je n’avais pas de réelle attente sur ce nouvel opus et j’ai attendu plusieurs mois pour le lancer.
Ma première surprise a été la connexion au jeu : il faut s’authentifier pour jouer. Même si je savais qu’un compte battle .net était obligatoire pour jouer, j’ai quand même été surpris. Je n’ai aucune intention de jouer en multijoueurs et me demander à chaque lancement du jeu de dire que je suis bien moi-même (ou pas ^^) est déroutant. C’est comme si votre TV, votre frigo, votre machine à laver ou votre lit vous demandait un mot de passe pour être utilisé.
Pour moi qui ait connu l’histoire des jeux vidéos, c’est bizarre… Mais, il est probable que ce genre de service devienne l’habitude dans les années à venir car cela permet de lutter contre les copies pirates. (note : il est possible de jouer en déconnecter si on ne peut pas se connecter à internet).

Passons sur cette mauvaise surprise, j’utiliserai un mot de passe pour jouer à une application sur mon ordinateur, je le fais bien pour World of Warcraft.

Un jeu sans nouveauté par rapport au premier opus

Exemple d'un écran de Starcraft 2 que le joueur voit entre les missions. Les liens verts indiquent les zones sur lesquelles le joueur doit cliquer pour accéder à de nouvelles informations.

Le jeu en lui-même m’a déçu. J’ai l’impression d’être revenu 10 ans en arrière avec le premier opus. Bien sûr, les graphismes ont évolué, tout est beaucoup plus beau et animé avec des vidéos d’introduction bien foutues mais me jeu en lui-même n’a pas évolué. On retrouve quasiment les mêmes unités, les mêmes idées et le même équilibre. Blizzard a cependant réussi la gageure d’intéresser le joueur dans le scénario en le forçant à prendre des décisions. Pour cela, il peut cliquer entre les missions sur des zones interactives du jeu pour discuter avec des personnages ou lancer des animations. (mais peut-on parler de choix vu que je suis sûr que tout le monde va cliquer dessus pour savoir ce qui va se passer?)
Il peut également investir des récompenses de mission pour améliorer son matériel. Sympa effectivement mais l’influence est légère. De plus, le joueur a le choix de la prochaine mission à accomplir mais il serait bête de lancer la partie finale avant de tout finir, non ?
Dernières grande avancée : dans certaines missions (trois pour tout dire), le joueur peut choisir entre 2 objectifs opposés comme aider une personne ou au contraire combattre ses objectifs. Les impacts sont minimalistes : au pire, des cinématiques différentes, au mieux une unité différente. Vous l’aurez compris : c’est très linéaire.

Quant aux missions, elles sont sympas sans plus. Les développeurs ont essayé de éloigner du modèle construction d’une base / destruction ennemi. Bravo mais à part celles où on joue un héros, elles ne sont pas extraordinaires. Certaines sortent du lot, comme supernova où une barre de flamme pousse le joueur vers la droite ou la poursuite du train. Cependant, les objectifs ne sont pas super intéressants et sont surtout de la mise en situation de stress du joueur. Je n’ai pas beaucoup pris plaisir à les finir.

Une histoire très moyenne

J’aurais pu accepter les points précédents car je reste un très bon public et je n’avais pas beaucoup d’attente sur le jeu, si ce n’est pour le scénario. Hélas, il n’est pas très bon.
Toute histoire utilisant une prophétie indiquant que le monde va être détruit et qu’une seule personne peut le sauver devrait être bannie et entraîner l’amputation des doigts des scénaristes. Le pire est que ce point aurait pu être évité car pour le moment, elle n’est que peu utilisée (bah oui, le protoss revient du futur non ? Pourquoi le personnage du présent tombe sur une prophétie alors que ce même héros du futur va aller dans le présent aider le personnage principal ?). C’est un procédé facile pour mettre la pression sur l’histoire.
Mais ce n’est pas tout : les scénaristes ont décidé de casser tout le scénario du premier jeu : le but de ce Stacraft 2 est de rendre Kerrigan humaine de nouveau alors sa renaissance en alien était la clé de voute du premier jeu. De même, le héros renverse Mengsk
(ou pas, je n’ai pas compris si le combat était fini ou pas)… A la fin du  jeu, l’équilibre précaire du premier opus a disparu remplacé par… On ne sait pas quoi.
Heureusement que les personnages du jeu sont sympas, en particulier Jim Raynor le héros du jeu. Ce sont eux qui donnent de l’intérêt à l’histoire (et qui à part taper du Zerg  m’ont donné envie de finir le jeu) .
Dernier regret : la fin. Premièrement, sans la spoiler elle est un peu guimauve. Deuxièmement, je ne l’ai pas compris. Troisièmement, elle n’ouvre pas sur le deuxième volet, et, à part les gros méchants qu’on ne connaît pas trop, la fin ne pose aucun jalon qui aurait pu me “faire fantasmer” en attendant le deuxième volet. Je suis réellement déçu par le scénario de Starcraft 2, d’autant plus que Blizzard m’avait enchanté avec Warcraft 3 et World of Warcraft. D’où vient ce manque d’inspiration ?

Pour finir

En conclusion, comme pour le nouveau film Indiana Jones et la nouvelle trilogie Star Wars, Starcraft 2 subit la pire critique possible à travers les souvenirs que l’on a d’un premier opus devenus mythique.

Mais comme après la menace fantome, l’avis ne sera définitif qu’après avoir joué les deux prochaines extensions, il est possible que Wings of Liberty prenne son temps pour placer un décors et que les deux prochaines extensions donnent un coup de fouet extraordinaire !

Rendez-vous en 2011 (2012 ? ) pour la deuxième partie Heart of the Swarm tournée autours des Zergs.