World of Warcraft : Rise of the Horde
Rise of the Horde raconte comment les orcs pacifiques et vivants en harmonie avec le monde se retrouvent à devenir des êtres sanguinaires n’hésitant pas à tuer enfants et femmes pour assouvir leur besoin.
Ce livre sort du lot car il montre comment la Légion Ardente corrompt ce qu’elle touche pour servir son maître Sargeras.
Il est écrit par une habituée de l’univers Warcraft Christie Golden qui a également écrit la suite Le chef de la rebellion et les best-sellers Arthas, l’ascension du Roi Liche puis L’effondrement : prélude au Cataclysme.
Présentation et critique
Synopsis
Les orcs sont un peuple pacifique : ils vivent en clan se retrouvant tous les 6 mois pour fêter le jour et la nuit qui ont la même durée. Ils suivent la voie de leur ancêtre et leurs chamans discutent avec les élémentaires. Ils sont en harmonie avec la nature et avec leur voisin, les draenei, arrivés 200 ans plus tôt.
La situation n’échappe pas à un des généraux de la Légion Ardente, Kil’Jaeden, qui va se rendre compte du potentiel destructif de ces êtres vivants et les utiliser pour massacrer leurs ennemis.
La création de l’ancienne Horde
Ce livre est un vrai régal de lecture car il permet de comprendre comment La Légion Ardente corrompt des êtres vivants pour les intégrer dans ses desseins de destruction. Il propose 2 exemples concrets : pour commencer dans un prologue assez long, il décrit la chute des eredars et la naissance des draenei puis la corruption des orcs. Le roman prend le temps de décrire l’évolution des orcs et permet de mieux comprendre ce qu’ils ont perdu en intégrant la Légion Ardente. Cela casse donc l’image de brute violente que l’imagerie populaire donne à ce peuple.
Le contenu est assez dur car le lecteur voit toutes les ficelles de la déchéance de la race. C’est d’autant plus fort que la fin est connue car les orcs vont tenter d’envahir Azeroth. Les péripéties sont racontées de l’intérieur à travers les yeux de Durotan et on en vient à être écœuré du comportement des orcs : au début, ils sont très sympathiques puis ils changent de tout au tout. Heureusement que chaque chapitre commence par un petit discours de Thrall, le rédacteur du livre, qui fait preuve d’énorme compassion aussi bien envers son peuple que ceux qui ont été confrontés à la tentation. Pour assister sur le caractère horrible et inéluctable de la situation, le regard des draenei est effrayant car ils voient bien que leur voisin change mais ne peuvent rien faire. C’est juste à la fin du roman, quand il est vraiment trop tard, qu’ils comprennent que leur ancien frère Kil’Jaeden est la cause du changement.
Une des forces de ce livre est la quantité « d’invités » orcs présentés. Durotan est au cœur de l’ouvrage et le lecteur suit une grande partie de la chute des orcs à travers un des seuls résistants au Conseil des Ombres. Le livre présente également Draka, la mère de Thrall (après les chapitres de Warcraft Legends dans le tome 4 et 5), Orgrim Marteau-de-destin, Main Noire, Ner’zhul, Gul’dan, Drek’Thar… Du côté draenei, Velen , leur chef, est à l’honneur tout comme Archimonde et Kil’Jaeden. Ces 2 généraux de la Légion Ardente sont bien décrits et cet ouvrage est probablement le plus complet à leur sujet.
Le plus gros soucis du livre est la lenteur de sa narration. Christie Golden n’est pas directe et régulièrement, elle perd son temps à parler de choses inutiles. On aurait aimé moins de blabla. Cependant, il faut reconnaître que ces parties sont peut-être nécessaires pour fournir au livre une structure cohérente et un contenu équilibré afin que le peuple orc soit bien décrit. Malgré ce point négatif, la fin de la lecture donne un panorama assez complet de la situation orc. On peut également regretter qu’il n’y a pas d’information sur le retour en arrière. En particulier, on aimerait bien comprendre comment Drek’Thar chaman puis démoniste des Loups-de-givre arrive de nouveau à parler aux éléments afin d’enseigner cette magie à son futur élève Thrall.
Conclusion
Ce Rise of the Horde est une vraie réussite car il prend le temps de décrire la lente déchéance des orcs qui vont devenir une horde guerrière sans pitié et assoiffée de sang. C’est un beau contrepoint de Lord of the Clans qui décrit la naissance de la nouvelle horde de Thrall (celle vue dans Warcraft 3 et World of Warcraft) et le prix d’avoir succombé à l’énergie démoniaque.
Anecdotes
Christie Golden semble être l’expert orc de Blizzard. En plus d’avoir écrit cet ouvrage sur leur chute, elle a travaillé sur Lord of the Clans qui se passe après l’invasion d’Azeroth et les chapitres sur Draka dans Warcraft Legends.
Il est particulièrement intéressant de comparer les trois personnages présents dans ses deux romans : Drek’thar, Orgrim Marteau-de-destin et surtout Grom Hurlenfer. En effet, les deux premiers ont su garder des distances par rapport à la folie ambiante (même si le chaman a suivi des études de démonistes) tandis que Grom est le premier orc à boire le sang de Mannoroth qui est censé sceller la corruption des orcs. Il a gardé le caractère téméraire mais son apparence physique a bien été changée à cause de la magie malicieuse des démons. Même s’il ne le dit pas clairement dans Lord of the Clans, on sent qu’il regrette en partie ce geste car son clan est le seul à se rebeller contre la domination humaine (malgré tout, il cédera de nouveau à la tentation dans Warcraft 3).
Tout comme dans Lord of the Clans, ce livre a un absent de marque : Garrosh qui deviendra chef de la horde dans Cataclysm. Il est évident qu’au moment de la rédaction de ces ouvrages, les créateurs de Warcraft n’avaient pas encore imaginé ce personnage. Dommage, on aurait bien voulu savoir pourquoi ce guerrier a été laissé derrière à Nagrand. Il est également amusant de voir l’influence de World of Warcraft sur ce livre : les démonistes orcs utilisent des familiers comme dans le jeu alors que la Horde de Warcraft 1 – et ses 2 suites – n’ont pas cet attribut.
Histoire complète
L’eredar Velen est face à un terrible constat : ses amis Archimonde et Kil’Jaeden ont décidé de s’allier avec Sargeras qui leur a promis un plus grand savoir. Cependant, lui ne souhaite pas suivre cette voie car il a reçu une vision où il les siens devenaient des Man’ari qui allaient de monde en monde pour les conquérir. Il tente bien de faire changer les deux autres dirigeants de son peuple mais ils sont déjà sous la coupe du corrupteur. Un être supérieur, un na’ru, entre alors en communication avec lui pour lui donner un rendez-vous qui permettra à ses suivants de quitter sa planète. Il accepte mais le départ est compliqué car il est trahi par une de ses plus proches connaissances. En effet, Kil’Jaeden n’accepte pas cette fuite et décide d’envoyer des personnes à la recherche des eredars qui n’ont pas voulu suivre sa voie. C’est le début d’une poursuite qui durera longtemps.
Le jeune Durotan est le futur chef du clan Loup-de-givre mais en attendant, il n’a pas encore passer le rite pour devenir adulte et doit se coucher avec les autres enfants tandis que les plus âgés de tous les clans s’amusent. L’excitation est trop grande et il décide de sortir de la tente commune pour savoir de quoi discute les grandes personnes. Il n’est pas le seul à avoir cette idée et tombe sur un autre garçon Orgrim Marteau-de-destin du clan Rochenoire. Les deux sont déçus par ce qu’il découvre : les adultes ne font qu’échanger des recettes de cuisine. Cependant, la rencontre n’est pas perdue car les deux jeunes vont passer le reste de la fête à se défier dans des jeux pour savoir qui est le meilleur. Cependant, les deux sont quasiment du même niveau. A la fin des fêtes, Durotan propose un ultime défi : que lui et Orgrim deviennent amis pour la vie. Bien que rien n’interdit cela entre orcs de clans différents, c’est très rare.
Ils vont se revoir régulièrement et pendant une de leur sortie après une course gagnée par Orgrim, ils sont attaqués par un ogre. Ils ne survivent que grâce à l’aide des draenei qui tuent sans problème leur adversaire. Ces derniers décident d’inviter chez eux les deux jeunes garçons. Ils découvrent comment leurs hôtes vivent en paix et passent la soirée avec Velen avant de retourner dans leur clan respectif. Ils découvrent un homme très gentil et empli de compassion.
Après avoir passé son rite pour devenir adulte, Durotan est emmené voir les ancêtres sur la montagne sacrée d’Oshugun. Cependant, il ne voit pas l’ancêtre qui voulait lui parler (prouvant qu’il ne pourrait pas devenir chaman) mais apprend quand même que quelqu’un de sa lignée sera le sauveur des orcs.
De son côté, Kil’Jaeden reçoit un rapport qui le ravit : un de ses hommes aurait retrouvé les draenei. Il donne l’ordre d’observer le monde et de ne pas commencer à l’attaquer car la Légion Ardente n’a jamais réussi à les arrêter avec une stratégie aussi directe.
Durotan rencontre de son côté une guerrière émérite Draka et réussit à la convaincre de devenir sa compagne. Ner’zhul, le chef des chamans et le plus proche ce qui pourrait être considéré de chef des clans orcs, a reçu une terrible nouvelle de l’esprit de son ancienne femme : les draenei veulent détruire les orcs. La nouvelle le surprend car sa femme n’était pas chaman et car les contacts sont assez bons avec cette race . Il n’a pas le choix, il doit suivre la voie des esprits, il décide donc de convoquer tous les chefs de clan et leurs chamans pour expliquer la situation.
Durotan, devenu chef des Loups-de-givre, va à la réunion accompagné de sa femme et de son chaman Drek’Thar. Il est étonné d’avoir reçu une telle convocation car, à sa connaissance, c’est la première fois que tous les clans sont conviés à une rencontre hors des fêtes annuelles. Ner’zhul leur apprend le terrible danger auquel tous les orcs sont confrontés. Cette mauvaise nouvelle est confirmée par d’autres chamans dont Drek’Thar. L’heure de la chasse est passée, maintenant c’est celle de la guerre.
Après des mois de préparations, les clans orcs commencent par attaquer des draenei. Les premiers combats se passent sans accroc mais les draenei ne se défendent pas car ils n’ont pas encore compris le potentiel du danger. Les visions de Ner’zhul changent : sa femme laisse la place à Kil’Jaeden qu’elle présente comme un allié contre les draenei. Les relations entre les différents clans orcs s’intensifient : ils commencent par échanger des ressources et des missives arrivent quasiment tous les jours.
Les draenei décident d’envoyer une délégation aux orcs et à Oshugun, le reste de leur ancien vaisseau, afin de discuter avec le Naru qui les avait menés ici. Ner’zhul y voit un signe de provocation : ce lieu est l’endroit où les Esprits reposent. Il demande alors au clan le plus proche d’emprisonner la délégation. Il espère offrir à son maître Kil’Jaeden un tribut qui le satisfera. Cependant, cela ne se passe pas comme prévu car le clan le plus proche est Durotan qui a eu un bon contact avec les draenei. Bien qu’il ait fait prisonnier la délégation, il décide de les libérer après avoir discuté avec Velen. En effet, il n’aime pas la manière dont Ner’zhul gère la situation tandis que les draenei viennent en paix.
La nouvelle commence par mettre Ner’zhul en colère puis il devient pensif car des doutes commencent à l’envahir : il n’arrive plus à voir sa femme quand il cherche à discuter avec les esprits. Avant de prendre une décision sur la situation, il décide d’aller voir les esprits à Oshugun. Tout d’abord, il est étonné car personne ne répond pas à ses appels puis sa femme arrive et s’énerve contre lui. Il comprend alors qu’il a été manipulé par Kil’Jaeden et que les orcs ne craignent rien des draenei. Avant qu’il ne puisse faire quelque chose, son disciple Gul’dan le trahit et prévient son maître de cette rencontre. Le chef de la Légion Ardente est en colère et prend Gul’dan comme intermédiaire avec les orcs tout en laissant Ner’zhul en vie pour assister à l’ampleur de sa trahison. Ce changement de direction lui convient car Gul’dan semble plus fiable que le chaman et surtout parce qu’il souhaite recevoir des pouvoirs tandis que son maître cherchait le bien de son peuple.
Tandis que les combats deviennent plus durs avec les draenei, les orcs perdent le contact avec les élémentaires et leur magie ne fonctionne plus. En parallèle, Gul’dan fonde le conseil des ombres, afin de maîtriser de manière cachée la Horde. Il y incorpore Main-Noire qu’il compte nommer chef de guerre des orcs. Il apprend également à ses chamans une nouvelle magie qui ne dépend plus du bon-vouloir d’esprit élémentaire afin de massacrer les draenei.
Après une démonstration, les anciens chamans de tous les clans décident de suivre cette voie car ils ne comprennent pas pourquoi les esprits ne répondent plus à leur prière. Plus tard, ils utilisent cette nouvelle magie pour faire grandir les jeunes enfants afin qu’ils puissent prendre les armes le plus rapidement possible. Durotan est dégoûté par cet ordre mais il est obligé de les suivre. Plus tard, ce dernier lui demande d’attaquer la ville dans laquelle il s’était reposé avec Orgrim car il est convaincu que les deux peuvent retrouver le lieu. Le chef des Loups-de-givre n’a pas plus le choix et obéit.
La première ville draenei tombe sans problème mais Gul’dan et Kil’Jaeden ne sont pas dupes : ils ont encore plus besoin de d’alliés pour détruire les draenei. Ils en trouvent dans les personnes des ogres qui rejoignent Main-Noire dans la Horde. Pour montrer sa puissance, ce dernier a fait construire une citadelle dans laquelle il demande à tous les clans d’habiter afin que les ordres circulent mieux. Les orcs prennent alors d’assaut le temple de Karabor, renommé en Temple Noir, un lieu sacré des draenei.
Il reste à ce moment-là une dernière étape pour que les orcs soient complètement membres de la Légion Ardente. Kil’Jaeden envoie alors à Gul’Dan son lieutenant Mannoroth afin que les orcs boivent de son sang et deviennent ses esclaves. La corruption démoniaque commence à montrer ses stigmates car les orcs perdent leur couleur marron et deviennent verts. Grom Hurlenfer est le premier à boire du sang : son corps grandit et il devient manifestement plus puissant. Prévenu par Ner’zhul de l’effet du sang, Durotan interdit aux siens d’y toucher.
L’assaut de Shattrath est la prochaine étape et la ville tombe facilement sous l’assaut des orcs. Cependant, à cause de la folie sanguinaire, ces derniers ne sont pas rendus compte que la plupart des draenei avaient fuit et que ceux qui défendaient la ville étaient restés pour leur faire croire à leur chute. Le sacrifice touche Velen mais il sait que c’était la seule solution pour que son peuple survive à la Légion Ardente.
La Horde se retrouve alors sans adversaire et les orcs commencent à se battre entre eux. Avec sa revanche accomplie, Kil’Jaeden les abandonne à leur sort. Cependant, son chef Sargeras décide d’utiliser à nouveau cet outil et demande à Medivh de prendre contact avec Gul’dan afin que la Horde envahisse Azeroth.