World of Warcraft : jeu de plateau

Un superbe packaging

Les jeux de société sont souvent les parents pauvres d’une adaptation et ne reprennent que des détails de l’univers original.
Par conséquent, c’est une bonne surprise de découvrir le jeu de plateau World of Warcraft. En effet, le packaging est particulièrement réussi. Même si la couverture reprend la sempiternelle image d’elfe de la nuit, le contenu est vraiment est à la hauteur de nos attentes. Ainsi, les concepteurs utilisent l’île au nord de Lordaeron en étant fidèle au jeu. On retrouve ainsi Brill, les 2 Maleterres, les Hinterlands. On regrettera cependant que 2 zones n’aient pas été traduites : Undercity, devenu Fossoyeuse dans la VF de World of Warcreaft, et Southshore devenu Austrivage en français. Ce choix éditorial est vraiment étonnant car le reste du jeu est totalement en VF (sauf les noms des personnages).

Jeu de plateau World of Warcraft : aire de jeu

Ensuite, les figurines monstres et joueurs sont particulièrement bien réussies et ressemblent bien au jeu en ligne. Chapeau au Murloc avec tous ses piquants ou au chouettard. Le niveau de détail est impressionnant.
Le soin se retrouve sur les figurines des personnages des joueurs. Cependant, de manière étonnante, leur taille moyenne est plus petite que les monstres. C’est compréhensible pour les gnomes et les nains mais pas pour les autres. Les seules exceptions sont le tauren chasseur et le troll voleur qui ont un taille raisonnable. La couleur grise est un peu décevante car elle rend ces personnages un peu fades.

Les passionnés de figurines vont regretter de ne pas pouvoir les peindre car leur couleur est importante pour le jeu. De plus, le plastique est souple et il est probable qu’au bout d’une vingtaine d’utilisation, certaines parties fragiles se cassent.
Cependant, nous sommes pointilleux car la qualité est réellement au rendez-vous, ouvrir la boîte et découvrir chaque figurine est un vrai régal.
Je ne sais pas si c’est à cause de l’odeur des pièces, mais je recommande vivement de se méfier des chats qui sont attiré par ces petites choses et aiment les chaparder (triste expérience vécu avec deux chats différents).

Des règles simples

Après le packaging, l’autre bonne surprise est la gestion des règles. Elles sont très simples et le lecteur sera étonné de se rendre compte de leur qualité car elles transposent celles du jeu en ligne de très belle façon. Après quelques tours, on se prend à penser que ce jeu de plateau est une réelle adaptation du MMO.
De plus, le livre de règles est à la fois clair et complet avec des exemples concrets ce qui facilite l’apprentissage. On a rarement accès à un livret avec autant d’indications. En bonus on trouve  2 pages intéressante : une intitulée Notes de l’auteur revient sur la genèse du jeu tandis que la dernière page donne des conseils avec exemple concret pour gérer la première partie.

Le début du jeu est simple :

• soit tuer un monstre final très fort avec des pouvoirs donnés. La première faction à le tuer gagnera.
• soit, au bout de 30 tours, tuer la faction adversaire dans une sorte d’immense arène de combat

La gestion de son personnage

En début de partie, chaque joueur choisit une classe parmi paladin, démoniste, voleur, mage, chasseur, druide, guerrier, chaman et prêtre. La faction (Horde ou Alliance) est tirée de manière aléatoire. Au final, les joueurs ont une race et classe données, chacune avec des caractéristiques propres. En tuant des monstres, le joueur gagne de l’expérience puis des niveaux. Et comme dans le MMO, chaque nouveau niveau donne accès à des points de talents permettant de spécialiser son personnage. Ses talents peuvent aider certains sorts pouvant transformer le joueur en favorisant le soin ou les dégâts. Le joueur peut aussi obtenir de l’équipement, qui lui donne plus de dés pour les combats. L’adaptation est particulièrement réussie car tous ces mécanismes proviennent du jeu. Chaque technique est utilisée dans le jeu. Ainsi, les habitués du MMO retrouveront des sorts bien connus.

De manière concrète, chaque faction joue à son tour, chaque joueur peut réaliser 2 actions dans l’ordre qu’il souhaite permettant ainsi une coordination assez poussée.
Pour pimenter l’action, des évènements ont lieu de manière régulière. Pour connaître la disposition des monstres, les joueurs ont des cartes quêtes qui indiquent la position des monstres, la quantité et s’ils font apparaître des montres neutres.

Chaque joueur a le choix parmi 5 actions possibles :

• se déplacer de 2 cases
• se battre contre un monstre (ou aider un compagnon dans la même zone)
• se reposer (pour regagner des points de vie et de l’énergie)
• s’entraîner (acheter de nouvelles compétences à son personnage).
• s’il est en ville, il peut se reposer ET acheter des objets ET s’entraîner

Les combats

De manière pratique, seuls les combats sont un peu compliqués. Pour commencer (et bien s’équiper), il est primordial de comprendre que les dés verts correspondent à la défense, les dés bleus aux dégâts et les dés rouges au corps à corps servant en défense et en attaque.

Le combat commence par la phase d’attaque. Pour cela, le joueur commence par compter les dés auquel ses compétences et ses objets lui donnent (et il dépense son énergie en conséquence). La menace du monstre permet de déterminer la réussite des jets de dés. En cas d’échec de certains dés, le joueur peut en relancer si des talents lui en donnent la possibilité. Attention, cependant : certains monstres donnent des malus suite à certains jets ratés. Il existe même des monstre qui vont jusqu’à déséquiper des talents pénalisant le joueur pour le restant du combat.

Après la phase de relance, le joueur place :

• des pions boucliers dans la zone défense correspondant au nombre de dés verts réussi
• des pions touché dans la zone dégâts pour les dés bleu réussis
• des pions touchés dans la zone défense pour les dés rouges réussis.

Certaines techniques donnent également de l’attrition, des sortes de dégâts dans le temps. Dans ce cas, il faut placer des pions dégâts dans la zone attrition.

Quelques exemples de monstres :

La phase d’attaque est finie, celle de la défense peut alors commencer. Les concepteurs ont eu la bonne idée de ne pas faire intervenir de dés (dans la partie pve) : le joueur se prend les dégâts égale à la différence entre la compétence attaque du monstre et les pions dans la zone défense. Si le joueur survit, alors les pions boucliers défensifs disparaissent alors que tous les pions touchés (attrition et défense) vont dans la zone dégâts. Bien évidemment quand il y a plus de pions dégâts que de points de vie du monstres dans la zone dégâts, le monstre meurt.

Ces règles simples sont adaptées pour le combat entre faction (où tous les joueurs présents dans le combat jettent les dés) et quand plusieurs joueurs s’allient pour se battre ensembles.
Après une première fois compliquée, les combats sont vite compris.

Un jeu rigoureux et long

Le premier inconvénient du jeu est la rigueur nécessaire pour jouer. Ainsi, il est facile d’oublier ses talents raciaux, de dépenser son énergie pour ses compétences ou (c’est déjà arrivé) de mal lire les malus d’un monstre et de mourir en le battant. C’est le prix à payer pour reprendre le principe de World of Warcraft sur papier. Ainsi, on n’avait pas ses problèmes dans Heroes Quest où aucune personnalisation de son personnage était possible.
L’autre point gênant, beaucoup plus problématique, est la durée du jeu. L’installation du jeu prend une trentaine de minutes. (chronomètre à l’appui). Le jeu en lui-même nécessite 4, 5 heures. Impossible de faire plus rapide : les joueurs doivent discuter entre eux des actions à réaliser, les combats peuvent être longs et le choix des compétences prend du temps.
Cependant, à part les contraintes de temps, aucun joueur ne s’ennuie. C’est un bon point. On peut imaginer certains mécanismes pour finir le jeu plus tôt comme un immense combat entre joueurs ou une alliance de tout le monde pour tuer le boss final.

Conclusion

Le jeu est une vraie réussite. Les passionnés du jeu vidéo en ligne retrouveront les mécanismes qu’ils maîtrisent très bien tandis que ceux qui découvrent l’univers auront accès à un jeu complet, fun, distrayant avec une énorme personnalisation possible de ses personnages.

Contenu

Jeu de plateau World of Warcraft : exemple d'une carte de quêtes

• Livre de règles de 40 pages (en couleur)
• 120 figurines de monstres
• 16 figurines de héros
• 7 fiches de personnages recto verso et 2 seulement recto (certaines classe sont uniques à une faction)
• 63 pions personnages
• 15 pions assommés, 15 pions maudits
• 6 pions sac
• 6 pions Livre de sort
• 1 marqueur de tour
• 216 cartes classes
• 120 cartes objets
• 40 cartes quête alliance, 40 cartes horde
• 47 cartes évènements et 5 dédiés à Kel’Thuzad (un des monstres finaux du jeu)
• 3 feuilles seigneurs
• 58 pions énergie et 58 pions santé
• 138 pions d’or
• 40 pions touchés et 20 pions armure
• 21 dés à 8 faces (7 rouges, 7 bleus et 7 verts)
• 2 feuilles de référence pur les monstres
• 5 pions Lord Kazzak, 1 pion Kel’thuzad, 1 pion Nefarian
• 5 pions points d’intérêts
• 6 pions de quête Alliance, 6 pions Horde
• 8 pions guerre (2 de chaque couleur)
• 12 pions actions