Retour vers le futur : une DeLorean électrique en vrai
La célèbre DeLorean qui a servi de base pour la triologie Retour vers le futur va bientôt être commercialisée en version électrique. Bien entendu pour la recharge, une simple prise électrique suffira ce qui est moins rapide à charger qu’avec un Mr. Fusion, mais plus pratique qu’avec du plutonium.
Contrairement aux apparences, cette version électrique s’éloigne du film dans la mesure où dans les longs métrages, le générateur électrique servait uniquement à alimenter le convecteur temporel. A aucun moment, l’électricité ne sert à alimenter la propulsion, c’est justement ce qui posera problème à Marty dans le dernier film.
Malgré cela, il faut reconnaître que cette version électrique de la DeLorean lui permet d’avoir une seconde jeunesse et d’entrer de plein pieds dans le troisième millénaire. Un véritable exploit pour une voiture qui a subi un échec commercial à sa sortie. C’est un peu comme si elle avait voyagé dans le futur pour enfin trouver son public. Comme quoi la réalité rejoint parfois la fiction.
Revenons un peu sur cette fabuleuse histoire qui a permis à cette voiture de traversser deux décennies alors que tout la condamnait à l’oubli.
Une faillite rapide
A la base la DeLorean DMC-12 (DeLorean Motor Company) est une voiture américaine, fabriquée en Irlande du Nord entre 1981 et 1983. Des problèmes de fiabilité, ainsi qu’un scandale de drogue impliquant le fondateur John Z. DeLorean dans sa recherche de nouveaux capitaux financiers, oblige le constructeur à mettre la clé sous la porte après seulement trois ans de production.
Malgré son succès commercial limité, la DeLorean devint une star d’Hollywood, seulement deux ans après la fin de la production, dans la trilogie Retour vers le futur, avec Christopher Lloyd (Doc Brown) et Michael J. Fox (Marty McFly).
Ressuscité 12 ans après
Après la faillite de DMC en 1983, nul n’imagina que la marque allait être relancée douze ans plus tard. En effet, en 1995 le Britannique Stephen Wynne rachète le droit du nom DeLorean Motor Company, ainsi que le stock entier des pièces détachées pour le rapatrier à Humble dans le Texas et relancer la production en série limité. Aujourd’hui, le constructeur réincarné dispose de quatre succursales aux Etats-Unis et une en Europe (Pays-Bas). Ainsi, DMC est en mesure de restaurer une DeLorean de l’époque et même de l’améliorer en l’équipant avec des options contemporaines (freins plus puissants, suspensions, un nouveau châssis, GPS, radio satellite, bluetooth, ainsi qu’une connexion iPod). Une « nouvelle » DeLorean peut également être assemblée à partir de pièces détachées d’origines (80%) et certaines pièces neuves (20%), développées par DMC.
Version électrique pour 2013
En 2010, Retour vers le futur a fêté ces 25 ans avec une grande réunion des acteurs principaux de la saga. Outre les lancements de produits dérivés du films (chaussures Nike de Retour vers le futur 2, chaussures DeLorean), les ingénieurs de DMC en ont profité pour annoncer une versions électrique de la DeLorean en clin d’œil à la trilogie de Robert Zemeckis où le condensateur de flux a besoin de 1,21 gigawatts pour traverser les couloirs du temps. Cette énergie y est générée par une charge de plutonium et à partir de la fin du premier épisode, à l’aide du fameux « Mr. Fusion ». Cependant, le moteur reste un moteur essence dans les trois films.
En Octobre 2011, DMC et Epic Electric Vehicles (Epic EV) de Vista, Californie a enfin présenté le prototype de la DeLorean électrique (DMCEV). DeLorean veut lancer cette nouvelle version sur le marché américain en 2013.
Voici ses caractéristiques techniques : Elle tronque son V6 essence PRV (Peugeot-Renault-Volvo) de 150 cv pour un moteur électrique de 260 CV pour un régime compris entre 5 000 et 6 000 tours/minute. En outre, elle dispose de deux pacs de batteries lithium-ion, l’un dans le compartiment moteur (le moteur électrique prenant beaucoup moins de place que le moteur thermique) et l’autre à l’avant dans le coffre. La DeLorean électrique est donc plus performante et atteint maintenant les 100 km/h en 4,9 secondes pour une vitesse maximale de 200 km/h. En revanche l’autonomie est en baisse par rapport à la version essence puisqu’on ne peut faire que 160 km en utilisation urbaine.
Cette GT qui propulsera ses propriétaires vers le futur coutera entre 90 000 $ et 100 000 $. Un plaisir qui n’est pas donné, étant donné que la plupart des pièces de cette voiture ont 30 ans et que la version thermique coûte entre $ 25 000 pour une occasion correcte et $ 60 000 pour une version restaurée et mise à jour par DMC. Le propriétaire Stephen Wynne dit avoir eu l’inspiration de Tesla Motor qui a conçu leur premier Roadster électrique à partir du châssis et de la carrosserie d’une voiture thermique, la Lotus Elise.
Wynne n’a pas la prétention de vouloir rivaliser avec les performances de la Tesla, mais pense malgré tout qu’il y a un marché pour les voitures électriques.
Et ensuite ? Sur quelle route DMC pensent-ils rouler dans le futur? Doc Brown nous répondrait: « Là où on va on n’a pas besoin de route ». Alors pourquoi pas une DeLorean volante pour de vrai ?
Fiche technique DeLorean électrique en PDF >>
PS : Pour celles et ceux qui se demandent ce que ce fameux scientifique est devenu, retrouvez-le dans la dernière campagne publicitaire des magasins ‘Garbarino’, entreprise argentine de vente de matériel électronique. Doc et sa DeLorean n’ont donc pas fini de sillonner les couloirs du temps. Attention au paradoxe temporel !