Critique Volcano High : Si Sangoku avait joué dans Matrix, ça aurait donné quoi ?

Notre rubrique Oubliez le popcorn passez au kimchi  sur les films coréens continue à s’étoffer : après le film de guerre 71 : Into the Fire et le film fantastique Hansel et Gretel, nous avons le plaisir de présenter un délire qui ne sort de nulle part : Volcano High où la rencontre entre le Collège fou fou fou et Matrix.

Synopsis

Après 8 renvois pour avoir commis divers méfaits dont celui de frapper un professeur, Kim Kyung Soo intègre Volcano High, l’établissement de la dernière chance pour lui. Volcano High est une institution regroupant des étudiants possédant des compétences en arts martiaux et des pouvoirs surnaturels.

Kim se retrouve bien, malgré lui, au centre du conflit des différents clubs pour conquérir le manuscrit magique qui permettrait de régner en maître sur l’établissement ainsi que face à une bande d’enseignants utilisant des méthodes plus que musclées pour remettre les élèves dans le droit chemin.

Si Sangoku avait joué dans Matrix, ça aurait donné quoi ?

Ce film est clairement un Ovni, un mélange de genre, un mixte assez éclectique. Suivons la recette de Maïté : prenez un peu de Dragon Ball pour la baston avec des super pouvoirs, ajoutez une bonne touche d’humour à la Collège Fou Fou Fou ou Salut les Musclés ; n’oubliez pas d’ajouter (et c’est là l’essentiel et le point fort) une bonne grosse dose d’effets à la Matrix et aux combats aériens des films made in Hong Kong. Mettez le tout dans votre Bender, mixez, vous obtiendrez Volcano High.

Étrange mélange donc pour un résultat lui aussi étrange mais voulu. Le réalisateur a en effet souhaité que son film ressemble à un manwha joué par de vrais acteurs. Alors au final ça donne quoi ?

Commençons par le point faible : l’histoire. Sans être complètement nulle, elle est un peu plate ou plutôt elle ne décolle pas. La légende de l’école veut qu’il existe un manuscrit magique et quiconque parviendrait à le déchiffrer obtiendrait des pouvoirs exceptionnels.
Kyung Soo qui ne voulait évidemment pas se retrouver mêlé à tout cela va devoir intervenir quand une bande d’enseignant tout droit sortis de la matrice débarquent pour remettre de l’ordre dans l’établissement. Assez classique, le scénario ne part pas d’une mauvaise idée mais c’est du vu et revu dans l’univers de la bande dessiné. Attention le réalisateur affiche clairement une volonté de ne pas se prendre au sérieux et injecte pas mal de gags et d’humour dans son scénario. Cependant, la contrepartie de ce choix est qu’il est impossible d’installer un coté dramatique ou une quelconque tension à l’histoire, la profondeur ne peut se mettre en place à cause justement de ses blagues parfois potaches qui cassent le rythme. 

Concernant les acteurs, le héros vous tapera sur les nerfs très probablement au moins une ou 2 fois si ce n’est plus. Le chef du club d’haltérophilie est risible, était-ce vraiment le but ?
Le personnage principal féminin est juste un faire-valoir sans profondeur, on est bien dans un shonen. On a dans ce film de bons acteurs reconnus dans le métier et on ne leur donne pas la possibilité de montrer leur talent ce qui est vraiment dommage.

Mais pourquoi ce choix de film, s’il est si mauvais me direz- vous ? Et bien justement parce qu’il ne l’ait pas. Les lacunes scénaristiques sont très largement comblées par une réalisation irréprochable. Tout d’abord, nous avons un déluge d’effets spéciaux plus que réussis qui n’ont absolument rien à envier aux films hollywoodiens. Ils sont en plus assez bien incorporés dans l’histoire ce qui donne des scènes de combats mémorables.
Puis, nous avons des décors soignés où tout a été pensé et paufiné. Une photographie magnifique, saturée, qui donne une touche « terne » pour une ambiance grisâtre, délavée, passée, qui colle très bien avec cet établissement. Et enfin le look des acteurs tout droit sortis d’un manga ou d’une pub pour du gel ultra résistant avec leur uniformes strictes d’étudiants mais des coupes de cheveux défiants les lois de la gravitation voire de la nature. Ce film est esthétiquement très beau, d’un point de vue purement visuel on peut émettre aucune critique. Les scènes de combats sont réussies, les compétences psychiques et pouvoirs paranormaux ont un très bon rendu.

Au final, la cible du film est clairement les ados et les fans de manga. de la baston, de la rigolade, pas prise au sérieux. Volcano High se regarde donc entre potes pour passer un moment sympa et marrant.

Anecdote

Le film est bien plus digeste en VO car les voix françaises ne collent pas suffisamment à l’histoire.

Bonus DVD

Bonus classique : making of, interviews, galerie de photos, comparaison film et storyboard.
A noter, on apprécie les interviews des acteurs qui n’hésitent pas à pointer du doigt leurs propres défauts et ceux du film.

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