Critique de Sherlock Holmes 2 : le retour de l’extravagance et du pop
C’est avec crainte que nous attendions la sortie de Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres, le premier opus étant une belle réussite, les suites sont rarement à la hauteur.
Moins de 2 ans après la sortie de Sherlock Holmes, les auteurs ont relevé brillamment le défi et ce film reprend avec succès les ingrédients du premier film : de l’action, (un peu) des énigmes, des situations drôles et des acteurs particulièrement en jambe.
Synopsis
Quelques mois après avoir élucidé l’énigme du retour de Blackwood après son exécution, l’Europe est en proie aux anarchistes qui font exploser des lieux publics afin de se faire entendre.
Cependant, Holmes croit voir des liens entre ces attaques et poursuit son enquête sur le Professeur Moriarty qui poursuit ses noirs desseins et n’hésite pas une seconde à se débarrasser de ses ennemis.
Le retour gagnant de Sherlock Holmes
Je conseille à ceux qui ont aimé le premier Sherlock Holmes d’arrêter ici la lecture et de foncer directement au cinéma car le film reprend ce qui a fait mouche dans le premier opus.
Quant aux autres, ils risquent d’être perplexe face à ce Sherlock Holmes loin du mythe auquel les séries TV nous avaient habitués : le film a beaucoup d’actions, un montage dynamique, le héros n’est quasiment jamais montré en phase de réflexion…
Saluons d’ailleurs la bonne idée du réalisateur Guy Ritchie et de son chef opérateur Philippe Rousselot qui ont utilisé une caméra spéciale afin de créer un univers graphique différent pour montrer les séquences dans lesquelles Holmes réfléchit. Leur solution est très visuelle et colle parfaitement au média du cinéma.
Le scénario est assez agréable : même si le spectateur n’a pas à se creuser les méninges pour comprendre l’intrigue (quoique la fin réserve son lot de surprise), il laisse la part belle aux acteurs.
Pour commencer, Moriarty, le nouvel arrivant, est une vraie réussite : il est glacial à souhait et sa présente permet à Holmes d’avoir un ennemi à la hauteur de son talent. D’ailleurs, les confrontations entre Holmes et Moriarty sont de vraies régales car leurs échanges sont nerveux et il n’y a pas besoins de combats pour voir les coups échangés. Les deux acteurs, Robert Downey Jr et Jared Harris, réalisent un sans faute.
Le Docteur Watson (Jude Law) est également réussi, même si son rôle est moins « flashy » que les autres. En tant que bras droit d’Holmes, il est cependant plus qu’un faire valoir car il apporte son éclairage d’ancien militaire et de médecin. De plus, le triangle amoureux Docteur Watson – Holmes – Madame Watson (interprétée par Kelly Reilly) est une véritable perle…
En plus des acteurs bien dans leur rôle, le scénario se distingue par des moments de pure comédie particulièrement drôle avec un Holmes vraiment décalé.
Le travail visuel est soigné : l’équipe de Guy Ritchie livre un très bon film. Les reconstitutions sont un régal, en particulier pour nous français car une partie de l’intrigue a lieu à Paris (et le français n’a pas d’accent anglais !) et il est amusant de voir l’Opéra ou la Tour Eiffel au XIXème siècle.
Le montage est moderne avec un changement de rythme qui aurait pu laisser dubitatif dans certaines séquences d’action (je pense à celle de l’usine) s’il n’y avait pas un réel travail sur le son qui permet d’éclairer l’action et de souligner ce qui se passe à l’écran. Quant à la bande-son, Hanz Zimmer nous livre une partition particulièrement inspirée.
Au final, ce Sherlock Holmes 2 : Jeu d’Ombre enchantera le spectateur voulant voir un grand spectacle avec de l’action, de la comédie et de bons acteurs. Les autres risquent de trouver ce film assez vain.