Art book Wakfu – Tome 8
Cet art book aborde les épisodes 19 à 22 de la saison 1 de Wakfu qui sont parmi les plus intéressants de la série. Tout d’abord, parce qu’ils offrent une grande profondeur lors de l’introspection des personnages principaux, ensuite parce que les décors sont parmi les plus travaillés de la série.
La minutie des dessins réalisés pour les décors du Palais Sadida a été telle que ces illustrations ont souvent servi de référence pour le développement graphique du Royaume Sadida du MMO Wakfu.
Critique et analyse
Il est intéressant de noter que ces 4 épisodes ont été réalisés par trois studios d’animation différents, le studio de Roubaix, de Paris et celui du Japon. Cette variété de studios impacte la narration et l’animation et pour éviter qu’il y ait des ruptures trop fortes, l’équipe de Roubaix a œuvré pour tenter de garder un maximum de cohérence. On regrette un peu que les émulations et les problèmes liés au travail à distance aient été survolés. Bien que ce ne soit pas très visuel, quelques anecdotes supplémentaires sur la gestion des équipes auraient apporté un vent de fraîcheur appréciable.
Ces quatre épisodes étant axés sur l’introspection des personnages, ils ont offert une profondeur et une maturité à la série qui aurait mérité qu’on s’attarde un peu plus sur le développement des personnages. Un des Avant-propos aborde un peu le sujet avec des explications croustillantes concernant l’illusion de l’Arbre de Vie. Güss revient sur la symbolique du sol qui se dérobe sous les pieds d’Evangelyne et explique que chaque fois que cela arrive, cela traduit le fait qu’Evangelyne s’enfonce un peu plus dans son propre subconscient (épisode 20). Dommage qu’on n’ait pas davantage d’explications de ce type car elles nous amènent à regarder l’épisode avec un regard plus acéré. Il y a pourtant énormément à dire étant donné que ces quatre épisodes sont en rupture avec le reste de la série et qu’ils constituent une sorte de charnière.
Sur le plan visuel, c’est probablement un des plus beaux art book de la collection. L’univers du Royaume Sadida est d’une incroyable créativité et surtout variété puisqu’il aborde à la fois le luxe du palais jusqu’à environnement sordide des geôles souterraines en passant par les habitations des simples sujets. C’est donc un registre architectural très vaste qui est évoqué et qui offre à l’œil une multitude de détails à décortiquer.
L’illusion de l’Arbre de Vie est elle aussi particulièrement intéressante car, comme il s’agit d’un rêve, les graphistes ont pu se laisser aller offrant des décors oniriques très éloignés de ce que l’on a l’habitude de voir dans la série.
L’épisode 21 sur Igôle se passe dans un désert rocheux, l’intérêt des visuels qui sont montrés n’est donc pas tant dans les décors eux même (qui sont composés uniquement de pierre) mais plutôt dans le traitement de la lumière en fonction de l’avancée du soleil qui a un rôle central dans cet épisode. Le rendu des couleurs et la palette offerte a de quoi surprendre lorsqu’on connaît l’uniformité de la matière qui compose ces canyons.
La partie sur l’épisode 22 se consacre d’avantage aux personnages, il faut dire que l’arrivée de Goultard et de Rubilax sous sa forme libérée donne matière à regarder. De plus, vu que l’épisode se déroule dans un désert de sable, il est compréhensible que les décors ne soient quasiment pas abordés car l’intérêt était limité. Cependant, le temple souterrain aurait mérité quelques croquis et quelques explications « exclusives » pour nous aider à appréhender ce que cette construction fait au milieu du désert et quelles ont été les sources d’inspiration pour sa création.
Le livre se termine sur les croquis de recherche des personnages, mais cette fois il y a deux fois moins de pages que d’habitudes (6 pages) ce qui est en partie dû au fait qu’il y a moins de nouveaux personnages mais aussi au fait que cet art book traite de quatre épisodes et non de trois comme les précédents. Il est donc très probable qu’il ait fallut rogner sur les pages de croquis pour consacrer plus de pages aux chapitres sur les épisodes.
Au final, ce livre est un des plus intéressants de la série en particulier grâce à la partie sur le Royaume Sadida et l’illusion de l’Arbre de Vie. Les fans comme graphistes devraient y trouver de quoi étancher leur curiosité et se délecter des illustrations qui sont parmi les plus fouillées.
Détail du contenu
Présentation des principaux intervenants : 1 page
- Tot (Anthony Roux) : Scénariste – réalisateur
- Fafah Togora : Story-boarder – réalisateur
- Olivier Thulliez (Güss) : Story-boarder – réalisateur
- Kim Bruges : Chef animateur trad – réalisateur
- Wilfried Pain (Will) : Story-boarder – réalisateur
- Anne-Charlotte Roux : Chargée de production
- Fabien Rodriguez : Animateur trad
- Boris Villanyi : Animateur trad
- Jérôme Bretzner : Décorateur
- Santiago Montiel : Décor Designer
- Bruno Hoareau : Décorateur
- Nicolas Dufresne : Opérateur compositing
- Azad Lusbaronian : Opérateur compositing
Episode 19 : 46 pages
- Décors Royaume Sadida : 22 pages
- Personnages Sadida : 6 pages
- Armand : 6 pages
- Tristepin : 9 pages
- Plante monstre : 2 pages
Episode 20 : 34 pages
- Décors prison Sadida : 4 pages
- Gardes Sadida : 5 pages
- Joris : 5 pages
- Arbre de Vie : 8 pages
- Illusion de L’arbre de Vie : 10 pages
- Roi et Reine Sadida : 2 Pages
Episode 21 : 20 pages
- Décors canyon : 9 pages
- Igôle : 5 pages
- Yugo : 4 pages
- Adamaï : 3 pages
Episode 22 : 23 pages
- Rubilax : 9 pages
- Evangelyne : 2 pages
- Tristepin : 8 pages
- Goultard : 4 pages
Croquis de recherche en noir et blanc sur papier dessin : 6 pages
- Reine Sadida : 3 pages
- Roi Sadida et l’esprit de l’Arbre de Vie: 1 page
- Rubilax : 2 pages
Anecdote
Bien que ce ne soit jamais dit dans la série, les équipes de production ont donné un nom à la fusion entre Tristepin et Rubilax, le personnage qui résulte s’appelle Tristecœur.
Après l’avoir longuement dévoré je garde un petit goût amer… Peut-être parce que la partie « croquis de recherches » à la fin de l’Artbook est l’une des mes préférées, j’ai donc été déçue de voir qu’il y avait moitié moins de pages que d’habitudes.
Les épisodes Igôle et Rubilax n’ont pas été décortiqués comme je l’aurais souhaité. Il y avait je trouve, beaucoup d’images « sans grand intérêts », servant juste à remplir les pages. Pour résumer, j’aurais beaucoup aimé en apprendre plus que ce que je ne savais déjà.
J’ai un peu l’impression qu’on a voulu bien décortiquer les premiers épisodes de l’Artbook et que vers la fin on a peu bâclé le reste, pour pouvoir finir l’Artbook dans les temps. Ça reste tout de même est un très bon Artbook, mais je pense qu’il aurait pu être encore mieux que ça !
Merci pour ce retour, c’est vrai que les deux premiers épisodes sont plus approfondi (46 et 34 pages) que les deux suivants (20 pages).