Fullmetal Alchemist – Conqueror of Shamballa
Le conquérant de Shamballa est le film qui conclut la première série de l’anime Fullmetal Alchemist. L’équipe technique est la même et leur travail toujours aussi bon. Comme l’histoire a énormément dévié par rapport au manga initial de Hiromu Arakawa, les scénaristes ont dû inventer une fin trsè éloigner du manga pour tenter de conclure de façon la série dont le dernier épisode laissait un peu le spectateur sur sa faim.
Synopis du film Fullmetal Alchemist – Le conquérant de Shamballa
Après avoir traversé la porte de la vérité, Edward est arrivé dans un univers parallèle qui ressemble au notre après la fin de la guerre mondiale. Deux ans se sont écoulés depuis la fin de la série télé et l’histoire commence en 1923 à Munich où le héros vit avec un garçon ressemblant comme deux gouttes d’eau à son frère .
De son côté, le vrai Alphone a retrouvé son corps mais ne se souvient plus des années passées dans l’armure. Avec ses amis, il va essayer de faire revenir son frère.
Critique du film Fullmetal Alchemist – Le conquérant de Shamballa
Un scénario bancal
Le scénario est une déception.
Le film commence par une longue exposition (une bonne demi-heure) où on rappelle au spectateur la série comme la relation entre les deux frères, la vie des personnages pendant les deux années et le « nouveau monde » d’Elric. Toute cette partie n’apporte pas grand-chose à l’histoire. On y impose de nouveaux personnes (la gipsy, la nouvelle méchante, …), on réutilise des anciens dans le monde parallèle en modifiant leur rôle (King Bradley devenu un gentil réalisateur à la recherche de fantastique, Hughes un soldat nazi, …).
Les rebondissements sont courus d’avance. Ainsi, Edward se retrouve dans une chasse au dragon et bien sûr tombe sur lui ou son frère qui va réussir à créer un engin capable de transformer le passage entre les deux mondes (à noter que l’on aimerait savoir ce qui s’y passe réellement car tout y semble corrompu après être de retour dans un monde).
De plus, l’histoire essaie de poser, dès l’introduction, une opposition Science et Alchimie mais les enjeux ne sont pas clairs. Pire, c’est un contresens car le monde initial d’Edward connaît la science (cf les armes) et l’opposition ne tient pas tenir la route.
Et que penser du sacrifice des anciens ennemis des frères Elric comme Wrath ? La mort d’Alphonse du monde parallèle pour aider son frère du monde de l’Alchimie ? On dirait même que les scénaristes se sont rendus compte du problème car après avoir fait dire à la gipsy qu’elle ne souhaite pas avoir de pays, Elric lui fait remarquer qu’elle aide les nazis à en trouver un ?
Bref, l’histoire est bancale et ne tient pas la route avec le nombre d’invraisemblance.
Cependant certaines idées sont bien trouvées. Ainsi, la représentation d’Envy dans « le monde réel » est une forme de dragon japonais qui rappelle fortement la genèse et l’image du serpent qui tente l’homme. Autre exemple : les auteurs ont tenu à empêcher à faire vivre le même personnage avec son double, par conséquent le Alphonse qui aide Edward est malade et va mourir pour laisser sa place à celui du monde l’alchmie.
Le plaisir de revoir les personnages
Il est intéressant de revoir « ses amis » qui nous avaient tenu en haleine pendant 51 épisodes (plus si on a lu le manga).
On sourit de revoir Hughes, même si sa mémoire est ternie en devenant un nazi qui aide activement à l’ouverture de la porte, le colonel Mustang, qui a le beau rôle en sauvant tout le monde à la fin de l’histoire (même si sa dépression en début de film me semble à l’opposé du personnage). Cependant, on regrette de voir Winry devenue une pleureuse.
Le plus intéressant est King Bradley, devenu réalisateur juif allemand dans le monde parallèle. Etant artiste, il amène des réflexions intéressantes sur la notion de monde parallèle dans lequel il aime bien se plonger. La discussion qu’il a avec Edward au milieu du film met en abîme la dichotomie des deux mondes. Cependant, le plaisir de la séquence provient du fait que nous savons qu’il existe (au moins) deux mondes parallèles.
Du côté de la fin, il est dommage que les auteurs aient décidé de faire venir l’uranium du monde des frères Elric (ces derniers ont encore raté leur dernière mission qu’ils se donnent car la bombe a explosé)
Inscription dans l‘histoire
Le grand intérêt de l’histoire est la partie dans le monde réel qui est très proche d’évènements réels. Bien sûr, la partie sur la nazie à la recherche du Shamballa (le monde d’Edward) est fictive mais certaines séquences montrent l’effort des scénaristes qui se sont documentés sur cette partie sombre de notre histoire.
Ainsi, Alphonse en déjeunant avec Ed parle des conséquences de la première guerre mondiale avec le traité de Versailles : il explique que l’Allemagne y a perdu son honneur. De plus, Hughes conspue la gypsie (les nazis en ont fait la chasse pendant la seconde guerre) et injurie les communistes. En insistant sur la pauvreté du pays et la difficulté à bien se nourrir et en utilisant ces quelques séquences, les scénaristes ont décrit la situation de l’Allemagne en 1923 et explique la montée du nazisme dans le pays.
De manière plus douteuse, la séquence finale a lieu le 8 Novembre 1923, jour du putch raté de la Brasserie dans lequel Hitler, encore méconnu, défile avec 3 000 manifestants. Il sera arrêté, condamné et écrira en prison Mein Kampf. Les scénaristes lient donc l’échec des nazis à conquérir le Shambala à cette défaite d’Hitler.
Une réalisation impeccable
Le film est plus qu’un cinquante-deuxième épisode de la série. Outre une plus grande durée (1h35), des efforts ont été réalisés pour la partie technique : l’animation est très bonne (meilleure que la série), les dessins plus fins. Certains objets en second plan ont une texture fouillée et précise.
La réalisation a également utilisé des effets spéciaux sur ordinateur, comme l’effet de l’eau lors de l’introduction ou la représentation des portes. De plus, certains objets sont clairement en 3D (les vaisseaux et les nazis en armure qui ressemblent à des mecha).
Ceci profite particulièrement aux personnes qui ont vieilli de deux ans mais dont les traits sont très fins mais fidèles au character sheet.
L’ambiance sonore est très réussie : les différents bruitages sont parfaits et les voix des personnages collent très bien, comme dans la série. A noter également que la musique colle au rythme, en particulier celle avec les voix qui donnent du tonus à la séquence finale.
Conclusion
Au final, même si la réalisation est bonne, le film pêche par un scénario mal ficelé. Cependant, on a plaisir à retrouver les personnages de la série et surtout à avoir une fin (aussi moyenne soit elle) pour conclure l‘histoire.