Interview de Tom Gobart et Fako (scénaristes de Dofus Arena 4)

La naissance de la collection de mangas Dofus Arena a connu pas mal de rebondissements. Faute de temps, Jérôme Bretzner, le dessinateur original a dû appeler en renfort Ancestral Z, Mojojojo, Fullcanelli, Jibe, Skar puis finalement oTTami qui a assuré seul la réalisation du dernier tome.

Tel un liant, Nicolas Devos a maintenu la cohérence de la collection en tenant la barre du scénario pour les trois premiers tomes, mais pour le quatrième, il a dû confier la suite des aventures de Pym à Tom Gobart et Fako.
L’équipe qui a réalisé le dernier tome est donc complètement différente de celle qui a créé le premier sans pour autant que l’histoire en pâtisse. Tom Gobart et Fako ont accepté de répondre à nos questions pour nous expliquer les conditions qui ont permis ce passage de relais sans heurt.  

Comment avez-vous été amenés à travailler sur ce projet ?

Fako : Pour ma part, je viens du jeu vidéo, où j’ai été journaliste dans la presse spécialisée pendant plus de 10 ans. J’ai rejoint Ankama en 2008 en tant que rédacteur Background. Je me suis ensuite rapidement dirigé vers l’édition, où j’ai occupé diverses fonctions, dont celle d’éditeur des licences Dofus.

Tom Gobart : Perso, je viens de nulle part (rires). Je commence à peine et j’ai eu la chance d’intégrer Ankama assez tôt, comme référent Transmédia au service Background. Sinon je pense avoir le parcours classique du maître de jeu, passionné par la mythologie, le cinéma, les jeux vidéo, les bédés, l’art, curieux de tout et surtout « addict » à l’écriture. Créer, c’est un peu une drogue pour moi.

Est-ce que reprendre la suite d’une histoire commencée par quelqu’un d’autre n’a pas été trop dur ?

Fako : Ce n’est jamais facile, c’est même un exercice de style, pour ne pas dire une figure imposée ! Toutefois, plusieurs facteurs ont bien aidé : pour commencer lorsque j’ai travaillé au service background d’Ankama  j’ai été sous la direction de Nico Devos (ndlr : le scénariste original de la série) mais aussi de Tom. En plus, comme Tom est un ami, j’ai donc un rapport assez privilégié qui simplifie la discussion et les échanges.

D’autre part, comme j’occupais la position d’éditeur des licences de Dofus lors de la sortie du tome 3 de Dofus Arena, j’étais donc parfaitement au fait du scénario d’Arena pour avoir suivi l’élaboration du tome précédent. Tout ceci a très largement contribué à la reprise de la série.

Tom Gobart : C’est clair que ce n’était pas évident, surtout qu’on nous a demandé de clôturer l’arc narratif alors que nous avions déjà réalisé un tiers du manga. Il a fallu reconstruire l’histoire en tenant compte de toutes les pistes et en essayant de donner une réponse logique aux questions soulevées dans les tomes précédents. C’était beaucoup d’organisation et de travail !
 
Comment s’est passée votre collaboration ?

Fako : Cela c’est bien passé, en partie parce que nous avions déjà eu l’occasion de gérer un projet de BD ensemble. J’avais déjà travaillé avec Tom sur plusieurs bandes dessinées comme le Goultard Bazard, et nous avions collaboré sur pas mal d’autres projets d’Ankama. C’est moi qui ai d’ailleurs supervisé et dirigé en tant qu’éditeur le tome 6 de Dofus Monster (Brumen Tinctorias) dont Tom est justement le scénariste. Avec le temps, Tom est également devenu un ami dont la force de travail et le caractère volontaire sont de vrais atouts.

Pour oTTami, notre rencontre date de quelques années, nous avons travaillé ensemble sur le tome 5 de Dofus Monster (Nomekop le Crapoteur). C’est un artiste bourré de talent, qu’il faut savoir parfois canaliser. Humainement c’est une crème. Je suis très fier de la façon dont il a su adapter son trait au style « Arena » sur le tome 3 et plus particulièrement encore pour le tome 4. 

Tom Gobart : On avait, en effet, déjà travaillé ensemble, et comme on se connaît bien, ça va très vite. Il arrive que ce soit difficile de partager sa vision avec ses collaborateurs (pour tout un tas de raisons), mais là c’était tout le contraire ! On se fait confiance mutuellement sur la rythmique, le découpage, les dialogues… On travaille ensemble, dans le même sens.
 
Avez vous déjà eu l’occasion de jouer au jeu de plateau Krosmaster Dofus-Arena ?

Fako : Évidemment, les designers du jeu n’étaient pas bien loin du service Background, à 2 salles à peine de mon propre bureau dans les locaux d’Ankama à Roubaix. Alors c’est tout naturellement que j’ai pu tester le jeu et suivre son évolution. Nous avons d’ailleurs failli avoir une figurine Pym, mais cela n’a pas pu se faire pour diverses raisons, dont des délais de fabrication incompatibles.

Tom Gobart : Pour ma part, je n’ai pas encore eu cette chance d’essayer le jeu, mais c’est pour bientôt ! J’ai une initiation prévue la semaine prochaine, ça à l’air intelligent et bien fun comme jeu.

Avez-vous envisagé des synergies entre le jeu et le manga comme par exemple un code fourni dans le manga, qui débloquera un personnage exclusif dans le jeu en ligne ?

Fako : JOKER, je ne fais plus partie d’Ankama, il m’est donc difficile d’en parler (rires)

Tom Gobart : On y a pensé bien sûr, mais on ne voulait pas que ce soit « gratuit ». Il faut que les choses aient un sens. Sinon le Transmédia se transforme rapidement en simple Marketing.

Jouez-vous au MMO Dofus ou Wakfu ?

Fako : non je ne joue pas mais ça n’est pas bloquant dans la mesure où j’ai de très bons contacts avec les gens qui ont fait les 2 jeux, que ça soit Hervé Gengler aussi bien que toute la Dofus Team : Lichen, Lorko et consorts.

Tom Gobart : Honnêtement j’y ai joué, mais maintenant je n’ai plus trop le temps alors je suis toujours ce qui ce passe, mais à travers les équipes de créa qui me montrent les choses avant leur intégration In Game.

Merci beaucoup pour cette interview et pour avoir su nous apporter avec ce tome 4 une conclusion passionnante à la série Dofus Arena tout conservant sa cohérence.

Pour aller plus loin

Chronique du Tome 4 de Dofus Arena >>

Interview d’oTTami le dessinateur de Dofus Arena >>