Piège sur Zarkass Tome 1 : Une Chenille pour deux

La bande-dessinée Piège sur Zarkass est une adaptation du roman français de science-fiction du même nom écrit par Stefan Wul et publié en 1977. Ce premier tome s’éloigne un peu de l’histoire originale bien qu’il en conserve l’élément central : la planète Zarkass, ses habitants, sa faune et sa flore. 

Synopsis

Alors que les habitants de Zarkass ont autorisé les terriens à s’installer sur leur planète, Zarkass est survolé par d’étranges objets triangulaires d’origines extra-planétaire.
Sentant une trahison de la part des Zarkassiens, le gouvernement terrien envoie Louis, une scientifique, escortée par Marcel, une prisonnière libérée sur parole pour la protéger. Leur mission est de retrouver et fouiller l’épave d’un de ces mystérieux triangles qui s’est écrasée non loin du volcan Zafar-Kass.

Critique et Analyse

Le sentiment à la fin de la lecture de Piège sur Zarkass est assez paradoxal : bien qu’aucun rebondissement en vienne surprendre le lecteur, on est absorbé par le récit qui ne nous laisse pas souffler une seconde. Ce premier tome de Piège Sur Zarkass a pour objectif premier de poser le décors en nous présentant les trois personnages principaux : Louis, Marcel et surtout la planète Zarkass. A la fin de ce volume, le lecteur a cerné les contours de chaque protagoniste et des ses enjeux. La dernière page nous appâte en amorçant le développement de l’action qui sera probablement l’axe central du prochain tome.

Yann nous propose un monde où les valeurs ont été retournées : ce ne sont plus les hommes qui dirigent le monde mais les femmes ; ainsi, la BD ne montre qu’un homme qui sert de « nourrice » (devenu pour l’occasion masculin). Ce choix scénaristique était particulièrement novateur pour l’époque, il ne faut pas oublier que le roman original a plus de 30 ans et qu’à cette époque, de nombreuses profession n’étaient pas autant féminisées que maintenant.

Côté graphique, Didier Cassegrain nous offre un style au trait fin et agréable. La mise en couleur sait jouer des contrastes comme par exemple des animaux à la peau rouge sang mais au sang vert uranium. Bien que les habitants de Zarkass n’aient pas de grandes différences morphologique propres, grâce au travail de mise en couleur, tous les personnages ont conservé une identité visuelle forte.

A la fin de l’album, quelques pages ont été consacrées à Laurent Genefort, un auteur contemporain de SF qui raconte combien Stefan Wul a eu une influence forte dans l’univers de la science-fiction. Cela permet d’appréhender le récit avec un œil différent. En bonus nous avons même droit à une illustration de Piège sur Zarkass dont la composition reprend une des affiches de Star Wars (en tant que fans de SF, on a adoré !).

Au final, bien que ce tome se contente essentiellement de planter le décor, on rentre rapidement dans l’histoire à cause de son univers qui exerce une certaine fascination sur le lecteur.  Marcel et Louis son des caractères forts qui contribuent énormément à l’intérêt que l’on peut trouver dans cet album.

Premières planches

Voici les quatre premières planches de cette bande-dessinée, cliquez dessus pour les voir en grand, la résolution est suffisante pour les lire.

Anecdotes

Page 8 : Louis parle d’une prescription Dabinter-dolto-veauboir qui est une référence à Badinter (Elisbath Banditer, philosophe et femme d’affaire) – Dolto  (Françoise Dolto, psychanalyste spécialiste des enfants) - Beauvoir (Simone de Beauvoir, philosophe).

Page 10 : « Par le pavé sacré de Bohn-Cendit » fait référence à Cohn-Bendit, un politicien franco-allemand. d’obédience écologiste. Le pavé est une image célèbre de Mai 1968 où les étudiants en grève envoyaient des pavés au CRS.

Page 18 : Un cigare « Churchi -Kastro » fait référence aux hommes politiques Churchill et Fidèle Castrot, deux amateurs célèbres de cigare

Page 21 : Les lois « Hové-Bulot » sont un clin d’oeil à José Bové et Nicolas Hulot, deux hommes politiques écologistes. Hulot était également un présentateur à la télévision de l’émission Ushuaïa.

Page 21 (et ensuite) : la Hmokh-ett est une nouvelle écriture de moquette, un surnom donné au cannabis.

Page 23 : la plante « Zarkhâs-Twâpoov-khon » est un  mélange de Zar, le préfixe de la planète Zarkass et la phrase : « Casse-toi pauvre con » prononcé par l’ancien président Nicolas Sarkozy pendant le salon de l’agriculture quand il a été interpellé par un militant.

Page 29 : Ségolin Le Pen est probablement un jeu sur le nom de Marine Le Pen, une politicienne française. Nous ne sommes pas sûr sur la reine Peeh-Thin qui semble être une référence à Pétain, responsable de la France sous les nazis.

Page 33 : Un « Rolyx-Zarkozex » est un mélange entre Sarkozy et Rolex qui était devenu un symbole de sa présidence « bling-bling ».

Page 37 : la boisson nationale Zarkassienne est une relipuj-seam est une référence à la bière belge Jupiler (relipuj inversé). En revanche, nous ne savons pas ce que seam indique.

Résumé

Louis, une scientifique, et Marcel, une prisonnière libérée sous caution, sont envoyées par le gouvernement terrien pour trouver un vaisseau spatial triangulaire écrasé près du volcan Zafar-Kass. Les chefs terriens craignent une traîtrise de la part des autochtones mais pour survivre, Louis et Marcel ont du recruter une caravane Zarkassienne afin d’officiellement trouver un papillon spécial.

En chemin, Marcel espère trouver la minibombe que le gouvernement a caché dans son corps afin de garantir qu’elle mène à bien sa mission. De son côté, le cycle de mutation des autochtones donne une idée à Louis pour sauver sa  fille atteinte d’une maladie orpheline qui détruit sa peau. Quand elle a l’occasion, elle vole une gourde dans laquelle les autochtones conservent un produit qui protège leur peau quand ils muent.

La faune et la flore de Zarkass est agressive et leur voyage est loin d’être une balade de santé. Louis va également être victime d’un Zarkassien qui va tenter de la tuer en le jetant d’une falaise mais Marcel arrive à temps pour la remonter. Sur la route, Louis va également rêver d’une habitante de Zarkass qui voit en elle la sauveuse de son peuple. 

Pendant que les Zarkassiens fabriquent un radeau pour le retour, Louis et Marcel tombent sur le vaisseau triangulaire crashé dans la jungle.

Ajout par rapport au roman

La différence la plus importante avec le roman Piège sur Zarkass est la société terrienne qui est devenue matriarcale, c’est-à-dire dirigée par les femmes. Ainsi, les deux personnages principaux de la bande-dessinée sont Louis et Marcel tandis que dans le roman, les deux agents terriens sont Laurent et Darcel.

Sans préjugé de la suite de l’histoire, le nom du volcan où s’est crashé le triangle a également changé : Safass-Thin dans le roman a été remplacé par Zafar-Kass.

(source : Wikipedia)