Kerubim – Tome 1 (Dofus Heroes)

Ankama n’a pas confié ce préquel à des inconnus, puisque le duo d’auteurs Éric Hérenguel et Julen Ribas avaient déjà fait leurs preuves en collaborant avec succès sur la réalisation de l’arc 3 du comics Remington (tome 9 à tome 12).

L’action prend place bien avant la série Aux Trésors de Kerubim, du temps où Kerubim était un jeune aventurier plein d’ambition. Pour les beaux yeux de Lou, il s’est embarqué avec Crocosec dans une mission périlleuse. Du succès de leur aventure dépend la survie de la ville Lombrocorp, mais son rival Indie Delagrandaventure est aussi sur le coup ce qui va considérablement compliquer les choses.

Critique et analyse

Cette BD introduit la collection Dofus Heroes qui, tout comme son pendant Wakfu Heroes, permet de développer des personnages tirés des animés avec un approche un peu plus mûre que ce qu’autorise les émissions télévisées pour la jeunesse.

On apprécie de découvrir quelques aspects de l’enfance de Kerubim et d’avoir une histoire dont l’approche basée sur une amnésie partielle offre une narration plus subtile que la série TV. Reste à savoir si le positionnement est le bon. Vu le décalage, il n’est pas évident que le jeune public visé par la série pourra sauter le pas pour arriver à suivre cette BD. Pour en avoir fait l’expérience, je dois admettre qu’en tant qu’adulte, mon enthousiasme a été plus marqué que celui de ma progéniture de 6 et 8 ans qui sont pourtant fans de la série.

Plus que la complexité narrative de l’histoire, c’est surtout le graphisme de Kerubim qui semble avoir été un frein pour eux. Ce n’est pas la morphologie réaliste du corps qui pose problème mais plutôt le visage (« Mais c’est pas lui, on dirait qu’il est presque un vieux »). On dit que le regard est le siège de l’âme, il est probable que le regard de psychopathe et les dents affûtées de Kerubim ont fait disparaître le côté sympathique qui le rendait si charismatique dans l’animé. On peine à retrouver le charme du personnage.

Le problème est un peu similaire pour Lou, en revanche, Indie, Corcosec et le dieu Ecaflip n’ont pas souffert de cette transcription en mode réaliste. Leurs expressions sont dans la veine de la série.

Au final, fidèle à la logique de la collection Wakfu Heroes cette BD étoffe intelligemment le personnage de Kerubim avec une approche réaliste qui sierra parfaitement à des préadolescents et aux adultes. En revanche, pour les bambins visés par la case jeunesse de France 3, la lecture risque de s’avérer délicate même avec l’aide des parents.

Premières planches

Voici les huit premières planches du tome 1 de Kerubim, cliquez dessus pour les voir en grand, la résolution est suffisante pour pouvoir les lire.

Résumé

Kerubim a perdu partiellement la mémoire suite à une chute, mais le Dieu Ecaflip veille sur lui et, à travers ses rêves, l’aide à se souvenir de sa mission. Pour sauver la ville de Lombrocorp de l’invasion des rats de Sphincter Cell, lui et Crocosec doivent mettre la main sur un parchemin qui leur indiquera où sont cachés les restes des shushus qu’a vaincus Goultard.

Avec ces restes, il pourra récupérer des fragments d’âmes qu’il va intégrer à des armes (des shushettes) pour en faire des armes démoniaques capables de donner assez de puissance à leur porteur pour refouler les rats hors de la ville.

Mais son rival Indie Delagrandaventure veut lui voler la vedette et devenir le sauveur de la cité pour impressionner la belle Lou. Ne reculant devant aucune bassesse, il n’a pas hésité à recruter des roublards pour lui dérober le parchemin.
Malheureusement pour lui, il n’est pas sage de s’allier avec ces brigands. Dès qu’ils mettent la main sur le parchemin, ils l’assomment et l’attachent à un arbre avec Kerbubim et Crocosec.

Complètement bloqués, ils sont condamnés à mourir de faim. La chance semble enfin leur sourire lorsqu’un voyageur les trouve. Le problème, c’est que cet homme est justement celui à qui ils ont volé la carte, il n’est donc pas enclin à les libérer. Pour sa défense, Kerubim explique que leur geste était motivé par le sauvetage d’une ville. L’homme leur révèle alors que leur remède risque d’être pire que le mal qu’ils veulent combattre.

Malgré ce qu’ils lui ont fait, il les libère et repart pour tenter de retrouver son bien avant que l’irréparable soit commis. Kerubim et Indie sont libre, mais ils ne savent pas que leur rivalité puérile leur a fait perdre un temps précieux qui a mis en danger la vie de Lou. Pendant qu’ils se chamaillaient pour avoir la carte, Lou s’est retrouvée face à Sphincter Cell et son armée de rats. Ses chances de survie face à un tel adversaire sont quasi inexistantes.

Anecdotes

Page 14 : Crocosec fait allusion à des shushus dont l’âme fut éparpillée par Goultard. Le combat auquel il fait référence est relaté dans le hors série Les Shushus de Rushu où Goultard affronte quatre shushus très puissants.

Page 40 : On découvre le roi des rats Sphincter Cell dont le nom et le design sont une triple référence :

• Il fait allusion à Splinter, le un rat géant karatéka qui est le maître des Tortues Ninja. Son design est très proche de Splinter que se soit au niveau de l’apparence physique ou des vêtements.
• Les muscles sphincter sont des muscles circulaires situés autour d’un conduit naturel (le plus connu étant l’anus)
• Le nom du personnage fait allusion au célèbre jeu vidéo Splinter Cell développé par Ubisoft en 2002 et qui depuis a eu droit a de nombreuses autres adaptations. Le masque avec trois caméras infrarouges que porte Sphincter Cell est aussi tiré de ce jeu.

Ce personnage est récurent dans l’univers de Dofus, on avait déjà pu le voir dans le tome 7 du manga Dofus où il affronte Dodge. Ce qui est surprenant, c’est que Sphincter Cell est censé être mort. En effet, au tome 11, Edjipe le tue en lui plaçant une bombe sur la tête, on peut donc en déduire que cette histoire se passe chronologiquement avant le manga Dofus.