Roman Wakfu Tome 4 : L’eau et la glace
Il est temps pour Yugo et son équipe de s’attaquer à la récupération de Rubilax. Cette fois-ci, il n’est plus question d’agir dans la précipitation. Une filature est organisée pour connaître l’emploie du temps de Shwarz. Avec les infos collectées, ils vont pouvoir minimiser les risques en lui préparant un guet-apens. Tristepin est impatient de retrouver son arme car un gardien n’est rien sans son shushu.
Critique et analyse
En analysant la saison 1 de Wakfu, nous nous étions fait la remarque que la façon dont Evangelyne et Tristepin se rapprochaient était assez brutale. Entre l’épisode 4 où elle le méprise et l’épisode 18 où ils commencent à s’avouer leur attirance, nous n’avions quasiment pas d’évolution visible de leurs rapports. Ce tome a le mérite d’essayer de combler ce manque en nous montrant des signes plus tangibles d’un attachement réciproque. L’idée est bonne, malheureusement la mise en œuvre est décalée par rapport à la série.
Tristepin et Evangelyne
Dans ce tome, Evangelyne fait tomber sa carapace et devient presque trop proche de Tristepin. Lorsqu’il est en danger, elle se lâche carrément et ça saute aux yeux qu’elle s’est attachée à lui. Ce ne serait pas problématique si ce tome ne se passait pas entre l’épisode 13 et l’épisode 15. Pour rappel, bien que dans l’épisode 16 on voit pour la première fois Tristepin afficher un début d’attirance pour Evangelyne, de son côté, elle reste froide et distante y compris lorsqu’il est en danger. Il est donc peu probable qu’elle réagisse aussi excessivement dans le livre.
Quoi qu’il en soit, ce détail n’est pas gênant, les fans du couple seront ravis de voir une certaine progressivité dans leurs rapports, même si ça frise un peu la caricature : mâle en danger -> femelle se rend compte qu’elle aime le mâle quand celui-ci est sur le point de mourir -> couple se rend compte qu’ils s’aiment.
Même si le schéma de l’épisode 18 a l’air identique en apparence, la façon dont il se déroule est plus subtile car les évènements obligent Evangelyne à prendre verbalement la défense de Tristepin et donc d’affirmer son attirance de façon argumentée et franche. De plus, l’épisode se déroulait sur fond d’un malentendu entre eux qui rendait la situation bien plus complexe et savoureuse.
Rubilax hors sujet
Malgré le pamphlet que nous venons de faire sur le couple Evangelyne/Tristepin, cet anachronisme n’est pas si dérangeant. Ce qui est nettement problématique est le cas de Rubilax. Nous avions fait la remarque dans la critique du tome 2 qu’au moment où le livre est censé se dérouler, Rubilax déteste son gardien et souhaite sa mort, il est toujours prêt à le trahir. Son opinion ne changera qu’à l’épisode 22 où Tristepin gagnera enfin le respect de Rubilax, mais avant cet épisode clé, il n’exprime aucune sorte d’amitié pour lui.
A contrario, dans ce livre, Rubilax affiche bien trop ouvertement son affection au point qu’il va même arrêter le bras de Shwarz l’empêchant de trancher la gorge de Tristepin. Non seulement ce n’est pas crédible qu’il veuille protéger Tristepin (alors qu’il va tenter de le tuer sept épisodes plus tard), mais surtout, de quelle manière pourrait-il agir pour arrêter Shwarz ?
Rappelons que Rubilax n’est qu’une simple arme qui n’a aucun pouvoir d’entraver les mouvements de celui qui le manipule. Il suffit de voir comment Tristepin le punit en le cognant contre des pierres pour comprendre qu’il n’est pas en mesure d’interférer avec les mouvements de celui qui l’utilise.
Cette scène, qui se voulait un moment d’émotion où Rubilax se dévoile, passe à côté de son objectif à la fois par son anachronisme et aussi par le fait qu’elle est hors sujet par rapport aux capacités réelles du personnage.
Synthèse
Jusqu’à maintenant nous n’avons pas caché notre enthousiasme pour cette série de romans, mais, bien que les qualités narratives du livre restent excellentes, les deux points que nous avons soulevés donnent une désagréable sensation que la trame et le caractère de certains personnages s’éloignent de la série d’origine. Leur importance dans le récit fait qu’il est difficile d’en faire abstraction.
Résumé
La famille Smisse a appelé à la rescousse Sonian, le fondateur de l’école de roublards Sonian Smisse Institut. Il leur a apporté une potion d’invisibilité pour qu’ils puissent piéger Yugo et ses amis. En effet, les Smisse se sont rendu compte que Schwarz était épié. Ils ont donc fait en sorte que le programme quotidien de sa journée ne laisse qu’une seule ouverture pour l’attaquer : un moment où il est seul dans un long couloir.
Bien entendu nos héros tombent dans le panneau. Ils attaquent en tenaille Shwarz sans se douter que les autres Roublards sont là, mais invisible grâce à la potion de Sonian. Le guet-apens est un fiasco, non seulement ils n’ont pas récupéré Rubilax, mais Tristepin et Evangelyne sont capturés.
Messer Smisse tente de faire parler Evangelyne en menaçant de congeler Tristepin. Evangelyne est terrifiée à cette idée, mais Tristepin lui ordonne de se taire. Finalement, il est congelé instantanément grâce à la machine des Smisse.
Evangelyne se refuse toujours à dire où est le reste de leur groupe, malheureusement, elle a dans sa poche la facture de l’auberge. Quand les Smisse la découvre, ils envoient immédiatement une escouade là-bas.
Lorsque les sbires de Messer arrivent, Yugo, Amalia et Ruel ont juste le temps de fuir. Ils décident de retourner dans la demeure des Smisse pour libérer leurs amis. Malheureusement ils se perdent en chemin et atterrissent au cœur de la cité dans la salle des machines où un étrange cristal violet alimente le système d’anti-gravité. Au moment où Yugo active un de ses portails, l’énergie de son Wakfu se met à parasiter l’énergie du cristal qui est à base de Stasis.
A cause de l’intervention de Yugo, la machine est déréglée et la cité n’est plus en mesure de continuer à flotter dans les airs. Lentement, elle amorce sa descente vers la mer créant une panique générale. L’ordre d’évacuation est donné, Yugo, Amalia et Ruel n’ont pas d’autre choix que d’abandonner leurs recherches et de sauver leur peau en espérant que leurs amis trouveront un moyen de fuir.
Evangelyne a profité de la confusion générale pour se libérer de son cachot. Elle se précipite dans l’usine à glace pour décongeler Tristepin. Après l’avoir un peu réchauffé, ils sont rattrapés par Shwarz. La chance est du côté de Tristepin, un tuyau d’azote liquide se brise et congèle Shwarz, ce qui lui permet de récupérer Rubilax. Cet affrontement a pris beaucoup de temps. A présent la cité a touché l’eau et elle est en train de sombrer lentement. Les couloirs se remplissent d’eau un par un, si ils ne parviennent pas à s’extirper des sous-sols, ils vont finir noyés.
Comme plus aucun roublard n’est présent, la remonté à la surface est assez rapide. Le seul problème est à présent de trouver un canot de sauvetage. C’est alors que Yugo leur tend une corde depuis le dirigeable qu’ils ont volé à Sonian pour s’enfuir. Une fois à bord, Evangelyne et Tristepin ne sont pas pour autant sortis d’affaire car le dirigeable de Messer les a pris en chasse et compte bien les abattre en vol.
Grâce à sa machine volante, Nox intervient juste à temps pour endommager le navire des Smisse et les forcer à abandonner la poursuite. Tout le monde est heureux de s’en être sorti indemne, seule Evangelyne est un peu mélancolique car c’est la seule du groupe qui n’a pas encore récupéré ce que les Smisse lui ont volé. Tristepin et Ruel la rassure en lui disant qu’ils finiront bien par remettre la main sur son arc. Yugo rappelle qu’ils doivent aussi récupérer la carte magique s’ils veulent continuer leur route. La fine équipe n’a pas le choix, ils vont devoir à nouveau affronter les Smisse.
Anecdotes
Page 28 : Les machines à sous sont surnommées le Roublard Manchot, il s’agit d’un clin d’œil au surnom américain des machines à sous qui est le Bandit manchot. Ce surnom a été popularisé en France par la BD de Lucky Luke qui porte le même nom.
Page 54 : Sur l’image, le mouvement des vêtements de Ruel montre qu’ils sont sur un ascenseur qui descend alors que texte nous dit au contraire que l’ascenseur monte. L’image correspond en réalité au texte situé la page d’après lorsque nos héros sautent sur un ascenseur qui descend.
Page 92 : La raison pour laquelle l’énergie violette du cristal de la salle des machine rentre en conflit avec le portail de Yugo, c’est parce qu’il s’agit de Stasis, l’énergie opposée au Wakfu.
Page 101 : Rubilax se refuse à tuer Tristepin ce qui est impossible pour deux raisons. La première c’est qu’il n’a aucun moyen d’action sur bloquer les mouvements de celui qui l’utilise (sauf à réussir à le posséder ce qui n’est pas le cas). L’autre raison c’est qu’au moment où se déroule le livre (entre l’épisode 13 et 15), Tristepin n’a pas gagné le respect de Rubilax (il le gagne à l’épisode 22) par conséquent, Rubilax devrait au contraire se réjouir de voir Tristepin mourir.
Page 114 : L’orchestre de musiciens qui jouent pour ramener le calme alors que la citée est en train de couler est un clin d’œil au naufrage du Titanic où les musiciens ont joué pendant l’évacuation au lieu de sauver leur peau.
Page 127 : Lorsque Ruel pilote le bateau en traversant une effroyable tempête, il se met à chanter:
Au revoir et adieu, jolie fille Sacrienne !
Au revoir et adieu, jolie fille de Bonta !
Ces paroles font référence à la chanson entonnée par Quint (Robert Shaw) dans le film Les Dents de la Mer réalisé en 1975 par Steven Spielberg :
Au revoir et adieu, jolies filles madrilène !
Au revoir et adieu, jolies filles d’Espagne !
Pour le nom de la carte on le découvre dans l’épisode 3, c’est Kabrok qui le dit :)
Sinon merci.
Effectivement, ça m’étais sorti de la tête. Merci pour le rappel :)
J’ai repéré une référence cinématographique très savoureuse dans ce roman.
A la page 127, Pendant que Ruel pilote le bateau en traversant une effroyable tempête, il entonna cette chanson sous les éléments déchaînés:
» Au revoir et adieu, jolie fille Sacrienne !
Au revoir et adieu, jolie fille de Bonta ! »
C’est un clin d’oeil à la chanson que pousse Quint (Robert Shaw) dans le chef d’oeuvre de Steven Spielberg « Les Dents de la Mer »:
« Au revoir et adieu, jolies filles madrilène !
Au revoir et adieu, jolies filles d’Espagne ! »
D’ailleurs dans le film, il l’a aussi chanté lors d’une situation critique: quand il fait tourner le moteur à fond avec le requin géant à leurs trousses, tandis que Martin Brody (Roy Scheider) et Matt Hooper (Richard Dreyfuss) lui demandent ardemment de ne pas surexploiter les moteurs du bateau.
Et d’accord avec toi au sujet des réactions de Evangelyne trop excessives dans le roman (c’est indéniablement une jeune fille très sensible et touchante, mais à ce stade du récit, elle évitait de trop montrer ses sentiments) et aussi au sujet du comportement incohérent de Rubilax qui à ce moment là de la série déteste encore cordialement Tristepin.
Même si j’aime beaucoup cette série de romans, ce tome 4 est à mon humble avis le moins bon, même s’il s’est avéré être malgré tout une lecture plaisante.
Merci pour la remarque sur les dents de la Mer, j’ai ajouté l’annecdote dans l’article.
Je suis content de voir que je ne suis pas le seul à avoir tiqué sur la réaction d’Evangelyne et Rubilax.
il faut se rappeler que dans l’épisode 14 on pouvais voir eva avoir pitié du pauvre pinpin qui avait le mal de mer (comme toujour lorsqu’il prend le bateau) et lui apporté a manger pour qu’il reprenne des forces
peut-être que rubilax était déjà un «gentil qui joue les méchant comme dit eva» et qu’il disait vouloir tuer pinpin pour le cacher et faire plus shushu cruel