Wakfu Tome 5 – Le Théâtre Maudit
Cette histoire se déroule pendant la saison 2 quelque part entre l’épisode 34 et l’épisode 43. Yugo et ses amis sont en route vers l’Archipel des Griffes Pourpres, lorsqu’ils tombent par hasard sur une troupe de théâtre jouant une pièce inspirée par les aventures qu’ils ont vécues sur l’île de Moon (épisode 14). Apparemment ce n’est pas la seule pièce inspirée par la Confrérie du Tofus, il existe aussi un autre spectacle basé sur leur affrontement avec le Cordeau Noir (voir épisode 3).
Tristepin se réjouit de se voir ainsi mis en avant, en revanche Amalia trouve que les répliques comme les costumes laissent à désirer et ne leur rendent pas hommage. A la demande de la troupe de comédiens, ils acceptent de rester un peu pour leur donner des détails sur ce qu’il s’est vraiment passé. Malheureusement, ils ne savent pas encore que cette troupe et maudite : à chaque représentation, un comédien disparaît et cette fois c’est Amalia qui en fera les frais.
Critique et Analyse
Jusqu’à maintenant chaque aventure de cette collection était répartie sur deux albums mais cette fois, l’histoire boucle en un seul tome tout en offrant une piste de développement pour une suite. Cette approche n’est pas pour nous déplaire, cela a le mérite de rendre le récit plus dynamique.
Au dessin, on retrouve Wuye Changjie qui avait déjà réalisé Les Kamas de la soif. Par rapport à son précédent travail, on apprécie de voir que le design des personnages est bien plus proche de celui de la série, exception faite d’Evangelyne au visage parfois aléatoire.
La couverture est toujours aussi trompeuse, la fluidité et la force du trait assuré de Kosal contraste avec les dessins des planches qui sont plus anguleux et dont les arrières plans, souvent sommairement dessinés, ont de la peine à créer un peu de profondeur pour détacher les personnages.
Cette BD aborde un aspect qui avait été survolé dans la série : la gestion de la célébrité. Leurs exploits d’aventuriers et de sportifs avec le Boufbowl ont effectivement de quoi alimenter une troupe de théâtre. Confronter Yugo et sa clique à des acteurs rejouant devant eux des scènes qu’ils ont réellement vécues était un point de départ judicieux.
Tristepin et Amalia ont toujours aspiré à avoir cette reconnaissance, il était intéressant de défricher l’influence qu’exerce cette célébrité sur leur comportement. Cependant, cet aspect ne sera qu’effleuré au profit d’une intrigue dont les ficelles sont un peu trop apparentes (la pomme, Perrotine, Tristepin qui commence par libérer les bworks au lieu des humains, etc…) seuls les jeunes enfants ne calculeront pas la fin dès les 8 premières pages.
D’autre part, certains éléments peinent parfois à se justifier comme par exemple les haricots semés par la poupée qui ne servent pas vraiment à grand-chose dans la mesure où Kamasu-tar aurait pu retrouver Amalia à l’odeur avec ou sans haricots.
Tom Gobar (l’un des deux scénaristes) avait réussi à surprendre son lecteur dans le tome 6 de Dofus Monster en masquant avec subtilité les jalons qu’il posait, il est donc étonnant de voir un tel décalage par rapport à cet album de Wakfu. Peut-être est-ce un choix délibéré pour cibler un public plus jeune.
Synthèse
Au-delà de la prévisibilité de la trame, on ne sent jamais nos héros véritablement en danger. La zobale épaisse comme un sandwich SNCF et ses deux bworks demeurés font pale figure face au Corbeau Noir ou Pashups (tome 3). De plus, l’empathie envers les membres de la troupe théâtrale n’arrive pas à naître, le seul qui parvient réellement à susciter l’intérêt est le mystérieux mulou. La bonne nouvelle c’est qu’on va être amené à le revoir très bientôt.
Au final, bien qu’abordant des aspects intéressants ce tome donne l’impression d’avoir sous exploité ses potentialités. Au-delà des remarques que nous venons de formuler, cela reste un divertissement qui saura plaire aux fans de la série.
Premières planches
Voici les quatre premières planches de cet album, cliquez dessus pour les voir en grand, la résolution est suffisante pour pouvoir les lire.
Résumé
Attention, ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Yugo et ses amis tombent par hasard sur une troupe de théâtre jouant des pièces directement inspirées par le récit de leurs aventures. La représentation est assez éloignée de la réalité, nos amis décident donc de passer la soirée en compagnie des comédiens et du public pour leur conter en détail leurs aventures.
En discutant avec Hans le chef de la troupe, Yugo découvre que les malheureux subissent une sorte de malédiction. A chaque fois qu’ils s’arrêtent dans une ville, un membre de leur troupe disparaît mystérieusement. La première à en avoir fait les frais fut Perrotine son épouse qui l’a laissé seul avec leur fils Hansen.
Semblant confirmer cette malédiction, Amalia disparaît pendant la nuit. Grâce à Kamasu-tar le foreur de Ruel, ils ne tardent pas à retrouver sa trace. Elle est retenue prisonnière dans la cabane d’une Zobale un peu folle qui projette de monter une pièce de théâtre avec pour acteurs les malheureux qu’elle a capturés.
Bien entendu, ni Amalia ni les autres prisonniers n’ont envie de participer à cette mascarade. Heureusement pour elle, ses amis épaulés par Hans débarquent pour la secourir. Hans ne tarde pas à comprendre qu’il s’agit de sa femme. Le masque de Zobal qu’elle porte sur le visage a pris possession de son âme.
N’étant pas vraiment une combattante de haut niveau, la neutraliser n’est pas très difficile. Ce qui est plus problématique sont les deux bworks qu’elle retenait prisonniers et qui souhaitent se venger d’elle. Après avoir tâté de la pelle de Ruel et des lianes d’Amalia, les bworks sont à leur tour mis hors d’état de nuire.
Une fois le masque de Zobal enlevé, Perrotine redevient elle-même. Elle avait acheté cet objet à Bonta parce qu’on lui avait expliqué que ça développerait sa créativité, elle était loin de se douter qu’elle y perdrait sa personnalité.
Pour remercier Yugo et ses amis de leur aide, la troupe donne une représentation en leur honneur puis un grand banquet. Au petit matin, nos héros se remettent en route vers leur destination initiale : l’archipel des Griffes Pourpres.
Anecdotes
Page 15 : Case 7, la poupée d’Amalia sème des haricots le long du chemin pour qu’on puisse retrouver sa trace, il s’agit d’une allusion au conte pour enfants le Petit Poucet retranscrit et adapté par Charles Perrault en 1697. Dans ce conte, le petit Poucet semait des cailloux pour retrouver son chemin dans la forêt.
Page 17 : Case 5, la pomme empoisonnée donné à Amalia par une vieille femme encapuchonnée est probablement une allusion à Blanche Neige et les 7 nains.
Page 23 : Case 9 la pièce inventé par la Zobale est Bouboucle d’Or est les Gloursons, en référence au conte Boucles d’or et les Trois Ours écrit par les frères Grimm en 1837.
Page 33 : Case 2, l’artisan évoqué par Ruel qui a fabriqué des milliers de masques de Zobal est en réalité Razad dont on découvre l’histoire dans le tome 14 du manga Dofus.
Le personnage représenté en arrière plan est Maskemane.
Page 36 : Case 1 et 2, Evangelyne tient entre ses doigts une flèche physique, ce qui est impossible car les seules flèches qu’elle utilise sont magiques. Elles apparaissent lorsqu’elle bande son arc.
De plus, n’ayant pas de carquois, Evangelyne n’a donc aucune réserve de flèches normales, il lui est par conséquent impossible d’en sortir une de nulle part en plein combat.