Dofus Monster Tome 11 : Bworker
Pour tous les joueurs de Dofus, il est de notoriété publique que les Bworks ne sont pas des lumières. A côté d’eux, un iop pourrait presque passer pour un intellectuel. Alors comment cette espèce sous développée dont la civilisation ne semble pas avoir dépassé l’âge de pierre a pu se débrouiller pour construire un donjon ? Vous découvrirez dans ce tome que l’esprit entreprenant et constructif de la société Bwork tient surtout à un seul individu. Une personne qui ne fait pas réellement partie des leurs, un être artificiel dont l’apparence anthropomorphe ne doit pas vous faire oublier qu’en réalité son sang tient plus de la sève d’Abrakleurs que de celui d’un Bwork.
Critique et analyse
On aurait pu redouter qu’un tome consacré aux Bworks nous plonge dans les méandres de la débilité profonde. Fort heureusement, Dobbs, le scénariste, n’a pas (trop) versé dans la caricature. Le récit, truffé de références savoureuses, nous livre une vision un peu plus subtile de cette société ce qui n’est pas sans rappeler les efforts faits par Christophe Lambert dans le tome 5 des romans Wakfu pour montrer cette communauté avec un œil neuf.
Bien que la société Bwork soit primitive, on y découvre qu’elle a une histoire, une hiérarchie avec ses codes, ses rituels et ses règles (parfois brutales). A travers la quête d’identité d’un individu, ce tome épaissi un peu plus l’univers de Dofus en s’attachant en profondeur à une de ses ethnies. Le seul regret qu’on peut avoir c’est que ce soit un one shoot. Le professeur Morose, le plan de Mori Arty ou l’évocation des intentions finales de Bworker posent les bases d’une trame beaucoup plus large dont le aimerait connaître le développement. Connaissant la politique transmédia d’Ankama, parions que les réponses à nos questions laissées en suspens se trouveront un jour sur un autre support.
Au final, Bworker offre à son lecteur une passionnante aventure, riche en action. Le tout est servi par un graphisme dans la droite ligne du style flash qui a servi pour la série Wakfu ou Kerubim. Les auteurs parviennent à surprendre ceux qui ne s’attendaient pas à découvrir une histoire aussi complexe sur l’origine d’un simple Bwork.
Premières planches
Retrouvez les huit premières pages de cette BD, cliquez dessus pour les voir en grand, la résolution est suffisante pour pouvoir les lire.
Humour décrypté
Page 1 : Le titre du chapitre est l’île du Docteur Morose en référence au roman L’île du docteur Moreau écrit par H. G. Wells, publié en 1896 et adapté plusieurs fois au cinéma (1908, 1933, 1977 et 1996).
Page 9 : Nevark tire son design du personnage de Kraven le Chasseur tiré de Spider-Man. Tout comme lui Kraven excelle dans l’art de la traque, pour lui Spider-Man est un gibier de choix. Le nom de Nevark vient tout simplement du mot Kraven écrit à l’envers.
Page 10 : Le professeur Morose dit à Bworker : « Tu es plus fort, plus rapide, en un mot meilleur ». Cette phrase est extraite du générique de début de la série L’homme qui valait trois milliards.
Page 13 : Le design comme le nom de Mori Arty s’inspirent très fortement de James Moriarty, le plus grand ennemi de Sherlock Holmes.
Page 17 : Morose explique avoir recruté un spécialiste du comportement. Pour illustrer les méthodes de ce psychanalyste, il montre des taches d’encre symétriques. Il fait allusion ici à Rorschach et son test.
Étant donné que les auteurs semblent être fans des comics, il n’est pas impossible qu’il s’agisse aussi d’un clin d’œil au personnage de fiction Rorschach apparu pour la première fois dans la série de comics Watchmen en 1986
Page 21 : Navi Volvap titre son nom de Ivan Pavlov écrit à l’envers. Ce médecin et psychologue russe a mis en évidence le réflexe conditionné qu’on appellera plus tard le réflexe de Pavlov.
Page 24 : Le fait que Navi Volvap soit sur le dos de Bworker pendant l’escalade de l’arbre géant évoque la façon dont maître Yoda entraînait Luke Skywalker dans Star Wars.
Page 24 à la dernière case : La position en grand écart évoque les films d’art martiaux de Jean-Claude Van Damme. La façon dont Bwoker se tient sur un pied fait référence au combat final du film Karaté Kid réalisé par John G. Avildsen en 1984.
Page 27 : Les écarteurs de paupières qui maintiennent les yeux ouverts de Bworker sont un clin d’œil au film Orange Mécanique réalisé par Stanley Kubrick en 1971.
Page 36 : L’arbre Hakam où était le labo du docteur Morose tire son nom de l’arbre à cames, une pièce du moteur qui gère la séquence d’ouverture des soupapes.
Page 37 : Le titre du chapitre « Danse avec les Bworks » fait allusion au film Danse avec les loups réalisé par Kevin Costner en 1990.
Page 54 : Dernière case, Gobmichet dit « Tu ressembles à un Bwork, tu as la couleur d’un Bowrk, mais tu n’es pas un Bwork. » Cette phrase fait allusion au slogan publicitaire des années 80 de la boisson Canada Dry : « Ca ressemble à de l’alcool, ça a la couleur de l’alcool, mais ce n’est pas de l’alcool… Et c’est pour ça que ça désaltère. »
Page 56 : Le nabot révèle que son nom est Gobmichet mélange des mots « gobelin » et « godemichet«
Page 57 : Bworknroll tire son nom de Rock’n’roll.
Dans la troisième case il dit « Par le pouvoir du crâne ancestral », c’est la réplique culte de Musclor dans la série animée les Maîtres de l’Univers (1981).
Page 67 : Krazybwork tire son nom du chef sioux Crazy Horse.
Page 90 : La Bataille de Thermosplips avec 300 guerriers qui bloquent un passage étroit fait référence à la Bataille des Thermopyles lorsque 300 spartiates ont bloqué l’invasion perse en gardant le passage étroit et rocheux des Thermopyles. Cette bataille a été remis au goût du jour par le film 300 réalisé par Zack Snyder en 2006. Le réalisateur s’était basé sur le roman graphique 300 de Frank Miller et Lynn Varley.
Page 111 : Le titre du chapitre Full Metal Bworker fait référence au film Full Metal Jacket réalisé par Stanley Kubrick en 1987. Le casque avec écrit « Bwork to Kill » fait allusion à celui de l’affiche du film où était écrit « Born to Kill ».
Page 128 : Il y a un parallèle évident entre Bworker et Goultard. Bworker se transforment tous deux en un être maléfique après la perte de celle qu’ils aiment.
Goultard est devenu Dark Vlad après avoir perdu Algathe et Bworker est devenu un être violent et assoiffé de pouvoir après la mort de sa femme.
Page 136 : La vie de Bworker évoque dans une certaine mesure celle de l’orc Thrall tiré de World of Warcraft. Tous deux sont au départ des esclaves élevés et formés au combat par des humains. Tous deux prendront d’abord le contrôle de leur clan avant de chercher à unifier les autres clans orc sous une bannière unique en intégrant aussi d’autres espèces telles que les trolls et les gobelins.
Résumé
Attention, la suite révèle des moments clés de l’intrigue.
Un sinistre personnage nommé Mori Arty a commandé au professeur Morose la création d’un être artificiel supérieur capable de fédérer la communauté Bwork. Sur l’île d’Otomaï,
le professeur s’est donc attelé à créer Bwoker un archimonstre (un être artificiel hybride).
Bworker devrait théoriquement être cet individu supérieur, mais il ne brille ni par sa force, ni par son intelligence. Pour remédier à ce problème, Morose confie Bworker à Navi Volvap qui est chargé de l’instruire et de le former au combat. Bworker profitera de sa formation de guerrier pour échafauder un plan d’évasion et quitter cette île où on le retient prisonnier. Il réussit à s’enfuir sans réaliser que son évasion fait partie intégrante du plan de Mori Arty.
Rapidement, Bworker va s’intégrer à une tribu Bwork où il arrive à se distinguer sans peine grâce à son intelligence et son adresse au combat. Parmi ses congénères, les seuls qui sortent de la moyenne sont Bworknroll (un bricoleur) et Krazybwork (le chef de clan). Tous deux ont de l’affection pour lui, mais ils ne sont pas les seuls : une jeune Bworkette a su séduire Bworker qui est tombé amoureux d’elle.
Un jour, alors que Bworker était allé faire un rite d’initiation, il croise sur le chemin du retour une armée de srams qui s’apprêtent à attaquer le village. Bworker et ses compagnons ont essayé tant bien que mal de les retenir, malheureusement, ils sont trop nombreux. Alors qu’ils allaient se replier, les renforts arrivent. Grâce à la formation de guerrier que Bworker a donné aux autres membres du clan, ils sont aujourd’hui capables de se battre efficacement.
Les forces sont à peu près égales et il est difficile de voir qui sortira vainqueur. Dans la bataille, la compagne de Bworker est tuée alors qu’elle cherchait à le protéger. Bworker se laisse submerger par une rage incontrôlable. Une rage qui enclenche un processus programmé dans son corps par Morose. Un processus qui transforme son corps et son esprit développant sa force, son ambition et sa soif de pouvoir. Bworker terrasse les Srams survivants et prend le contrôle du clan. A présent il veut réunir les autres clans sous une seule bannière : la sienne.
Le malheureux ne sait pas qu’en agissant ainsi, il ne fait que réaliser le plan que Morose et Mori Arty avaient échafaudé. Ils ont assisté à la scène et attendent le bon moment pour reprendre le contrôle de leur création.