Interview de MIG – Laurent DAVID (Wakfu)
Lors de Japan Expo 2013, nous avons eu un plaisir non dissimulé d’interviewer MIG. Pour les fans du Monde des Douze, il est surtout connu pour avoir réalisé la BD de Wakfu sur Shak Shaka et celle sur Ogrest, mais il faut garder à l’esprit qu’avant d’attaquer ces deux BD, il s’était déjà bien imprégné de l’univers en travaillant sur l’animation, le character design et les décors de la série animée Wakfu. Rien d’étonnant à ce que ces BD sonnent si juste par rapport à l’univers de la série.
Aujourd’hui, il continue à veiller au grain et à la cohérence de l’univers en épaulant Elise Storme l’éditrice d’Ankama Edition pour le développement et le suivi des projets de BD liés à Dofus et Wakfu. Il était temps d’en découvrir un peu plus sur cet auteur qui a plus de cordes à son arc qu’un sniper crâ.
Peux-tu présenter à nos lecteurs ton parcours et ce qui t’a amené au dessin ?
J’ai toujours été attiré par le dessin, probablement parce que ma mère dessinait beaucoup, bien que ce soit dans un cadre purement amateur. Elle travaillait ses dessins à la plume, comme celle qu’on utilisait à l’école autrefois.
J’avais aussi un grand intérêt pour les dessins animés japonais que ma mère les regardait avec moi. Elle aimait bien Goldorak et avait fait des dessins d’Actarus en grand. C’était vraiment bien fait, l’un d’eux en particulier était étonnant car elle avait fait des sortes de formes géométriques dedans. On aurait pu croire qu’elle se droguait (rires). C’était assez bizarre mais ça donnait un style particulier qui rendait bien.
Par la suite, la BD m’a pas mal influencé. J’ai commencé avec Pif et Picsou magazine. Une de mes premières BD franco-belge à m’avoir laissé un souvenir impérissable fut Gaston Lagaffe. L’humour et le style de Franquin ont laissé une empreinte profonde en moi. Cet auteur était génial parce qu’il savait déconner en alternant des sujets léger comme sensibles.
A partir de là, j’ai continué à découvrir des BD soit dans les magazines soit en allant en librairie. J’aimais en particulier Moebius mais aussi Bilal dont La foire aux Immortels m’a fait une forte impression.
L’autre grosse claque que je me suis prise fut Akira. Il faut s’imaginer qu’à l’époque, il y avait pas de manga en France et l’animation japonaise souffrait d’une image déplorable, souvent assimilée à de l’animation bon marché. Lorsque le film est sorti en salle en France, j’ai poussé toute mon école à aller le voir avec moi. Pour une école axée sur le dessin, c’était à mon sens indispensable qu’ils voient ça. À la fin du film, il y a eu une espèce de blanc, un silence total. Personne ne disait rien, on était tous sur le cul et je ne faisais pas exception. Il m’a fallut un moment pour m’en remettre.
A quelle époque as-tu su que tu voulais faire de la BD ?
Petit, je me disais tout simplement “Je veux être dessinateur”, je n’envisageais pas forcément la BD, mais il y avait quelque chose qui me fascinait dans ce média, c’était la possibilité de raconter une histoire. Or, il n’y a pas que la BD qui permet de raconter une histoire, c’est peut-être pour cela qu’à l’ESSAT de Roubaix, j’ai fait BT Brevet Technicien avec option dessin animé car l’animation est aussi un moyen de véhiculer une histoire.
J’ai étudié l’animation là-bas pendant 3 ans puis j’ai complété ma formation avec un BTS Evec (Expression Visuelle Espace de Communication), où j’ai pu étudier le développement de décors pendant 2 ans. Il ne s’agissait pas de décors de dessins animés, mais plutôt de concevoir des stands commerciaux, des décors pour des plateaux d’émissions de télévision ou encore des scénographies de musées ou de théâtre.
La conception de décors dans cette section offrait une autre dimension parce que nos dessins allaient être mis en volumes. Cela nous a appris à anticiper et intégrer de nouveaux paramètres. On devait penser aux incidences et à l’utilisation de matériaux par rapport à l’idée qu’on avait. Il fallait une grande précision et beaucoup de clarté car souvent, quand on fait un décor, on était 10 à le monter donc il fallait vraiment que tout le monde soit au clair avec ce qu’il avait à faire.
Pendant cette période tu t’es donc éloigné de ta formation initiale en animation ?
Non, parce qu’en parallèle je faisais un stage dans un studio. J’ai travaillé sur le développement d’un court-métrage adapté de la BD Le repos du guerrier de François Boucq.
A partir de là, dans cette même société j’ai pu rebondir sur autre chose car ils développaient un dessin animé sur Jérôme Moucherot, le personnage de François Boucq. C’est le VRP avec le stylo dans le nez. J’ai aussi fait de la recherche décor sur la série du Marsupilami.
Ce qui est amusant c’est que j’ai toujours baigné dans un environnement où l’animation et la BD étaient liées, que ce soit pendant mes études, pendant mes stages ou dans les entreprises où j’ai travaillé par la suite.
Justement parle-nous un peu de ton entrée dans le monde professionnel.
Après avoir été diplômé de l’E.S.A.A.T à Roubaix en 1995, j’ai commencé par bosser à Et Cetera, un petit studio du Pas-de-Calais spécialisé dans la conception de produits dérivés tirés de l’univers d’Astérix. Ce lieu ne payait pas de mine, le village où il se trouvait était tout petit, à l’image des locaux minuscules dont les bureaux étaient séparés par un garage.
Difficile de s’imaginer que dans ce lieu, nous recevions les planches originales d’Uderzo et nous créions l’ensemble des produits dérivés d’Astérix à l’échelle mondiale. Tout était fait à la main. A cette époque, nous ne disposions pas d’ordinateurs pour faire de l’infographie. Tout était fait à l’ancienne, à la photocopieuse pour les maquettes, avec retouche au feutre, au pinceau et à l’encre de chine, ciseaux et colle. Avec de tels procédés, on devait apprendre à être structuré et propre, il n’y avait pas de « Ctrl Z » pour revenir en arrière. Pour effacer une ligne, il fallait savoir jouer du blanc correcteur, le mieux étant de ne pas se tromper.
En ce qui concerne la mise en couleurs, on indiquait les couleurs pour la sérigraphie en utilisant des couleurs pantones (couleurs de référence) à l’aide de feutres Stabilo. Il y avait donc beaucoup de manipulations, ce qui pousse à réfléchir en amont à ce qu’on veut faire et comment y parvenir. Avoir une tette rigueur dans la méthode de travail m’a été très profitable par la suite.
Sur quels types de produits dérivés as-tu travaillé ?
De tout : du verre à moutarde au calendrier en passant par les puzzles. On préparait les illustrations, on récupérait une case tirée des planches originales au trait pour séparer les personnages du décor, puis on ajoutait les indications de couleur.
Parfois, on devait ajouter un décor derrière des personnages et ça pouvait aller jusqu’à la création de scènes complètes avec plusieurs personnages.
Ce studio travaillait uniquement sur l’univers d’Astérix ?
Non, heureusement, car les scènes inédites à dessiner étaient plutôt rare, et du coup on faisait souvent la même chose avec les mêmes scènes et personnages de base. Pendant les 5 ans et demi passés là-bas, j’ai aussi eu l’occasion de faire des bandes dessinées pour le magazine Pingu tiré de la série TV en pâte à modeler. Je faisais les crayonnés qui étaient ensuite redessinés et colorés en vectoriel sur Illustrator.
J’ai quitté le studio pour m’installer en indépendant, tout en continuant à travailler avec eux. J’ai bossé pour le studio Philippe Harchy, dans le Pas-de-Calais, qui regroupait une équipe de 40 à 50 dessinateurs graphistes et maquettistes en charge de faire des adaptations en livres des films Disney.
Là aussi, tout était fait en traditionnel : il y avait des personnes pour les crayonnés, d’autres qui encraient, d’autres qui faisaient des mises en couleur à l’aérographe ou à la gouache.
Cette segmentation m’a permis de faire un petit peu de tout.
J’ai fait plus de 200 pages sur Winnie l’ourson, essentiellement destinées aux magazines Winnie lecture et Winnie Magazine. J’ai gardé un très bon souvenir de ce travail dans l’univers de cet ourson en peluche car nous avions une très grande liberté, bien supérieur à celle que nous avions sur Astérix. Cela peut paraître paradoxal dans la mesure où les américains, et en particulier Disney, sont réputés pour leur rigidité dans la gestion de leurs produits dérivés. Pourtant, nous avions une certaine latitude pour développer des choses. En comparaison, Astérix était un univers plus figé où seul l’auteur pouvait amener quelque chose de neuf, on devait se débrouiller avec l’existant, c’était donc un peu compliqué pour amener des idées.
Pendant les 8 ans où je suis resté indépendant, j’ai eu l’occasion de faire des choses très variées, que ce soit des illustrations, des bandes dessinées d’auteur, des BD illustratives pour des magazines comme Science & Vie Junior, ou encore des BD publicitaires pour des administrations ou des chambres de commerces.
Apparemment tu baignais déjà dans le milieu des produits dérivés et dans la gestion de licences bien avant d’arriver chez Ankama. Ca a dû les séduire, eux qui ont une approche transmédia. Comment es-tu entré dans ce studio ?
J’ai atterri chez Ankama en 2008, un peu sur un coup de chance. J’ai rencontré Tot lors de l’anniversaire d’un ami commun qui avait travaillé avec moi à Et Cetera.( C’est aussi dans ce studio que j’ai rencontré Xa (Xavier Houssin) le character designer de Dofus et Wakfu.) J’ai donc pas mal discuté avec Tot durant cette soirée, ce qui nous a permis de sympathiser.
A ce moment-là, c’était le tout début de Dofus, je l’ai revu quelques temps après, alors qu’ils venaient d’intégrer les locaux de la Ruche à Tourcoing, ils étaient en pleine expansion avec une cinquantaine de collaborateurs et quelques projets de BD sur les rails comme le manga Dofus, Pandala et Mutafukaz. On sentait déjà que ça bouillonnait, qu’il y avait pleins d’envies. Leur univers me bottait bien, je me sentais en phase avec tout ça.
On se disait qu’on voulait travailler ensemble mais les projets que j’ai présentés n’étaient pas forcément les bons. Je devais donc en développer d’autres et ça se faisait lentement, un peu à tâtons.
On a donc toujours gardé le contact jusqu’au jour où Tot m’a appelé : « Voilà, on a besoin de gens pour l’animation et tout le reste, est-ce que ça te dit de venir travailler sur le dessin animé Wakfu ? »
Cette proposition tombait à point nommée. Beaucoup de projets de BD venaient de s’arrêter et après 8 ans de free lance, je commençais à saturer de faire des BD institutionnelles pour des administrations. Dessiner des bonshommes en costumes cravate, c’est un peu « lourdinque » à la longue. La perspective d’entrer dans un univers graphique aussi sympa que celui de Dofus était très stimulante.
Malheureusement, j’avais un album à finir et je ne me voyais pas lâcher ce projet vis-à-vis des personnes envers lesquelles je m’étais engagée. J’ai donc expliqué que dans l’immédiat je n’étais pas libre et que je le rappellerai dans quelques mois.
Sur le coup je me suis dit que c’était mort et que je venais de rater une opportunité en or. Pourtant Tot m’a répondu : “Il y a pas de problème, tu viens quand tu veux ». Plusieurs mois après, je suis allé les voir et j’ai été reçu à bras ouverts.
L’entretient d’embauche était un peu déconcertant, j’ai demandé à Tot sur quel poste il comptait m’affecter et il m’a juste demandé: “Qu’est-ce que tu as envie de faire ? ».
Comme je ne savais pas si j’allais réussir à m’adapter au design des personnages, je me suis mis dans un coin pour essayer. A partir de là, comme ils avaient besoin d’un coup de mains sur le character design, j’ai intégré l’équipe. Je me suis entraîné à dessiner les personnages et j’ai fait du turn de personnage sous Flash pour tous les squelettes de l’animation.
Comment s’est passée la transition du milieu de la BD vers le dessin animé ?
Les premiers jours ont été difficiles, j’étais de la vieille école, habitué à dessiner au crayon. En voyant tous ces jeunes dessiner directement avec la tablette sous Flash, j’ai voulu les imiter. Malheureusement, après avoir perdu 2 jours et demi à faire le crayonné d’un turn de personnage, je commençais à douter de mes capacités. Pour me rassurer un peu sur mes compétences, j’ai pris des feuilles et j’ai bossé avec la table lumineuse. Et là, soulagement, j’ai mis à peine une matinée pour faire le turn entier au crayon. Donc, ça m’a reboosté car je savais que je n’étais pas mauvais et que j’avais juste à m’habituer à un nouvel outil.
C’était très revigorant d’intégrer ce studio car après 8 ans à faire des commandes d’un intérêt limité pour de la pub et des administrations, on finit par se démotiver. On finit par faire des dessins pour aller vite et pour être débarrassé. Avec ce boulot à Ankama, j’ai repris goût au dessin en reprenant du temps pour faire les choses bien et surtout en prenant soin de me faire plaisir. C’est essentiel dans ce métier si on veut se dépasser.
Ton travail sur Wakfu s’est donc limité au character design de personnages ?
Pas uniquement, en réalité, je suis resté assez peu de temps dans la section en charge du character design. Ils manquaient de personnes pour s’occuper du layout BG (décors en crayonné). Il y a peu de personnes qui savent en faire et surtout qui veulent en faire. Tout le monde préfère faire des personnages car le décor est quelque chose de fastidieux. Du coup, une fois que tu as rejoint ce type de section, il est difficile d’en sortir car personne ne veut prendre ta place.
Mais à titre personnel, cette section m’a beaucoup apportée, j’y ai trouvé une stimulation nouvelle j’ai pu développer des choses et finalement j’ai pris les rênes du département lorsqu’on m’a proposé le poste de chef Layout. Je devais alors faire du suivi du travail de mes collègues, mais je continuais aussi à dessiner car cela reste ma motivation première.
Alors qu’on approchait de la fin de la saison 1, j’ai aussi commencé à travailler sur la BD Shak Shaka en parallèle de mon activité sur le Layout.
Le tome 1 de cette BD est sorti en octobre 2012 et le tome 2 en Mai 2013, c’est surprenant de découvrir qu’elle a été commencée pendant la saison 1 qui date de 2008.
La première écriture du scénario date de 2009 et on a attaqué les planches début 2010. Mais on a mis 9 mois et demi à peu près pour faire les 88 pages de l’album Shak-Shaka. En parallèle, on suivait d’autres titres sur lesquels on donnait des conseils techniques aux auteurs.
Une fois l’album terminé, la sortie a été repoussée parce que le format ne convenait plus. Cette BD avait été conçue à l’origine pour être éditée en Comics. Mais on s’est rendu compte que la cible qui consomme du Comics est plus âgée que les spectateurs qui regardent la série Wakfu. La priorité a donc été donnée à Remington et Maskemane.
Nous avons conclu que le format franco-belge serait plus adapté, malheureusement, avec le rythme de sortie des nouvelles BD, il devenait difficile de trouver un créneau dans le calendrier pour la faire paraître. C’est pour cette raison que cette BD a été édité après « Les Kamas de la soif » qui a pourtant été dessinée après mais qui avait l’avantage de se passer durant la saison 2 qui venait juste de se terminer.
Actuellement travailles-tu encore en parallèle sur d’autres projets de BD ?
Oui, sur une BD sur Ogrest qui va sortir en début juillet 2014. Cette fois-ci, c’est au format manga. Ce qui m’intéresse dans ce format c’est de travailler en noir et blanc car on peut jouer sur les contrastes et les ambiances. Je trouve que la couleur est assez compliquée à maîtriser et que ça n’apporte par forcément un plus. Le noir et blanc permet de tendre vers plus d’efficacité narrative.
J’ai déjà eu l’occasion de travailler sur ce format avec Zatoïshwan dans la collection Dofus Monster.
J’ai bien conscience que mon style n’est pas à proprement parlé « Manga ». De par mon vécu, il est à cheval sur beaucoup de choses. J’ai bossé sur du franco-belge avec Astérix, puis dans le style Disney avec Winnie l’Ourson et enfin en anime avec Wakfu sans oublier les BD que j’ai pu faire chez l’éditeur Bamboo avec un style plus réaliste sur des scénarios de Hervé Richez.
Toutes ces expériences ont nourri mon style qui est à la croisée de beaucoup de choses et j’espère pouvoir le faire ressortir dans ce nouveau projet.
Ce manga va prendre la forme d’une mini-série avec des sorties rapprochées sur une période de 3 ans
Vas-tu travailler sur cette BD à plein temps ou continueras-tu à travailler à Ankama en parallèle ?
Je travaille dessus à plein temps chez Ankama Edition. Je travaille avec l’éditrice Elise Storme sur les projets du Krosmoz. Elle fait appel à moi quelques fois pour avoir des conseils techniques ou artistiques. Ce fonctionnement en binôme est très complémentaire, ça permet d’aller plus vite. Lorsque l’un de nous deux a une idée, je peux facilement la concrétiser avec un croquis rapide. Parfois, lorsqu’on discute avec un auteur, je peux faire un rough rapide, ça évite de passer du temps à décrire une idée. Du coup, le dessinateur peut plus facilement rebondir sur ce que je fais et faire une autre proposition. On parle le même langage, celui du crayon, et ça facilite grandement la communication. C’est vraiment une relation de coopération et d’échange. Le but est de travailler avec les auteurs en toute confiance. C’est justement l’avantage d’être soit même auteur.
Gérer des créatifs, ce n’est pas comme gérer des administratifs ou des commerciaux. Quand j’étais dans l’équipe Layout, je ne foutais pas la pression aux gens, même si des fois, on était super à la bourre sur des épisodes.
Ça ne sert à rien de commencer à menacer car ce n’est pas forcément là qu’ils vont donner le meilleur d’eux-mêmes. Ça marchera peut être sur une minorité, mais les autres vont se braquer, ce qui est contre productif. Il vaut donc mieux accompagner les gens, les aider pour aboutir correctement leur boulot.
Avant de conclure, pourrais-tu nous expliquer d’où vient ton pseudo ? MIG, c’est assez éloigné de Laurent DAVID ton vrai nom.
Ça m’est tombé dessus quand j’avais 15 ou 16 ans. On me vannait en disant que j’avais l’air d’être un footballeur portugais (j’avais une superbe coupe de cheveux bien ringarde il faut dire) et ils m’ont appelé Miguel. Comme je suis brun et un peu typé, ceux qui entendaient ce surnom m’ont appelé comme ça, sans connaitre mon vrai nom. Même mes profs m’appelaient ainsi.
Finalement ça m’est resté, avec le temps, le surnom s’est raccourci pour devenir Mig. Aujourd’hui, il n’a plus que mes parents qui continuent à m’appeler par mon vrai prénom Laurent.
Merci de nous avoir accordé un peu de temps et nous attendons impatiemment ton futur manga.
Interview réalisée le 6 juillet 2013 lors de Japan Expo.
Une interview plus qu’intéressante, merci bien. :)