Stevostin

Stevostin est une série de bande-dessinée satyrique se situant dans l’univers de World of Warcraft dessiné par Grégory Maklès.

D’abord parues sur son blog http://www.worldofmakles.com/ (dans lequel l’auteur continue de dessiner), ses histoires sont sorties au format papier à partir de 2007 chez les éditions Carabas.
L’humour de Stevostin est tourné non pas vers l’univers de World of Warcraft (comme les autres produits dérivés) mais sur les mécanismes du jeu.
Par conséquent, l’intérêt des histoires varie suivant son expérience du jeu mais chaque type de lecteur saura trouver son bonheur à la lecture de l’ouvrage.

Une plongée décalée dans World of Warcraft

Stevostin est une bande-dessinée tournant autours du personnage éponyme, un voleur orcs de World of Warcraft. Avec ses amis, il vit des (més)aventures dans le célèbre MMO de Blizzard.
Il se retrouve en particulier confronté aux mécanismes du jeu : le levelling de bas niveau, le lancement de la première extension La Légion Ardente (Burning Crusade), l’entrée dans un donjon, la tricherie, les combats contre l’Alliance…
Le premier intérêt de l’histoire est sa gratuité : l’auteur diffuse sur son site (http://www.worldofmakles.com/ ) la première partie de sa bande-dessinée en Noir & Blanc (certaines en couleur pour le quatrième volume). Cela permet de savoir ce que l’on achète avant de passer à la caisse. C’est une excellente initiative.

Du fan service aux joueurs expérimentés

Si le lecteur connait bien le MMO alors il est très probable qu’il sera conquis. En effet, la plupart des moments comiques tournent autours de situations qu’il a probablement déjà vécues. Le premier tome insiste sur le PvP sauvage ; quel joueur n’a jamais été confronté à cette problématique ou aux joueurs qui campent les cadavres pour pourrir les autres? Le phénomène est devenu rare mais certaines zones de combat PvP sont encore confrontées à ce problème (comme le Goulet de Chanteguerre). Autre exemple bien trouvé : la file d’attente pour rendre les quêtes à un même personnage.
Aucune situation sortant de l’ordinaire n’échappe à l’auteur : les déconnexions intempestives, les donneurs de quête bizarres, les combats contre l’autre faction, les capitales, …
Cet aspect est d’autant plus fort si le lecteur utilise une classe des personnages principaux de l’histoire car il sera encore plus impliqué  dans les histoires évoquées (comme dans le quatrième tome avec les arènes PvP où le chasseur doit courir derrière un pilier pour rattraper un autre joueur…)

Un second degré accessible à tous

Dans le cas où le lecteur ne joue pas à World of Warcraft, il est évident que des références seront ratées. Malgré tout, la lecture sera plaisante car l’auteur parsème ses histoires d’un second degré grinçant.
Ce comique commence par les noms utilisés. Ainsi, dans le deuxième tome, le donjon la caverne des lamentations (de World of Warcraft) est renommé les cavernes lamentables. Quand on voit comment l’équipe de bras cassés… euh braves héros d’Azeroth réagit à la situation, on ne peut qu’adhérer à ce renommage.

De plus, l’auteur fait intervenir des guest stars assez improbables comme le Club des Cinq (si, si), Orson Welles ou… lui-même. Chacune de ses interventions sont suffisamment décalées pour faire rire tout le monde.
Pour finir, les situations sont en elles-mêmes cocasses : comment résister au personnage Frelon qui décide de faire la grève du tanking et qui voit un gros dinosaure massacrer son équipe… Avant qu’il ne se retourne contre lui. (et oui, faut fuir quand même si son groupe se fait attaquer !). C’est très cartoon.

Un humour par moment limite

Bien que très drôle, il faut reconnaître que certains passages sont limites. Par exemple, un des personnages principaux du jeu se retrouver à coucher avec un PnJ pour gagner un objet très puissant. Effectivement, on peut considérer que le joueur de World of Warcraft réalise ce genre d’actions de manières imagées mais j’ai trouvé que le passage manquait trop de finesse pour que ce soit drôle.
Autre exemple maladroit : transformer les méchants des cavernes lamentables en “mini ben-laden”. C’est caricatural mais j’ai été gêné à la lecture de cette partie. L’auteur s’en défend (brillament à mon avis) sur http://forums.wow-europe.com/thread.html?topicId=123113235&postId=1357115607&sid=2#34.
Par conséquent, attention si vous voulez offrir ce cadeau à votre petit cousin, vérifiez bien son âge avant de lui donner.

Un dessin particulier

Le premier contact avec la bande-dessinée peut être rebutant car le dessin est particulier au style fort  inhabituel.
Il peut être un frein à la lecteur car il n’est pas aussi riche des standards de la BD européenne : peu de décors, un dessin au crayonné, un manque de dynamisme dans l’action. Ce n’est pas Spirou et Fantasio ou Les Légendaires.
Malgré tout, on s’y habitue bien car le rendu est agréable.
De plus,le style colle aux propos de l’auteur qui est plus intéressé par les personnages et les situations que par les décors.

Conclusion

Que vous soyez fan de World of Warcraft ou non et si l’humour décapent ne vous dérange pas, alors vous aimerez probablement Stevostin.
Et si vous hésitez avant d’acheter, n’hésitez pas à lire les premières planches sur http://www.worldofmakles.com/.