T16 : Astérix chez les Helvètes
Astérix chez les Helvètes est le seizième album de la série de bande dessinée Astérix le Gaulois de René Goscinny (scénario) et Albert Uderzo (dessin), prépublié dans le magasine Pilote du No 557 (9 juillet 1970) au No 578 (3 décembre 1970) édité en album à 1 200 000 exemplaires en 1970. (Premier tirage du tome précédent : 1 000 000 ex).
Gracchus Garovirus, le gouverneur de Condate (Renne), profite de sa position pour détourner l’argent public. Rome qui s’étonne de recevoir si peu d’impôt envoie Claudius Malosinus un contrôleur pour voir ce qu’il se passe.
A peine arrivé, le contrôleur des impôts est empoisonné par Garovirus dès son premier repas. Le poison agit suffisamment lentement pour laisser le temps à Claudius Malosinus de faire venir le druide Panoramix pour qu’il le soigne. Panoramix peut stabiliser son état, mais pas le guérir. Pour cela il lui faudrait une fleur appelée «étoile d’argent » (edelweiss) qui se trouve en Helvetie (Suisse). Panoramix juge préférable d’emmener Claudius Malosinus au village pour éviter qu’il ne lui arrive d’autres malheurs et envoie Astérix et Obélix chercher la fleur nécessaire à la fabrication de l’antidote.
Cette fois c’est la Suisse qui en prend pour son grade, on retrouve tous les ingrédients des classiques d’Astérix : un voyage à l’étranger où on joue sur les particularismes locaux, des jeux de mots saupoudrés de quelques baffes, et pourtant, je dois dire que ce tome m’a moins emballé que les autres. Etant français expatrié en Suisse profonde depuis 4 ans, je ne retrouve pas la finesse d’analyse d’un Astérix chez les bretons. On retrouve bien quelques stéréotypes connus de la Suisse : banques, chants Yodel typique, fondue… mais ça reste très superficiel. Certains semblent même manquer de pertinences, par exemple la propreté supposée des Suisse me semble avoir été pris dans le mauvais sens. Ce ne sont pas les Suisse qui sont propres, ce sont les français qui sont sales. Les Suisses ne sont pas des maniaques du nettoyage ou de la propreté, ils ne passent pas leur temps à laver, simplement, ils jettent moins leurs déchets dans la rue et sont plus respectueux de la propriété d’autrui (bien que cet aspect soit moins vrai aujourd’hui chez les jeunes et dans les grandes agglomérations) du coup ça semble un peu sonner faux.
Mais relativisons, ce n’est pas le seul album à aborder les autres pays sur des superficialités. En réalité, ce qui est vraiment dérangeant, c’est le manque cruel d’enjeux. On a l’impression qu’Astérix et Obélix n’affrontent aucun obstacle réel. Ils se compliquent souvent la vie à se cacher des romains sans raison alors qu’ils peuvent tous les assommer en un clin d’oeil ce qui serait plus simple et plus rapide. On a l’impression que les obstacles sont aussi fictifs que gratuits. Difficile de rentrer dans l’histoire pour elle-même et de chercher dans la lecture de cette BD autre chose que l’humour.
La vraie originalité de ce tome est de voir les irréductibles gaulois se démener durant tout un album dans le seul but de sauver un romain qu’ils ne connaissent même pas. Je pense que cet aspect qui consiste à porter assistance aux autres de façon neutre est peut être la meilleure illustration de ce qu’est la Suisse (ils ont inventé la Croix Rouge). Surtout, cela étoffe le caractère humains des personnages principaux en leur donnant un peu de profondeur ce qui change du côté « machine à baffer les romains » auquel on finit par être habitué en les voyant.
Anecdotes et infos complémtaires
Anecdotes et infos complémentaires
Voici quelques informations pour vous aider à apprécier les subtilités de cet album.
- Les festins présentés parodient ceux de Trimalcion dans l’adaptation par Federico Fellini de l’œuvre de l’auteur latin Pétrone, le Satyricon.
- Astérix et Obélix s’arrêtent à un restoroute (page 18) et à une station-service (page 20).
- En bons satiristes, Uderzo et Goscinny font allusion à la légendaire propreté des Suisses. Notez la poubelle juste à côté du panneau frontière (page 21).
- Page 29 case 8, lorsque Astérix et Obélix se font remettre des arcs et des flèches, leur guide leur explique qu’en Helvétie, ils font des manœuvres une fois par an avec des armes de services qu’ils doivent conserver chez eux. Les auteurs font ici référence au service militaire Suisse qui est une armée de milice. Les hommes doivent faire de 3 à 6 semaines de service militaire tous les ans et garder ensuite arme et munitions (plus depuis 2008) chez eux. En cas de conflit, tous les foyers Suisse disposent d’une arme. Malgré cela et contrairement aux Etats-Unis, les accidents sont très rares.
- Le banquier se nomme Zurix, pour Zurich ville célèbre pour ses banques.
- Les Gaulois font un détour par la « Conférence internationale des chefs de tribus », clin-d’œil au siège européen des Nations unies à Genève (page 34).
- Une séquence fait apparaître Guillaume Tell et la pomme posée sur la tête de son fils (page 39).
- Goscinny et Uderzo avaient envoyé à Georges Pompidou, alors Premier Ministre de France, un album d’Astérix. Celui-ci leur avait répondu et suggéré de réaliser un Astérix qui se déroulerait en Suisse, un des paradis fiscaux que Pompidou connaissait bien. L’album fut réalisé plus tard sous le titre d’Astérix chez les Helvètes.
Sources
Moi et Wikipédia (fr) que j’ai complété pour l’occasion… Bhen oui, vu que ça m’aide souvent pour mes recherches, il faut bien que je complète les articles de ce site de temps en temps pour les remercier. (Je vais quand même pas tout garder égoistement pour Otakia ^^)
Wikipédia(fr) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ast%C3%A9rix_chez_les_Helv%C3%A8tes
Histoire complète
Gracchus Garovirus, le gouverneur de Condate (Renne), profite de sa position pour détourner l’argent public. Rome qui s’étonne de recevoir si peu d’impôt envois Claudius Malosinus un contrôleur pour voir ce qu’il se passe.
A peine arrivé, le contrôleur des impôts est empoisonné par Garovirus dès son premier repas. Le poison agit suffisamment lentement pour laisser le temps à Claudius Malosinus de faire venir le druide Panoramix pour qu’il le soigne. Panoramix dpeut stabiliser son état, mais pas le guérir. Pour cela il lui faudrait une fleur appelée «étoile d’argent » (edelweiss) qui se trouve en Helvetie (Suisse). Panoramix juge préférable d’emmener Claudius Malosinus au village pour éviter qu’il lui arrive d’autres malheurs et envoie Astérix et Obélix chercher la fleur nécessaire à la fabrication de l’antidote.
(Attention ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue)
La première partie du voyage se passe sans encombre, les routes menant en Helvétie sont dégagées. Alors que Astérix et Obélix s’arrêtent à un resto-route, ils se font dépasser par un messager de Gracchus Garovirus qui est allé prévenir Diplodocus le gouverneur de Geneva (Genève) de tout faire pour stopper les gaulois. Les formalités au passage de la frontière traînent en longueur et finissent par se régler à coup de poings.
Arrivé à Geneva, Astérix et Obélix décident de passer la nuit dans une auberge, mais une patrouille romaine ne tarde pas à faire irruption dans l’établissement. Petitsuix, l’aubergiste, couvre la présence d’Astérix et Obélix en prétendant qu’il n’y a pas de gaulois dans son auberge. Le croyant sur parole, les romains partent sans même se douter de leur présence.
L’aubergiste les a dissuadés de fouiller, mais il redoute que ça ne suffise pas. Pour être sûr qu’Astérix et Obélix ne se fassent pas prendre, il décide de les emmener passer la nuit dans un coffre de la banque de Zurix (allusion à la ville de Zurich).
Mais, ayant un petit creux dans la nuit, Obélix casse la porte du coffre pour chercher de la nourriture, ce qui va obliger Zurix à les mettre dans un autre coffre. Les romains viendront fouiller la banque, mais pas le contenu des coffres. Le Centurion voyant une porte forcée, met en doute la fiabilité des coffres et promet de venir le lendemain pour récupérer le contenu et clôturer son compte au grand désespoir de Zurix.
Le lendemain, accompagnés de leur aubergiste, les deux gaulois partent escalader les Alpes pour trouver le fameux edelweiss. Les troupes romaines les prennent en chasse, mais leurs amis Suisse les retiennent en bas grâce à la potion magique que leur a donné Astérix pendant la pause repas (il a mélangé sa gourde de potion avec de la fondu).
Arrivé en haut, ils trouvent la fleur. Puis, renversé par Obélix, Astérix descend rapidement sur le vendre de son compagnon qui lui sert de luge.
Le retour en Gaule se passe sans encombre. Pendant ce temps, Gracchus Garovirus attend devant la hutte de Panoramix pour être sûr du décès de Claudius Malosinus.A son retour, Astérix donne au romain empoisonné le remède mélangé à un peu de potion magique. A sa sortie de la hutte, Malosinus décoche un énorme coup de poing à Garovirus en lui promettant de contrôler attentivement ses comptes pour qu’il finisse dans l’arène avec les lions.
Pour la première fois, les gaulois accueillent un romain à leur banquet final.
Habitant Genève, j’ai toujours regretté que cet album ne contienne aucun anachronisme rigolo expliquant la naissance du jet d’eau, par exemple par une gaffe d’Obélix …