Les Chroniques de Wakfu 1 – Maille à Partir
Dans l’épisode 1 de la saison 1 de Wakfu, le vieux Ruel Stroud trouve un kama (monnaie locale) sur le bord de la route. L’équipe qui a fait cet album s’est demandée quel fut le parcours de ce kama avant d’arriver là. Nous voyons donc cette petite pièce changer de propriétaire 6 fois au cours de ce tome. Les histoires courtes sont mises en images sur 10 pages chacune par 6 auteurs différents ce qui fait que le style, les thèmes et l’ambiance varient considérablement d’une histoire à l’autre, on passe d’un récit sur les pirates remplis de textes à une course derrière un chat sans aucune parole.
Composition de l’album
- Histoire 1 : Sorte de conte amoureux
- Histoire 2 : Gags visuels sans paroles d’un chat courant derrière le kama en faisant des gaffes.
- Histoire 3 : Mutinerie sur un bateau pirate.
- Histoire 4 : Un Pandawa alcoolique trouve le kama, mais se le fait voler avant d’avoir pu le dépenser. Il poursuit le voleur et fait quelques bourdes au passage.
- Histoire 5 : Un mort vivant trouve le kama et le dépense par accident pour participer à un concours de déguisements.
- Histoire 6 : Des voleurs tentent de dérober la caisse du concours de déguisement, mais l’attaque tourne mal et le kama s’échoue au bord de la route.
Critique
La couverture faite par Xa, (Character designer de la série) est de bonne augure, le style est dans la veine de la série TV ce qui laisse présager un produit de qualité. Mais il s’agit d’une couverture « trompeuse » qui ne reflète pas le style graphique du contenu, une déception vous attend donc à la lecture de tome qui ressemble à un patchwork sans aucune âme.
Le prétexte à l’histoire est un peu facile, le malheureux Kama de Ruel sert de lien artificiel pour enchaîner des histoires humoristiques courtes mais sans aucun rapport entre elles. Malheureusement, cet artifice ne suffit pas à donner une cohérence à l’ensemble, d’autant plus que, d’une histoire à l’autre, les variations de styles graphiques et narratifs sont très importantes.
Difficile d’accrocher sur ce produit, le choix d’utiliser comme thème central un Kama y est probablement pour beaucoup. Chaque histoire ne faisant que 10 pages, c’est insuffisant pour permettre de poser les personnages, du coup il aurait mieux valu partir d’un personnage connu car cela aurait grandement facilité la création d’une empathie avec eux.
Il est dommage que l’approche n’ait pas été la même que pour le Tome 1 de Wakfu Heroes qui s’est focalisé sur Kabrok et Miranda, deux personnages tirés de l’épisode 3. La série TV Wakfu dispose pourtant d’une flopé de personnages secondaires intéressants qui auraient valu la peine d’être utilisés et développés dans une histoire courte.
Conclusion
Finalement, le seul point commun réel à toutes ces histoires n’est pas le Kama, mais l’humour. Malheureusement l’humour présent dans ce tome joue sur des registres tellement différents qu’il est peu probable qu’un lecteur ait une sensibilité assez large pour être touché par tous ces registres à la fois.
Du coup on se demande à qui le produit s’adresse réellement, il donne l’impression d’avoir été édité à l’arrache pour surfer sur le succès de la série sans rien amener de neuf.
On regrette vraiment qu’un auteur unique n’ait pas pris en main le scénario pour que ces « Chroniques de Wakfu » apportent leur pierre à la construction de l’univers en développant un des aspects comme l’avait fait avec succès l’album sur le Corbeau Noir.
Premières planches
Retrouvez les 3 premières pages de la première histoire, puis la première planche des cinq histoires suivantes ce qui vous permettra de vous faire une idée de la différence de style de chacune d’elle.
Cliquez dessus pour les voir en grand.
Pour ce qui est des auteurs non identifiés, je crois bien reconnaître la patte de Gregory Charlet et/ou Mirabelle (Les Larmes de sang), avec notamment la Sadida qui ressemble beaucoup à celle qu’on voit en page 74 de Naïma.
Merci pour la suggestion. Remarque, vu la qualité du livre, je comprends qu’ils veuillent rester anonyme ^^
Ha ha ! Je ne l’ai pas lu, mais au vu de la description j’avoue que ça semble plutôt le genre de contenu que j’aurais glissé dans un magazine.