Critique : Cowboys et envahisseurs, de l’action et du déjà vu
Il y a des films dont le titre fait rêver, Cowboys et Envahisseurs fait partie de cette catégorie car, de prime abord, il semble impossible de lier les mythes du far-west avec ceux de l’invasion extra-terrestre.
Pour nous faire encore plus saliver, la réalisation est assurée par l’homme derrière les adaptations d’Iron Man et d’Iron Man 2, Jon Favreau, et il a convaincu deux grandes stars internationales, Harrison Ford et Daniel Craig de l’accompagner dans son voyage.
Dommage que le scénario ne soit pas à la hauteur des acteurs.
Synopsis
Un homme se réveille amnésique dans le désert d’Arizona. Sa particularité est d’avoir un bracelet étrange à son poignet gauche et une blessure aux cotes. A son arrivée dans la petite ville d’Absolution, il est reconnu comme Jake Lonergan, un dangereux criminel mais au moment où la diligence arrive pour l’emmener à la police Santa Fe, la ville est attaquée par des objets volants qui enlèvent une partie de ses habitants.
Sans savoir ce qu’ils poursuivent, un petit groupe d’hommes décident de prendre les armes et partir retrouver leurs amis ou familles disparus.
Un film fade malgré un énorme potentiel
Quel regret de voir ce film retomber comme un soufflé : après un début dynamique (jusqu’à ce que les habitants de la ville décident de poursuivre les créatures) , le film perd son identité propre pour suivre les travées des grands films d’action Hollywoodien déjà vues et archivues.
C’est d’autant plus dommage que tous les acteurs réussissent à rendre charismatique leur personnage. En premier lieu, Daniel Craig parvient à donner de la présence au cow boy hors la loi Jake Lonergan, tout comme Harrison Ford campe un vieux colonel dur mais attaché aux hommes qui ont fait leurs preuves. Les seconds couteaux sont également intéressants comme Olivia Wilde qui interprète l’énigmatique Ella, Sam Rockwell dans le rôle de Doc, un homme chétif qui décide de combattre pour sa femme. N’oublions pas non plus Keith Carradine le shérif sévère mais juste et Paul Dano l’infâme Percy.
Le début de l’histoire est interpellant car le spectateur a du mal à concevoir le mélange du genre. Le résultat est de ce point de vue très intéressant ce qui rend les premières minutes percutantes en particulier lorsque la ville est attaquée. Ainsi, la réaction du pasteur qui parle de démon est vraiment amusante car Doc ne comprend pas pourquoi sa femme a été enlevée par de tels monstres : elle n’est pas plus mauvaise que d’autres hommes de la ville. Si le film avait continué dans cette direction, le résultat aurait vraiment été fort.
C’est donc une véritable tristesse que l’on regarde ce combat capoter entre des hommes décidés des extra-terrestres intrinsèquement mauvais et sans nuance. Le scénario est soporifique, la seule surprise étant de voir certains membres du groupe mourir.
Pour le reste, on a le droit aux clichés habituels : le parcours initiatique d’un garçon qui va combattre seul un extraterrestre (alors que les adultes se font abattre comme des mouches), le sacrifice d’un homme bon et l’éternelle romance prévisible entre des personnages principaux. Finalement au lieu de détruire le monde, les super méchants devraient ouvrir des agences de mariage.
Alors que l’idée originale et le début sont très prometteurs, la sauce ne prend pas. Malgré une réalisation excellente, il est dommage qu’encore une fois les productions hollywoodiennes oublient que le scénario n’est pas un détail dans la production d’un film et que la réalisation et les effets spéciaux ne rattrapent pas tout.
Fiche technique
Date de sortie : 24 Août 2012
Réalisateur : Jon Favreau
Durée : 1h57
Avec : Harrison Ford (Colonel Dolarhyde), Daniel Craig (Jake Lonergan), Olivia Wilde (Ella), Sam Rockwell (Doc), Keith Carradine (Sheriff Taggart)
Daniel Craig et non John Craig…
Hem… Merci d’avoir remarqué ces mauvaises orthographes de nom propre et lapsus de doigts, je suis confus d’avoir raté ces fautes en relisant :\
Ouai, sinon, le film est une adaptation d’une BD américaine au style plus comique, à la base. Donc, la direction scénaristique est voulue. Dommage que ça ne plaise pas et que ça vire à l’affrontement S-F, mais c’était obligé.
Merci Rey de la précision. Il est dommage que le scénario ne garde pas cet aspect du comics.
Selon vous quelles sont les différences majeurs entre le comics et le film ? (histoire ambiance, ton, etc…)