Dofus Monster Tome 10 : Sphincter Cell

Le personnage de Schincter Cell avait déjà été mis en avant à partir du tome 7 du manga Dofus. Bien qu’il s’agisse d’un ennemi redoutable l’histoire ne nous apprenait rien sur son passé et ses motivations. Respectant la logique transmédia d’Ankama, ce spin of est une sorte d’épilogue au tome 11 de Dofus qui vient combler un manque sous une forme d’un flash back passionnant.

Critique et analyse

Le récit commence par une fin, celle de Schincter Cell lors de son combat entre Dodge et Edjipe (tome 11). Outre le fait que cette introduction a le mérite de nous rafraîchir la mémoire, ce démarrage sur les chapeaux de roues a aussi l’avantage de piquer la curiosité de ceux qui ne connaissent pas encore ce rat géant.

Cyclöphead nous livre un dessin noir et blanc efficace et contrasté qui offre une grande lisibilité sans jamais paraître surchargé malgré la densité du noir lié à l’ambiance sombre des sous-sols de Bonta.

L’histoire est celle d’une vengeance sur fond de parodie des Tortues Ninja et de leur maître Splinter dont Schincter Cell est très directement inspiré (voir Humour décrypté). La trame, bien que classique dans son déroulement, a l’originalité d’avoir su prendre le contre-pied total de l’image négative de Schincter Cell véhiculée dans le jeu et le manga Dofus. C’est ce décalage saisissant qui donne l’envie d’en savoir un peu plus sur les motivations de cet être qui nous avait toujours paru extrêmement froid.

Cette apparence presque inhumaine était en grande partie due au faite que ses lunettes ne laissaient transparaître aucune émotion au lecteur. En revenant sur une période de sa vie où il ne les avait pas encore, les auteurs nous offrent un regard neuf et plus nuancé sur le personnage, réussissant le tour de force de pousser le lecteur à s’interroger sur le bien fondé de la collection à laquelle il est associé. En effet lorsqu’on tourne la dernière page de ce livre, au vu du caractère positif du personnage, on est tenté de se demander si Schincter Cell n’aurait pas davantage eu sa place dans Dofus Heroes plutôt que Dofus Monster.

Premières planches

Retrouvez les huit premières pages de cette BD, cliquez dessus pour les voir en grand, la résolution est suffisante pour pouvoir les lire.

Résumé

Dans les égouts de Bonta, le tyran Ali Grothor règne sur ce monde souterrain. Son armée de morteloques (sortes d’alligator albinos) a réduit en esclavage tous les rats qui habitaient ici. C’est pour les libérer que Schincter Cell s’est risqué à l’affronter. Malheureusement ce monstre porte les Lunettes Trois dés, un objet magique lui permet notamment de contrôler quatre tortues guerrières très efficaces. Submergé de toutes parts, Schincter Cell a été vaincu et laissé pour mort, dérivant dans le système d’évacuation des égouts.

Par chance, il fut repêché et soigné par Noir et Blanc, deux jeunes rats qui avaient réussi à fuir l’oppression d’Ali Grothor. Pour les remercier de leur aide, Schincter Cell a décidé de les former au combat pour leur apprendre sa meilleur attaque : le Calligrife.

Ses deux élèves sont prometteurs, l’enseignement se passe bien jusqu’à ce que l’un d’eux se fasse enlever par Don Groléone, un marchant d’art intéressé par sa technique du Calligrife qui permet accessoirement de faire des gravures artistiques dans la pierre.

Alors qu’ils allaient partir pour lui porter secours, Schincter Cell réalise que Ali Grothor et presque toute son armée se rendent aussi à la maison de Don Groléone. Le tyran n’a pas apprécié que ce marchand se permette de lui voler des œuvres lui appartenant. Il ne reste donc pratiquement plus personne pour garder les rats prisonniers. Schincter Cell ordonne à Blanc de libérer les rats esclaves pendant qu’il s’occupe de retrouver Noir.

L’assaut de la maison de Don Groléone ne se passe pas aussi bien que Ali Grothor aurait pu l’espérer, un craqueleur nommé Hector monte la garde. Bien qu’il arrive finalement à le vaincre, il a perdu pendant son combat ses fameuses Lunettes Trois Dés. Schincter Cell en profite pour les récupérer et les mettre sur son visage pour prendre le contrôle des quatre tortues ninja.

Avec le renfort des ninjas ainsi que celui de toute une armée de rats qu’ils viennent de libérer, Schincter Cell a l’avantage du nombre contre Ali Grothor. Conscient qu’il n’est plus de taille. Il quitte le champ de bataille en promettant de se venger.

Depuis ce jour Schincter Cell a joué les gardiens, chassant des égouts les intrus de la surface qui pourraient s’en prendre aux siens.
Dans cette mission qu’il s’était fixée, sa route a malheureusement croisée celle de Dodge, Edjipe et son père. Ces trois guerriers ont réussi à le vaincre en posant sur sa tête une bombe. Les Lunettes Trois Dés ont été détruites par l’explosion, quant à lui, il y serait aussi resté si les quatre tortues n’étaient pas intervenues pour le protéger.

En remerciement, il les a libérées de leur serment d’allégeance, les autorisant à retourner dans leur île natale. N’ayant ni lunettes magiques, ni tortues, Schincter Cell se demande si il n’est pas devenu l’ombre de lui-même.

Humour décrypté

Le personnage de Sphincter Cell a un nom qui est un triple jeu de mot :

• Il fait référence aux muscles sphincter qui est un muscle circulaire situé autour d’un conduit naturel (le plus connu étant l’anus)
• Son nom est aussi une allusion au célèbre jeu vidéo Splinter Cell développé par Ubisoft en 2002 et qui depuis a eu droit a de nombreuses autres adaptations.
  Le masque avec trois caméras infrarouge que porte Sphincter Cell est aussi tiré de ce jeu.

• Pour finir, son nom fait allusion à Splinter, un rat géant karatéka qui est le maître des Tortues Ninja. le design de son visage est très proche de Splinter et les quatre tortues à son service font bien entendu référence à Leonardo, Donatello, Michelangelo et Raphael.

Page 11 : Art Taul l’opticien est une allusion à la chaîne d’opticiens Atol.

Page 17, Case 1 : La calligraphie de l’onomatopée Boom fait référence au titre du jeu Doom. Les autres onomatopées utilisent la même police de caractère.

Page 27 : Don Groléone est une parodie du personnage de Don Corleone tiré du roman Le Parrain écrit par Mario Puzo en 1969 et popularisé par plusieurs adaptations cinématographiques.

Don Groléone Junior que l’on voit dans l’épisode 41 de Kerubim est probablement le fils de Don Groléone. Ils sont tous deux des osamodas marchands d’art, mais ressemblent peu, à part à travers leur petite taille.

Page 52, Case 1 : Les deux souris de compagnie sont Kuro et Shiro en allusion à deux adjectifs japonais Kuroi (noir) et Shiroi (blanc) ce qui correspond à la couleur de leur pelage.

Page 136 : La mère Lèchemi qui a perdu son chacha est une allusion à la comptine pour enfant « La mère Michel qui a perdu son chat » (Lèchemi étant le verlan de Michel).

Fako, un des deux scénaristes, n’est pas un inconnu du monde de Dofus puisqu’il avait travaillé sur le tome 4 de Dofus Arena (voir l’interview de Tom Gobart et Fako). Quant à Faouz.b il a scénarisé la BD Wakfu Heroes – Justice.