Artbook 10 ans Dofus

Le dernier art book édité par Ankama sur l’univers de Dofus était celui sur Frigost qui remonte à plus de 4 ans. La sortie de cette version anniversaire est donc d’autant plus appréciable que, contrairement au dernier art book paru, elle ne se limite pas à l’univers du jeu vidéo mais aborde aussi les autres supports comme les livres, les BD, les magazines, les jeux de cartes ou de plateaux ainsi que les dessins animés.

Il était à craindre que ce livre ne soit qu’une compilation d’images vues et revues 100 fois sur le web mais il n’en est rien. Bien qu’il y ait quelques illustrations devenues des classiques incontournables, de nombreuses autres sont plus confidentielles et parfois même, il s’agit d’illustrations originales tirées de recherches qui n’ont finalement pas été utilisées. Il y en a pour tous les goûts dans des registres et des styles variés allant du croquis à l’illustration couleur.

Le livre se décompose en six parties que nous allons détailler une par une.

Le MMO Dofus : 79 pages

Pour ceux qui ont découvert le jeu Dofus à ses débuts, c’est une vraie bouffée de nostalgie, le design étant très différent de l’actuel. Sur les premières illustrations, la patte de Xa (character designer phare de Dofus) n’étant pas encore passée par là, les personnages n’avaient pas encore leur côté kawai à la nippone. Dommage qu’on n’ait pas eu droit à quelques captures du jeu de l’époque pour que ceux qui ont découvert Dofus récemment puissent mesurer tout le chemin parcouru en terme d’évolution graphique.

Beaucoup de ces illustrations sont très connues des joueurs, mais quelques unes ont eu une diffusion plus confidentielle. C’est une plongée dans le temps qui nous rappellera les étapes qui ont vu la carte de Dofus s’agrandir progressivement avec notamment l’arrive de l’île de Moon, Pandala puis de Frigost.

Cartes Wakfu TCG : 21 pages

Bien que le jeu s’appelle Wakfu TCG (et non Dofus TCG), il a été intégré à cet art book car de nombreux personnages utilisés sur les cartes sont tirés de l’Âge des Dofus.
Ce jeu ayant été arrêté en 2011 cette partie du livre est une mine d’or pour ceux qui n’ont jamais pu y jouer. Quant aux autres qui connaissaient les illustrations pour avoir possédé les cartes dont elles sont tirées, ils apprécieront de pouvoir découvrir l’illustration originale en grand et surtout dans son entier car très souvent, le cadre de la carte imposait de tronquer l’image d’origine (certaines images étant découpées et réparties sur plusieurs cartes).

Krosmaster : 11 pages

Krosmaster étant relativement récent (2012), cette partie est courte, mais pas dénuée d’intérêt pour autant car, bien que quelques illustrations soient des classiques (comme celles qui ornent les boites), d’autres sont des illustrations récentes qui ont été refaites pour illustrer la prochaine version 3D des cartes et qui serviront en 2015 à réimprimer des cartes papier qui seront offertes comme cadeau de parainnage.

Éditions : 51 pages

La branche édition d’Ankama a démarré avec la publication du manga Dofus parce qu’aucun éditeur ne voulait se risquer à publier cette BD ; bien mal leur a pris car le manga cartonne depuis 10 ans et le petit éditeur Ankama est devenu progressivement un concurrent qui compte sur le marché français. Vu l’importance qu’à eu le manga Dofus dans ce démarrage, il n’est pas surprenant que près de 20 pages soient consacrées aux illustrations d’Ancestral Z.

Le reste est consacré à des couvertures des autres BD (Kerubim, Dofus Monster, Ogrest, Dofus Arena, Pandala, Les mains d’Eniripsa). Si la plupart du temps il s’agit de reprise de couvertures, d’autres dessins sont des versions originales des couvertures que nous ne connaissions pas car elles n’ont pas été retenues à l’époque de la publication. Les BD ne sont pas les seules à être mises à l’honneur, on trouve aussi les illustrations tirées du tome 1 et tome 2 des romans Dofus dont vous êtes le héros.

Magazine : 29 pages

Le magazine Dofus a commencé à être publié en 2007 et cette partie sonne un peu comme un chant du cygne car quelques mois après la publication de cet art book, Ankama a décidé d’arrêter cette publication.
La qualité des dessins ne démérite pas face à ceux que l’ont trouve dans les autres parties. Ce qui est appréciable, c’est que les illustrations de cette partie ont été peu utilisées ou diffusées sur le web, donc si vous n’étiez pas abonné au magazine, il y a de fortes chances que vous ne connaissiez pas la majorité d’entre-elles.

Animation : 65 pages

La partie animation aborde trois thématiques : le court métrage Goultard le barbare, l’épisode hors série La légende d’Ogrest et pour finir la série Aux trésors de Kerubim.

La partie sur Goultard le Barbare qui fait 6 pages est, disons le franchement, du gaspillage de papier. Il s’agit uniquement d’extraits du court métrage, imprimé en petit (sauf la dernière image). Autant regarder la vidéo sur youtube, vous aurez une meilleure définition avec en prime le son et le mouvement. Cette partie est littéralement vide d’intérêt, n’apportant aucun croquis ni aucun commentaire sur sa genèse pourtant difficile. Au lieu de cela, le texte d’introduction se limite à résumer le début du court métrage.

La partie sur l’épisode La légende d’Ogrest est nettement meilleure. Sur 18 pages on découvre des croquis préparatoires, des extraits de story board ou encore des recherches de décors aux ambiances pastelles. On retrouve aussi quelques captures (six) mais elles sont concentrées sur une seule page et sont placées judicieusement pour permettre la comparaison entre les recherches et la version définitives.

La partie sur la série Aux trésors de Kerubim nous présente sur 37 pages de nombreux décors et quelques recherches sur les personnages. Par rapport à Ogrest, il y a beaucoup moins de croquis, mais les décors de cette série étant particulièrement riches, il est appréciable de pouvoir les regarder posément.

Synthèse

Au final, cet art book fête dignement les 10 ans de Dofus et rend un hommage mérité à un univers qui a su se développer sur de nombreux supports. Les seuls regrets que l’on peut formuler sont l’absence de commentaires (comme dans les Art Book de Wakfu) ainsi que le fait que les deux jeux iPhone (Dofus Battle 1 et Dofus Battle 2) aient tout bonnement été occultés.
Ces deux manques ne nuisent en rien à la qualité de ce livre qui se parcourt avec bonheur et parfois même un peu de nostalgie (10 ans… ça vous fiche un coup de vieux…)