Dofus Julith & Jahash – tome 1

Ceux qui ont vu et apprécié le film Dofus Livre I – Julith ont peut-être de mal à s’imaginer comment des personnes aussi antinomiques que Julith et Jahash ont pu tomber amoureux. Certes, on dit souvent que les opposés s’attirent, mais dans leur cas, il ne s’agit pas d’une simple différence de caractères, mais aussi de valeurs, l’un incarne le bien et l’autre le mal. Cette BD en deux tomes offre l’occasion de mieux comprendre la genèse de leur amour.

Critique et analyse

Ce BD a été dessinée par Ancestral Z qui est déjà l’auteur du manga Dofus, son style très typé pourrait dérouter les spectateurs du film tant il se détache de la patte de Xa le character designer du film, mais il faut garder à l’esprit que c’est toujours Tot qui est aux commandes du scénario, l’univers reste donc très cohérent.

La particularité de ce tome, c’est que le premier tiers est en couleur avant de passer en noir et blanc. Ce choix s’explique probablement par la volonté de garder une continuité chromatique pour ceux qui ont découvert un univers très coloré à travers le film. Là où la transition est judicieuse, c’est que le changement de couleur accompagne un changement de lieu. La BD devient noir et blanc à partir du moment où Jahash est téléporté dans l’école de magie des huppermages.

Dans cette aventure Julith et Jahash sont très fidèles à leur réputation (parfois même jusqu’à la caricature), renforçant l’idée qu’ils ne sont pas faits pour être ensemble, pourtant quelques pistes commencent à émerger sur la naissance de leur attrait mutuel. On note que si les sentiments naissants de Julith sont nobles car elle arrive à dépasser l’apparence de brute écervelée de Jahash, on ne peut pas en dire autant de Jahash qui a une attraction très superficielle puisqu’il est uniquement séduit par la beauté physique de Julith (remarque, on le comprend, Julith n’a vraiment que cela pour elle). Bien que cette attraction assez primaire de Jahash pour Julith soit très représentative du fonctionnement cérébral masculin, elle colle assez mal au caractère de Jahash qui est censé être un peu plus qu’un primate, il est aussi censé être une personne « pure ».

Au final, le style et le ton décalé de l’album s’adapte bien à l’histoire car ils en atténuent la violence ce qui rend cette BD accessible au jeune public qui a vu et apprécié le film. Fidèle à sa politique transmédia, avec cette aventure, Ankama complète et prolonge l’univers du film, apportant des éléments de réponses bienvenus aux interrogations que pouvaient se poser les spectateurs.

Premières planches

Voici les quatre premières planches de ce tome, cliquez dessus pour les voir en grand, la résolution est suffisante pour pouvoir les lire.

Humour décrypté

Nous avons relevé quelques clins d’œil, mais pour être sûr des références que nous citons, Ancestral Z a eu la gentillesse de confirmer, compléter ou corriger chacune d’elles.

Page 7 : A la dernière case, lorsque Oger dit « Achooken », il fait référence au Hadoken, une des attaques de Ken et Ryu dans Street Fighter 2.

Page 12 : La jeune Bakara tire son nom du célèbre cristal de baccarat.

Page 22 : Case 1, sur la devanture du magasin le caca est un clin d’œil au manga Docteur Slump d’Akira Toriyama.

Page 33 : Sur la plateforme qui va se transformer en air de combat, on peut voir au centre le logo de Super Smash Bros.

Page 42 : La directrice de l’école d’huppermages refuse de divulguer son nom, cependant les joueurs du MMO Wakfu peuvent découvrir par eux-même qu’elle s’appelle Vilenya en allant dans son école d’huppermages. Là-bas vous aurez à subir ses épreuves avant de l’affronter directement, c’est lors de ce dernier combat que son nom s’affiche avec sa barre de vie.

Résumé

Oger le chuchoteur vient porter un message à l’huppermage Juvence Jurgen où on lui demande d’envoyer son fils aîné Jahash participer au Grand Kramdam, une sorte de concours de magie destiné à choisir les meilleurs huppermages. Le problème c’est que son fils n’a aucune disposition magique, pire encore, cette épreuve est particulièrement dangereuse car on peut en mourir.

Juvence n’a aucune envie d’envoyer son fils vers une mort certaine, mais il n’a pas le choix car s’il désobéit, sa famille et lui seront exécutés. Le pauvre Jahash est contraint d’abandonner son père et sa petite sœur Bakara pour aller vers la capitale Bonta. Une fois sur place, il est envoyé grâce à une potion de rappelle dans une sorte d’île flottante ou des apprentis huppermages de toutes les grandes cités sont envoyés pour passer les épreuves.

Avant même que la première épreuve débute, les trois candidats issus de Brâkmar (dont Julith fait partie) attaquent les autres candidats. La bagarre qui en découle se soldera par la mort de beaucoup d’entre eux projetés dans le vide hors de la plateforme. Durant cet affrontement, Julith et Jahash ont eu leur première altercation. Cela a permis à Jahash de réaliser à quel point Julith était belle, quant à Julith, elle a pu se rendre compte que derrière son air abruti Jahash était une force de la nature.

Alors que les candidats partent se reposer dans leur chambre respective, ils réalisent en voyant que la pièce commence à se remplir d’eau que la première épreuve vient de commencer. La plupart des candidats s’en sortent en ouvrant simplement la porte, Jahash préfère exploser le mur de sa chambre pour éviter de finir noyé. Lorsqu’il rejoint le groupe, il se rend compte qu’un candidat n’a pas survécu. Plutôt que de le laisser à son sort, il va le chercher, pratique sur lui la respiration artificielle et réussit ainsi à le sauver.

Cette technique de bouche à bouche a écœuré Julith, pourtant, pour la première fois, elle porte un regard intéressé sur Jahash. Difficile de savoir si c’est la technique de réanimation qu’elle ne connaissait pas qui l’a impressionnée ou si c’est l’altruisme de Jahash qui la perturbe, mais on sent qu’elle n’a plus autant de mépris à son égard. Bien sûr, elle est encore loin d’éprouver le moindre sentiment pour lui, cependant, une première étape vient d’être franchie.